La merditude des choses
« Javais 13 ans et je savais que fatalement, je deviendrai lun des leurs »
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Gunther Strobbe a 13 ans et une vie compliquée. Le jeune garçon partage le toit de sa grand-mère avec son père et ses trois oncles. Un quatuor redoutable.
Quotidiennement, il baigne dans un climat de beuveries effrénées, de drague éhontée et de glande constante...
Tout porte à croire qu'il subira le même sort, a moins qu'il ne parvienne à se "démerder" de là...
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« La vraie vie ne commence que quand tu baises »
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Bien que discret, le cinéma belge a fait montre dune belle vitalité ces dernières années, nous donnant quelques pépites (« La mémoire du tueur », « Cowboy ») et beaucoup de films pour le moins anticonformistes (« Louise Michel », « Eldorado »). Un cinéma particulier, souvent décalé et violent, face auquel on ne peut rester indifférent. Quon lapprécie ou non. Depuis sa présentation cannoise, « La merditude des choses » était précédée dune flatteuse réputation. Certains échos laissaient même entendre que cette adaptation dun best seller local du flammand Dimitri Verhulst était une sorte déquivalant belge du mythique « Affreux, sales et méchants » de Scola. Pourtant, même si le constat social est bien là (la crise économique et sociale au cur de la Belgique anciennement ouvrieuse), la comparaison sarrête là.
« Tu es un Strobbe. Mais tu es différent. »
Car à force de surenchère plus graveleuse que méchante, on a plus limpression dassister à un mauvais épisode trash de « Strip-tease » quà un film gentiment provoc. Certes, la galerie de « gueules » plutôt patibulaires est bien choisie. Un semblant de fonds problématique - Comment réussir sa vie sans reproduire les erreurs de ses ainés quand on a pour modèles et pour repères une bande de ratés primitifs est aussi présent. Reste que de cuites en vomissements, de frasques brutales en chansons de Roy Orbison, il ne se dégage jamais et à aucun moment la moindre empathie ni la moindre tendresse pour ces personnages. Du coup, toutes les scènes qui se voulaient drôles tombent à leau (concours de quequettes, coucheries à la sauvette derrière le bar, beuveries et excès en tous genres ) et la fable vire finalement dans le graveleux sans intérêt. Ajoutons à ce ratage total les sinistres décors de la Belgique industrielle et on obtient là le film le plus déprimant de toute lannée 2009.
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