Le monde de Narnia - Chapitre 2: Prince Caspian
« - Je nai pas à mexcuser, ils nous traitent comme si on était des gamins
- Mais on est des gamins
- On ne la pas toujours été »
Un an après les incroyables événements du Monde de Narnia - Chapitre 1, les nouveaux rois et reines de Narnia sont de retour dans ce royaume magique. Mais à Narnia, plus de 1000 années se sont écoulées. L'Age d'Or du royaume est depuis longtemps révolu, et ce n'est plus maintenant qu'une légende. Les animaux parlants et les créatures mythiques ont disparu, ils ne sont plus évoqués que comme les héros d'un folklore que l'on perpétue chez les Telmarins, une race d'humains dirigée par le maléfique roi Miraz, qui règne sans pitié sur Narnia. Même si l'on se souvient encore du nom d'Aslan dans la forêt, le puissant lion n'est pas revenu depuis un millier d'années. Les quatre enfants ont été rappelés à Narnia par le Prince Caspian, le jeune héritier du trône des Telmarins. Sa vie est en danger : son oncle Miraz cherche à l'éliminer afin que son propre fils nouveau-né puisse monter sur le trône à sa place. Avec l'aide du gentil Nain rouge, d'une courageuse souris parlante nommée Ripitchip, et du Nain noir aigri et revêche Nikabrik, les Narniens, menés par les puissants rois Peter et Caspian, s'engagent dans une formidable quête à la recherche d'Aslan, afin de sauver Narnia de la tyrannie de Miraz et de rendre sa gloire et sa magie au royaume....
« - Vous êtes plus jeunes que je ne limaginais
- Vous voulez quon revienne dans quelques années ? »
Superproduction qui a bénéficié à plein de lengouement des studios pour lHeroïc Fantasy, la saga du « Monde de Narnia » a été présentée à tort comme digne successeur du « Seigneur des anneaux ». Pourtant, le premier opus « Le lion, la sorcière blanche et larmoire magique » sorti fin 2005, de par sa niaiserie, sa naïveté et ses bons sentiments, sétait avéré particulièrement décevant. Malgré cela, le film avait grassement profité de lénorme campagne médiatique pour attirer près de 6 millions de spectateurs en France et pour rapporter près de 700 millions de dollars. Andrew Adamson, déjà réalisateur du premier épisode (ainsi que des deux premiers « Shrek »), récidive en signant le deuxième volet de la saga intitulé « Prince Caspian ». Il promettait au passage un film plus mature et plus sombre, qui cette fois-ci ne se contenterait pas de satisfaire uniquement les enfants de moins de 10 ans. A noter quil passera la main à Michael Apted (« Enigma ») pour le troisième volet, « Lodyssée du passeur daurore ».
« Vous voulez le sang de votre oncle ? Nous le voulons aussi. Vous voulez son trône ? On peut vous aider à le prendre »
Bien quétant néo-zélandais et sattaquant à ladaptation dune saga littéraire fantastique, Andrew Adamson narrive pas à soutenir la comparaison avec le grand Peter Jackson. Son premier épisode, particulièrement niais et chiant, avec ses mutants et ses animaux parlants horripilants, avait donné le ton à cette saga à laquelle il était à priori impossible daccrocher. La promesse dun nouvel épisode plus sombre sadressant à un public plus mûr valait bien de lui laisser une seconde chance. Mais cétait sans compter sur le manque dambition du garçon, incapable de nous proposer un récit fluide, vivant et avec de laction. Pour preuve, la longue introduction du film (plus dune heure et quart), ou faute de mieux, le réalisateur ne parvient quà aligner des plans interminables et inutiles de ses héros marchant à travers bois. Un appel à la sieste que ce dernier aurait du pouvoir éviter, tant les évènements de lhistoire (éviction de Caspian qui prend la fuite suite à un coup détat, retour des enfants Pevensie à Narnia) lui permettait de meubler ce vide sidéral. Mais pire que ça, on reprochera au réalisateur de retomber dans affreux travers : lui qui avait promis un film plus mature ne peut sempêcher de nous peupler lécran avec dhorripilantes créatures en veux-tu en voilà, avec entre autres des nains grincheux, des souris escrimeuses qui parlent, des animaux bavards et autres bestioles issues tout droit de la mythologie. Un savant mélange particulièrement kitsch qui ôte rapidement toute crédibilité à ce qui se prétend être un film de fantasy. Du coup, il faut attendre les scènes de batailles pour avoir enfin quelque chose de bien à se mettre sous la dent. Ces deux scènes se révèlent pour le coup vraiment réussies, filmées avec beaucoup dampleur et des gros moyens visuels. Dommage cependant quelles soient entrecoupées dune inutile apparition de la sorcière et dune trop longue scène de duel à lépée avec Miraz. Dommage surtout que lami Adamson manque autant dimagination au point de plagier totalement la saga de Tolkien et le film de Jackson, avec cette attaque salvatrice des arbres qui donne la victoire aux « gentils », et lintervention du Dieu de la rivière qui noie les troupes de fuyards.
« Caspian, vous incarnez la plus grande contradiction de votre temps : vous êtes le Tellemarin qui a sauvé Narnia »
Sur la forme, on regrettera à lévidence le manque de maitrise du réalisateur, qui ne parvient jamais à contrôler le rythme de son film (celui-ci souffre de nombreuses longueurs et autres baisses de régime). De même, la photographie demeure très critiquable, avec ses couleurs criardes et « Teletubbies » qui vont à lencontre totale des codes de lHeroïc Fantasy. Un ensemble qui peine à être relevé par les acteurs, dont seuls les italiens Sergio Castellitto et Pierfrancesco Favino tirent leur épingle du jeu. Derrière, cest la débandade, avec en tête de liste le « héros » Ben Barnes, victime dun effarant manque de charisme. Au final, pari perdu pour Adamson qui rate également le deuxième épisode, toujours aussi confondant de bons sentiments et de niaiserie. Reste des scènes de batailles plutôt réussies qui empêchent de qualifier ce film de « nullité ». Disons deux étoiles, mais je reste gentil
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