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17 Aug

Naissance des pieuvres

Publié par platinoch  - Catégories :  #Inclassables

« Viens dans l’eau, tu verras mieux »

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Haut et Court

    Quelque part en banlieue, où l’ennui semble régner en maître durant les vacances d’été. Marie se distrait en assistant à une représentation du club local de natation synchronisée. Elle y soutient son amie Anne, qui souffre de se savoir trop enrobée. Mais surtout, Marie y tombe en admiration pour Floriane, capitaine de l’équipe, dont la beauté attise à la fois le désir des garçons et la méfiance des autres filles. C’est par cette double attraction que Marie entre de plein pied dans les problèmes de l’adolescence : d’un côté une amitié franche et « naïve » avec Anne, et de l’autre une amitié ambiguë avec Floriane, avec qui les rapports sont toujours basés sur la séduction. Entre Marie, la plus hésitante, Anne, la plus passionnée et rêveuse, et Floriane, la vamp, trois portraits de jeunes filles, entre ouverture aux désirs et à la sexualité, et recherche de soi…

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« Il ne t’est jamais arrivé d’histoires comme ça avec les mecs ? T’as de la chance, Marie, beaucoup de chance »

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Louise Blachère (de dos). Haut et Court

Issue de la FEMIS où elle était étudiante en section « Scénario », Cécile Sciamma ne se destinait pas à la base à devenir réalisatrice. Mais après avoir écrit le scénario – que l’on ressent comme très personnel – de « Naissance des pieuvres », Sciamma a décidé de mener elle-même ce projet jusqu’à son terme. Pour sa première réalisation, elle choisit un sujet ni facile ni commercial, s’intéressant à la naissance du désir chez les adolescentes. Sujet dans l’air du temps s’il en est (on se souvient de « Douches froides » de Antony Cordier en 2005, et du pas très probant mais néanmoins récent « Et toi t’es sur qui ? » de Lola Doillon, sorti il y a à peine deux mois), mais ô combien casse gueule, son film était néanmoins annoncé depuis quelques semaines et le Festival de Cannes comme étant l’une des révélations de l’année.

 

« - Si jamais il sait que je suis pas une vraie salope, c’est foutu !

   - T’avais qu’a faire du cheval ! »

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Pauline Acquart. Haut et Court En bonne scénariste de formation, Cécile Sciamma nous livre un film fort qui s’appuie sur un scénario parfaitement écrit. Avec une précision chirurgicale, et une grande justesse dans les dialogues et dans la plupart de ses situations, elle part à la rechercher du ton juste et de la véracité des sentiments, des émotions et des désirs qui habitent ces adolescentes. Elle touche à son but avec beaucoup de subtilité, grâce à la qualité de son écriture, qui parle sans tabous de sexe, de désirs, d’incertitudes ou encore d’homosexualité, et qui rend son scénario d’une justesse quasi documentaire, mais surtout grâce à la construction d’un monde à hauteur d’adolescente, où ne figure ni temporalité, ni figure d’autorité (aucun adulte, aucune exigence ni contrainte parentale). Dans cet univers, c’est la piscine qui sert de point de ralliement à cette jeunesse, l’eau y étant un espace de liberté où naissent et s’expriment les désirs. Désirs et actes que Sciamma filme à la fois sans le moindre voyeurisme et sans la moindre sensualité.

 

« - Je voudrais te demander un truc…un truc pas normal…

   - On s’en fout d’être normales ! »

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Louise Blachère et Pauline Acquart. Haut et Court Si on reconnaît volontiers que le film de Cécile Sciamma est audacieux et franchement maîtrisé pour un premier coup d’essai, on se doit également de reconnaître que ce film reste quelque peu bancal. La réalisatrice a opté pour son premier long pour une mise en scène épurée, sans aucun effet pompeux venant dénaturer le sujet et sa volonté de justesse. Mais si le résultat est carré, on ne peut s’empêcher de le trouver très austère et froid. En outre, parler du désir, même hésitant, sans introduire la moindre petite flamme de fougue ou de passion est un parti pris difficile à défendre. Car si on ajoute à l’austérité de sa forme sa lenteur et ses dialogues peu nombreux, cela nous donne un film souvent déroutant, difficile à suivre, et pas toujours accessible. On pourra lui reprocher également de ne pas éviter un certain nombre de clichés, scènes souvent ridicules et excessives, tels que le dépucelage de Floriane. Quelque peu regrettable vue la volonté de véracité générationnelle et l’originalité de la démarche affichée par Sciamma. Mais peut-être les femmes seront plus sensibles à tout cela. En revanche, le travail sur la bande musicale (signée par Para One) est de grande qualité, les musiques électroniques se mêlant bien à l’idée de caisson si particulier qu’évoque la piscine.

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Adèle Henel, Louise Blachère et Pauline Acquart. Haut et Court

.Il serait impensable de parler de ce film sans évoquer ses interprètes. Pour leur première expérience ou presque devant la caméra, Pauline Acquart, Louise Blachère et Adèle Haenel nous livrent une performance d’ensemble d’une justesse inouïe, et sont pour beaucoup dans l’enthousiasme qui peut ressortir de ce « Naissance des pieuvres ». A titre personnel, je donnerais une mention spéciale à la jolie Adèle Haenel, qui a hérité du rôle le plus ingrat, et qui s’en sort à merveille. Sa maturité flagrante y est certainement pour beaucoup. En tous cas, retenez bien leur nom, car elles sont très prometteuses…

« Je voudrais que ce soit toi la première Marie »

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 Céline Sciamma signe donc avec son « Naissance des pieuvres » un premier long étonnement maîtrisé et parfaitement audacieux dans son soucis de traiter d’un sujet sensible (en l’occurrence les premiers désirs et l’ouverture à la sexualité des adolescentes) avec franchise et pudeur. Si le film jouit avant tout d’un scénario écrit avec subtilité et surtout d’une interprétation haut de gamme, le film souffre quand même d’une mise en scène trop froide et de l’utilisation malvenue de certains clichés excessifs. Au final, ce « Naissance des pieuvres » est un film sensible, mais de par sa forme particulière, difficile d’accès. On suivra quand même la carrière de ces quatre jeunes femmes, réalisatrice et actrices, qui affichent malgré le résultat mitigé du film, de belles promesses.



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M
HELLO
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F
Ce film m'a laissé de marbre, je n'arrive pas à y voir ou déceler tout le bien que je peux en lire partout. Dans le traitement du malaise adolescent, je tends plus pour Gus Van Sant avec son Paranoid Park ! Il est comment dire, un peu plus dans l'air du temps !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!