Le sang des templiers
Un grand merci à Cinetrafic qui m’a permis de chronique le dvd du « Sang des templiers » de Jonathan English.
« Il y a une valeur dans toute mort. J’en donnerai une à la votre. »
En 1215, le roi d’Angleterre, Jean, a été contraint de signer la Magna Carta, un document qui assure la liberté du peuple et constitue désormais la base du droit commun en Angleterre. Furieux d’y avoir été forcé, il lève une armée de mercenaires et commence à piller le pays pour reprendre le pouvoir. Il est sur le point d’atteindre Londres et de remporter la victoire, mais un dernier obstacle se dresse encore sur sa route : le château de Rochester.
À l’intérieur, rassemblée par le baron Albany, une petite bande de guerriers rebelles s’est jurée de retenir le roi Jean jusqu’à l’arrivée des renforts. Elle compte un chevalier Templier ; Isabel, la dame du château, mais aussi des mercenaires endurcis comme Beckett et des jeunes soldats tels Guy, qui va goûter à la bataille pour la première fois – et peut-être bien la dernière. Chacun a ses espoirs, ses démons et ses secrets. De part et d’autre de la muraille, les deux camps sont prêts à tout pour l’emporter et l’heure de l’affrontement approche...
« Tuer un homme n’a rien de noble. Ni pour la liberté. Pas même pour Dieu »
Crée en 1129, l’Ordre du Temple avait pour mission de défendre la Terre Sainte et de protéger les pèlerins. Pour ce faire, il pouvait compter sur ses chevaliers templiers, redoutables guerriers aguerris, qui devaient disparaître en même temps que l’Ordre en 1312. Forts de leurs combats durant les croisades et du mystère qui entoura la disparition de l’Ordre, les templiers devinrent des figures mythiques de l’époque médiévale. De quoi inspirer nombre de légendes dans la culture populaire. Et de cinéastes qui vantèrent leur héroïsme et leur bravoure, aussi bien dans des films historiques (« Kingdom of heaven ») que dans des films d’aventures (« Indiana Jones et la dernière croisade », « Benjamin Gates et le trésor des templiers ») ou de SF (« Le dernier des templiers »). Après avoir inspirés des réalisateurs de la trempe de Steven Spielberg ou Ridley Scott, au tour de l’anglais Jonathan English (déjà auteur de deux longs restés inédits en France) de succomber à l’attrait des chevaliers templiers avec « Le sang des templiers ». Un film d’action historique totalement indépendant, qui nécessita qu’une réplique du célèbre château de Rochester soit entièrement réalisée au Pays de Galles.
« Un templier offre sa virginité à Dieu alors que l’épouse en souffre à côté de son mari »
Dans son récent « Robin des bois », Ridley Scott revenait sur la fronde des barons anglais qui déboucha sur la signature de la Grande Charte, qui mit un terme à la monarchie absolue. « Le sang des templiers » pourrait être une sorte de suite chronologique, s’intéressant à ce qui se passa après, lorsque le roi Jean tenta de reprendre sa parole et de soumettre les barons. Partant d’un épisode historique réel (le siège par les troupes du roi du château de Rochester) avec lequel il prend un certain nombre de libertés (le château était défendu par une grosse centaine d’hommes et non une quinzaine, les français arrivèrent plusieurs mois après la bataille, le baron ne fut pas exécuté), English nous livre un film d’action médiéval très efficace et sans temps morts (chose rare pour un film de plus de 2h !). Hyper référencé, son film emprunte par ailleurs beaucoup au genre du western (qui ce soit dans le côté sacrificiel de ses personnages façon « Les sept mercenaires » ou dans le fait qu’ils soient assiégés comme dans « Alamo » ou « Rio Bravo »), ce qui contribue pour beaucoup à l’efficacité générale du film, qui, pour une fois, ne joue pas la carte du manichéisme ou de la mauvaise foi historique (les français ne sont pas ici les méchants). Porté qui plus est par un casting au diapason, notamment par le méconnu mais parfait James Purefoy (faux air de Hugh Jackman, aperçu dans « Salomon Kane ») ainsi que le génial Paul Giamatti et la belle Kate Mara (qui remplace Megan Fox, initialement prévue), « Le sang des templiers » est, dans son genre, une vraie réussite !
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