Largo Winch 2
« Aujourd'hui, ce jeune homme sorti de nulle part a entre les mains un pouvoir considérable.Mais que va-t-il en faire ? Lui seul le sait »
Propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Largo Winch décide, à la surprise générale, de le mettre en vente afin de créer une ambitieuse fondation humanitaire.
Mais le jour de la signature, il se retrouve accusé de crimes contre l'humanité par un mystérieux témoin.
Pour prouver son innocence, Largo devra retourner sur les traces de sa vie passée, au coeur de la jungle birmane.
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« Nério ne voulait pas un fils. Il voulait un héritier »
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Bien que la démarche initiale soit sensiblement la même (mettre une histoire en images), l'adaptation d'une bande-dessinée sur grand écran est un exercice des plus périlleux et des plus difficiles. Beaucoup s'y sont essayés, la plupart s'y sont cassés les dents, ratant allègrement leur adaptation. Citons en vrac la saga des « Astérix », le « Lucky Luke » de James Huth, le « Blueberry » de Jan Kounen, « Le petit Nicolas » de Tirard, « Les Dalton » de Philippe Haim ou encore le « Iznogoud » de Patrick Braoudé. Il fallait donc beaucoup d'audace et de folie pour se risquer à tenter d'adapter une saga aussi culte que celle de Jean Van Hamme et Philippe Francq. Un défi que Jérôme Salle (jusque là auteur d'un seul film, le très maitrisé « Anthony Zimmer ») allait réussir contre toute attente : son « Largo Winch » étant une adaptation plutôt réussie et fidèle des deux premiers albums de la saga. Cette réussite appelait obligatoirement une suite. A peine deux ans après le premier opus, il nous revient avec le second, « Largo Winch 2 », libre adaptation des albums 7 et 8, « La forteresse de Makiling » et « L'heure du tigre ».
« Homme sans ennemi, homme sans valeur »
Le succès du premier film était sans nulle doute en partie du au fait que Jérôme Salle parvenait à rester fidèle à l'histoire et à l'esprit de la BD originelle. Mais surtout, ce « Largo winch » proposait un savoureux cocktail d'action, d'aventures, d'explosion et de cascades avec une efficacité toute américaine comme on en voit rarement dans le cinéma européen. En ouvrant ce deuxième opus par une course poursuite automobile effrénée, le réalisateur jouait la carte de la continuité en démarrant son film comme il terminait le précédent, c'est-à-dire pied au plancher. Pourtant, en dépit des apparences, ce « Largo Winch 2 » privilégie une approche plus psychologique du héros. L'heure est venue pour lui de faire face à des responsabilités (héritage, amour, paternité) et à des choix (quel devenir pour lui et pour son empire ?). Et apprendre qu'il a beaucoup d'ennemis. Si Jérôme Salle prend beaucoup de libertés par rapport à l'histoire originale, celle-ci s'avère toujours aussi riche en rebondissements et permet d'introduire des personnages importants de la saga, tels Simon Ovronnaz ou Cochrane. L'action n'est pas en reste, notamment grâce à l'attaque d'un camp militaire en pleine jungle ou à l'impressionnant combat en chute libre que livre Largo. Seuls bémols, le second degré trop appuyé du périple thaïlandais du majordome et certains choix de casting pas toujours convaincants (Sharon Stone est trop sexy pour jouer un juge international, le regretté L aurent Terzieff paraissant physiquement trop frêle pour être réellement menaçant). Rien de préjudiciable toutefois pour ce film qui assure une nouvelle fois un spectacle efficace et de qualité. En attendant un troisième opus ?
Le Blu-ray : Edité par Pathé, cette édition combo Blu-ray/DVD est particulièrement léchée et complète. Le film est ainsi présenté au choix en version française (seules les dialogues entre population Karen ne sont pas doublés) ou originale (comprenant du français, de l'anglais et du thaïlandais) sous-titrée. Les sous-titres pour les malentendants sont également disponibles. L'image bénéficie de son côté d'un traitement HD absolument impeccable.
Côté bonus, outre le traditionnel commentaire du film (ici par Jérôme Salle et Tomer Sisley), cette édition propose un passionnant making-of de plus d'une heure. Particulièrement complet, il nous explique la genèse du projet, son élaboration (notamment la construction du village Karen ou encore les impressionnantes scènes d'action) et son tournage. Reprises également en modules individuels, les interventions du réalisateur (qui explique notamment comment il s'est progressivement éloigné du scénario des albums de la BD), des comédiens (dont le court témoignage posthume de Laurent Terzieff) et du scénariste, apportent des éclairages importants sur la construction du film et des témoignages du tournage. Deux reportages particulièrement sont consacrés aux deux moments de bravoure du film : la poursuite en voiture (on apprend ainsi qu'une voiture conduite depuis le toit a été spécialement conçue pour le film) et le combat en parachute (tourné par les vrais acteurs à raison de six sauts par jour pendant dix jours !). Ces reportages sont accompagnés de storyboard et des maquettes 3D réalisés préalablement au tournage. En plus du clip de la chanson « Father and Son », reprise de Cat Stevens par le groupe Puggy, on trouve également une galerie de photos.
Un grand merci à Pathé et à l'agence Cartel pour m'avoir permis de réaliser la chronique de ce Blu-ray.
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