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29 Apr

Passe-Passe

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« T’es qu’un rêveur Darry, un danseur. T’es comme ta mère et ta sœur : un bon à rien ! Franchement, j’ai le beau-frère le plus con de France ! »

Coup de déprime du au placement forcé de sa mère en maison de retraite ou coup de sang suite à une énième brimade d’un beau-frère autoritaire ? Toujours est-il que Darry Marzouki, prestidigitateur raté et au chômage, est parti en subtilisant la BMW de son beau-frère. Sillonnant sans but une route de campagne, il croise par hasard l’énigmatique Irène, bourgeoise aventureuse perdue sur le bas-côté avec un sac rempli de billets. Cette dernière, qui a servi d’intermédiaire dans une vente frauduleuse d’armes pour le compte d’un ministre dont elle était la maîtresse, est depuis traquée la justice, lâchée par son ancien amant prêt à lui faire porter le chapeau pour sauver sa carrière. Peu emballé à l’idée de la prendre en stop, Irène propose néanmoins à Darry de le payer grassement s’il la conduit hors du pays. Tentant en vain de trouver un pretexte pour refuser, Darry finit par la force des choses par accepter l’offre. Commence alors trois jours de cavale, où nos héros devront oublier leur problèmes et se faire oublier de leurs nombreux poursuivants…

« Il faut leur casser la gueule ! C’est important quand on a subit un choc ! »

Absente des toiles depuis le semi-échec de « France Boutique » en 2003, la réalisatrice Tonie Marshall nous revient avec « Passe-Passe », son septième long métrage. Choisissant, selon ses propres termes, de faire dans la comédie « sophistiquée », la réalisatrice nous propose un road movie avec en toile de fond, une libre inspiration de l’affaire Elf et de sa protagoniste principale, Christine Deviers-Joncourt. Un sujet qui avait déjà passionné Claude Chabrol, dont « L’ivresse du pouvoir » (2006) s’intéressait – de manière plus sérieuse – aux dessous de l’affaire. L’occasion pour la réalisatrice de retrouver son actrice fétiche, Nathalie Baye, avec qui elle collabore pour la quatrième fois après « Enfants de salauds » (1996), « Venus Beauté Institut » (1999), et « France Boutique » (2003).

« Tu m’as fait faire trois ans de danse classique quand j’étais petit. Tu m’aurais fait faire trois ans de boxe à la place, ça aurait peut être changé ma vie. Sans compter que ça me serait plus utile aujourd’hui ! »

Loin d’être parfaite, cette petite comédie prenant la forme d’un road movie, se révèle être à la fois un film très plaisant et une bonne surprise. Lorgnant ouvertement du côté du cinéma américain des années 40-50 et les réalisateurs tels que Sturges et McCarey, le film repose avant tout sur l’exemplaire complémentarité d’un couple de personnages que tout oppose et qui se retrouvent liés par les hasards du destin. Ainsi Darry, le gentil looseur sentimental, rêveur mou et dépassé par sa vie, se retrouve lié à Irène, une femme énergique, aventureuse et aventurière, gardant son optimisme et sa force de caractère, même dans les situations les plus difficiles. Avec beaucoup d’intelligence et une incroyable légèreté, la réalisatrice prend un malin plaisir à faire subtilement évoluer ses personnages pour inverser leur rôle. Dans une relation complexe, basée en permanence sur un jeu de séduction et de bluff réciproque, les deux personnages vont ainsi se transformer par la force des évènements, Darry faisant finalement preuve de courage et d’initiative, tandis qu’Irène se laissera aller à l’incertitude. Tonie Marshall réussit de manière malicieuse et subtile à reléguer le clin d’œil à l’affaire Elf au statut de simple référence ne servant que de toile de fond à son histoire, pour mieux y distiller son humour, fait de décalages (la fuite du palace en peignoir), de situations cocasses et de réparties savoureusement échangées entre deux comédiens en parfaite osmose. Des éléments qui contribuent à nous rendre ces deux personnages tour à tour agaçants et émouvants, et finalement toujours attachants.

« La politique, ce sont des idées qui rencontrent des circonstances. Un peu comme l’amour »

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 Si la mise en scène s’avère finalement d’un classicisme bienvenu, la réussite de Tonie Marshall tient sans doute de son parti pris d’éviter toute esbroufe et d’insuffler beaucoup de légèreté à son film par le biais des dialogues, du choix des musiques (essentiellement des standards tels que Sinatra), et surtout par sa direction d’acteurs. Dans les rôles principaux, le couple Edouard Baer et Nathalie Baye excelle par sa complémentarité et sa simplicité. En état de grâce, ils rayonnent sur le film qu’ils contribuent largement à tirer vers le haut. Si Edouard Baer est toujours excellent pour jouer des personnages de séducteur décalé, on saluera surtout la prestation de la délicieuse Nathalie Baye, qu’on avait pas vu aussi brillante depuis longtemps. Les seconds rôles ne sont pas en reste, que ce soit la toujours pétillante Mélanie Bernier (qui avait un rôle récurent dans la série « France Boutique » réalisée par Tonie Marshall) en ingénue drôlissime, Joey Starr dans son premier vrai rôle (de composition ?), ou encore Guy Marchand et Maurice Bénichou. A noter également le sympathique clin d’œil en forme d’hommage à Darry Cowl, grand ami de la réalisatrice, qui est décédé quelques semaines avant le tournage de ce film alors qu’il était prévu qu’il y fasse une apparition. Au final, Tonie Marshall nous propose une petite comédie sophistiquée, classieuse, mais jamais prétentieuse. A l’instar du « Under my skin » chanté par Sinatra, la réalisatrice réussit un film léger et aérien, qui doit énormément à son duo d’acteurs épatants.

  



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L
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B
Une sympathique comédie légère, savoureuse et drole. Très plaisante parce que sans prétention ni esbrouffes inutiles. Beaucoup aimé le duo excellent, surtout Nathalie Baye. Joey star aussi odieux que dans la vie. Edouard Baer faisant Edouard Baer mais il le fait tellement bien. Et la petit Mélanie qu'on verrait bien un peu plus souvent...
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!