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28 Jan

Mr Nobody

Publié par platinoch  - Catégories :  #Drames

« Il est impossible de revenir en arrière, c’est pourquoi il est si dur de choisir. Tant qu’on ne choisit pas, tout reste possible »

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En février 2092, Nemo Nobody, alors âgé de 118 ans, est le dernier mortel vivant dans un monde d'immortels. Il est interrogé par un psychologue afin de connaître son passé.

Nemo Nobody se remémore à travers différents flashbacks les vies qu'il aurait eu s'il était resté avec son père ou s'il avait suivi sa mère suite à leur divorce, lorsqu'il avait huit ans.

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« Et voici ce que j’attends depuis toujours : renoncer à toutes les vies possibles pour une seule avec toi »

Doit-on croire au destin ? A son destin ? L’histoire est-elle écrite à l’avance ? Immuablement ? Tout pourrait porter à le croire. A commencer par la théorie de la création de l’univers lui-même, né du néant en une fraction de seconde et qui retournera à l’état de néant dans quelques millions d’années. Tout s’arrêtera alors sans plus de raisons que tout cela n’avait commencé. Inévitablement. Et pourtant, chacun de nos choix, chacune de nos décisions, même les plus bénignes, changent de manière irrémédiable le cours de nos vies, ouvrant ainsi la porte à une infinité de possibles. Treize ans après sa Palme d’or cannoise pour « Le huitième jour », Jaco Van Dormael, enfant prodigue du cinéma belge des années 80 et 90 (« Toto le héros »), nous revient avec un conte métaphysique doté d’un budget conséquent de 33 millions d’euros et d’un alléchant casting international.

« Chaque chemin est le bon chemin »

Construit sur la base d’un récit labyrinthique, façon puzzle éclaté, son trip philosophico-mystique nous entraine dans les méandres des pensées d’un vieillard mourant, qui se figure toutes les vies qu’il aurait pu vivre, déterminées par le seul choix de suivre son père ou sa mère lors de leur séparation, alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Si le procédé du récit éclaté et de l’intrigue à tiroirs n’est plus franchement original (« L’appartement » et son remake US « Rencontre à Wicker Park », « Eternal Sunshine of the spotless mind » ou autre « The fountain » étant déjà passé par là), Van Dormael, en bon conteur, a le mérite de nous transporter sans mal dans son intrigue finalement assez accessible. Il parvient même à atteindre quelques moments de grâce (les amours adolescentes) au détour de quelques embardées lyriques (les scènes sur Mars, celles dans le futur). Mais l’ensemble est souvent desservi par un scénario trop illustratif (la répétition de la scène de la balle dans la tête dans la baignoire qui illustre l’arrivée de l’un des destins possibles dans un cul de sac ou celle de la voiture immergée qui souligne l’étouffement du héros), ainsi que par une réalisation un brin lourdingue (les scènes où le héros balance ses grandes théories métaphysique face caméra façon présentateur météo). De même, alors que le film avait pour ambition de nous montrer l’étendue des possibilités offertes au détour de chaque choix, on ne peut que regretter que le réalisateur ait sacrifié deux des trois compagnes potentielles de son héros, par ailleurs très caricaturales (l’une étant psychologiquement fragile, l’autre complètement soumise), au profit d’une seule. Histoire certainement de donner un souffle plus romantique à son film, en défendant l’idée qu’au fond, nous n’éprouverons qu’un seul amour véritable au cours d’une vie. Ou comment ramener subtilement la prépondérance du destin dans nos vies. Dommage que le final, largement inspiré du « Little big man » d’Arthur Penn, accouche d’une souris, qui laisse une fâcheuse sensation d’inachevé. Et la frustration de ne pouvoir dire si on a assisté à un grand film ou à une belle coquille un peu vide.

  



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L
J'ai eu exactement la même sensation : Impossible de savoir si j'avais vu un film génial ou un navet ! Le film est top long selon moi, avec une bonne demi heure de moins, l'accouchement de la souris comme tu dis, aurait été moins douloureux ( et surtout moins frustrant ) si il avait été plus rapide ...<br /> Amicalement, <br /> Delphine.
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B
Et j'en suis toujours à me poser la question. Pas dans le choix extrême entre nul ou génial, mais que ç'aurait pu être un très film. Si ce n'est tous ces clins d'oeil également avec forrest gumps sur son banc, ou la feuille d'arbre au lieu de la plume, d'ailleurs une des répliques en fait allusion... et puis aussi inspiration à "l'ironie du sort" ou "retour vers le futur" Trop prétentieux pour que ce soit génial, Mais on se laisse prendre à la magie, en effet dans l'histoire d'amour avec Anne...
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F
J'opte pour la coquille vide !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!