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28 Aug

Le pensionnat

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films noirs-Policiers-Thrillers

« Je me souviens de la première fois où j’ai quitté la maison. C’était un jour pluvieux et ennuyeux »

 

Wild SideThaïlande. Chatree à 12 ans. En plein milieu de son année de 5ème, son père décide de lui faire quitter son école pour le placer en pensionnat en province. Décision qu’il accepte d’autant plus mal qu’il pense y être envoyé en punition car il a surpris son père avec sa maîtresse. Elève réservé, son adaptation dans le pensionnat se fait difficilement car une bande d’élèves de sa classe, voulant se payer le petit nouveau, tente de le déstabiliser en lui racontant des histoires de fantômes et de accidents mortels qui ont eu lieu dans le pensionnat. De plus en plus isolé, Chatree finit par sympathiser avec Wichien, un enfant de son âge. Mais ce dernier s’avère être le fantôme d’un enfant qui s’est noyé dans l’établissement quelques années plus tôt, et que seul Chatree peut voir…

 

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« Nous sommes dans une école, pas dans un cimetière. Que je n’entende plus parler d’histoires de fantômes »

 

Wild SidePour son second film, le jeune réalisateur thaïlandais Songyos Sungmakanan s’essaie au genre du thriller fantastique. Film issu d’un cinéma thaïlandais assez méconnu chez nous, « Le pensionnat » a néanmoins été présenté dans de nombreux festivals cette année (Deauville, Marrakech). Et il a su y surprendre tout son monde en obtenant des accueils critiques plutôt favorables, et quelques récompenses inattendues telles que l’Ours de Cristal du Festival de Berlin (prix décerné par un jury d’enfants), et le Prix Cannes Junior du dernier festival de Cannes. Bien que ne bénéficiant que d’un faible nombre de copies, ce « Pensionnat » était donc la curiosité à voir en cette fin d’été.

 

« On se ressemble un peu tous les deux, on existe pas aux yeux des autres »

 

A la croisée des genres, entre fantastique, thriller, et film pour enfants, c’est à un film assez surprenant que Sungmakanan nous invite à assister. A mi-chemin entre « Les disparus de St Agil » et du « Sixième sens », la qualité principale du film repose sur l’atmosphère assez trouble et mystérieuse. En effet, Sungmakanan, à défaut de savoir s’affranchir de tous les codes et lieux communs du genre, arrive néanmoins à se les approprier pour construire un univers propre à son film. En cela, tout le travail sur la photographie et les couleurs, souvent dans la pénombre, permettent de créer une atmosphère adéquate. L’attention particulière portée sur la thématique de l’eau, renforcée par quelques toujours efficaces scènes paranormales (jeu d’ombres, chiens qui hululent, disque rayé…) permettent de créer honorablement une forme d’oppression. On peut noter au passage que les rares effets spéciaux sont visuellement très correct compte tenu des moyens limités du cinéma thaïlandais. Question satisfaction, on retiendra également la belle prestation des deux enfants dans les deux rôles principaux, Charlie Trairat (qui avait déjà joué dans le premier film de Sungmakanan) et Sirachuch Chienthaworn, tous deux bluffant de naturel.

 

« Tu dis que tu n’existes pas aux yeux des autres, mais les autres existent-ils à tes yeux ? »

 

Wild SidePourtant, ce « Pensionnat » déçoit terriblement. Son scénario reste le principal point faible, ne se décidant jamais à s’ancrer dans un genre précis, se bornant à être un film hybride de plein de genres très différents. Ni véritablement thriller, film fantastique, film d’horreur ou film pour enfants, « Le pensionnat » ne ressemble au final à pas grand chose. La teneur du propos est d’ailleurs assez apathique, la plupart des terribles secrets et tourments de ces enfants étaient de manière générale assez niais, oubliant au passage d’apporter un minimum de tension dramatique et de surprises. Car même en cherchant, vous ne trouverez pas le moindre rebondissement dans ce film où tout reste assez prévisible. Ainsi, tout phénomène pouvant effrayer au départ se révèle l’objet d’une explication très cartésienne, qui enlève toute chance au côté fantastique de se développer ou de laisser planer le moindre mystère (on pense notamment à la revêche surveillante qui pleure en écoutant à n’en plus finir un disque obsolète et rayé). On reste ainsi toujours à des années lumières des films flippants que les asiatiques ont pu exporter ces dernières années.

 

« Les esprits et les corps ne vivent pas dans le même monde. Pour aider un esprit, il faut être un esprit »

 

Wild Side

Au final, ce « Pensionnat » est avant tout un film pour les plus jeunes. Avec son aspect thriller fantastique qu’il n’est finalement pas, il réjouira sûrement les enfants. Sans les traumatiser. On pourra toujours y voir une sorte de chemin d’initiation entre passage de l’enfance à l’âge des responsabilités, avec en arrière plan des réflexions sur la découverte de l’amitié, des responsabilités, et de l’altruisme. Mais tout cela reste ici un peu cucul, renforcé par une esthétique discutable. Les plus jeunes aimeront sûrement, les autres, qui auront vu entre temps « Ring » d’Hideo Nakata, seront plutôt déçu de ce « Sixième sens » à l’esthétique bioman.



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F
Je suis vert, non pas parce que tu n'as pas apprécié, je te fais suffisamment confiance pour comprendre, mais parce qu'il n'est pas sorti à Lille ! Ca fait plus de deux mois que je l'attends et rien !
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B
En effet, on en ressort avec cette impression que ce n'est pas si mal, mais que le réalisateur est passé a côté d'un bon film par manque de courage. Pas déçu, pas content. Moyen...
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!