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13 Jul

Seuls two

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Ne pas respecter les règles, c’est ne pas se respecter soi-même. Ni la vie. »

Gervais, policier à Paris, maladroit et entêté, est la risée de son commissariat. Depuis des années, il file sans relâche, un esthète de la cambriole, drôle et narquois, Curtis qui, chaque fois, lui échappe et le ridiculise. Un beau matin, après une course poursuite manquée, Gervais se réveille dans une capitale vidée de tous ses habitants. Tous ? Pas tout à fait. Un second individu fonce dans les rues désertes au volant d'une Formule 1 : Curtis ! Voilà nos deux héros seuls au monde, peut-être l'occasion d'enterrer la hache de guerre et de profiter de la situation...Mais ce serait sans compter sur la droiture de Gervais et surtout sur son obstination. Pour lui, la place de Curtis est en prison et rien ne saurait le faire dévier de sa mission...

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« Tu vas pas te pourrir la vie pour un petit malfrat que tu arrêteras jamais ! »

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Si le duo de comiques Eric et Ramzy jouit d’une vraie reconnaissance populaire, nos deux comédiens n’auront pour autant jusqu’ici jamais réussis à s’épanouir ni à confirmer cette popularité pleinement au cinéma. Et ce en dépit de projets – plus ou moins audacieux – centrés sur leur duo et leur humour particulièrement décalé. La faute peut-être à des projets trop médiocres (« Double zéro », « Les Daltons », « La tour Montparnasse infernale »), ou trop ovniesque (« Steak »). Aussi, pour leur cinquième essai, nos deux compères ont décidé de prendre les choses en main, et de passer pour la première fois derrière la caméra pour mettre en scène leurs propres délires. Egalement scénaristes du film, Eric et Ramzy confient avoir ce projet en tête depuis près de sept ans. Un projet titanesque, dans lequel nos deux comédiens, tels des enfants, souhaitaient pouvoir orchestrer leur course poursuite dans un Paris déserté de ses habitants et de sa circulation. Un projet rendu possible par l’obtention d’une autorisation préfectorale très rarement délivrée. De là à y voir un rapport avec la présence du cadet des fils du Président au générique (Pierre Sarkozy signe plusieurs morceaux sur la bande musicale de son nom de scène, « Mosey ») ?  Quoi qu’il en soit, cette grosse production a permis également aux deux comédiens/réalisateurs d’inviter de nombreuses pointures qu’on a pas l’habitude de voir dans ce registre (Scott-Thomas, Magimel), à leur donner la réplique. Porté par une campagne de promotion intense et prometteuse, « Seuls two » était forcément LA comédie française attendue de l’été !

« Qu’est-ce que tu vas me faire ? Tu vas me bouffer, comme t’as bouffé les autres ? »

N’ayant que peu apprécié les tentatives précédentes de nos deux compères sur grand écran, je dois reconnaître que ce « Seuls two » m’a agréablement surpris. Car pour une fois, Eric et Ramzy ont réussi à trouver le parfait équilibre entre scénario totalement barré et effet visuel impressionnant, chose qui n’était pas le cas par le passé (on se souvient notamment des « Daltons », qui avaient un visuel cartoonesque assez sympa mais qui souffrait d’un scénario franchement pas terrible). Ce coup-ci, le scénario tient relativement bien la route. Même si l’intrigue demeure franchement cucul (les gens réapparaissent à chaque fois que nos compères se rendent compte de l’amitié qui les unit finalement), l’ensemble totalement régressif et assumé, fait la part belle à l’humour cartoon (la course poursuite interminable rappelle sans mal BipBip et Coyote), très décalé (beaucoup de codes ringard ici comme le curling), absurde, et délicieusement potache (hilarante scène où Eric saute de joie sur un toit avec la Tour Montparnasse en arrière plan). Jouant en permanence de la belle complicité et de la complémentarité qui les unit, Eric et Ramzy se jouent de tout, des situations les plus ridicules et/ou absurde pour nous proposer une comédie franchement efficace. D’autant plus que celle-ci est particulièrement spectaculaire, avec ses incroyables scènes de poursuites se déroulant dans un Paris totalement désert, qui n’ont finalement pas grand chose à envier à « Je suis une légende ».

« Si a 11 ans tu as perdu une famille d’arabes, sache que pour autant tu as gagné un Gervais à jamais ! »

Dès lors, pas grand chose à reprocher à leur première réalisation. La mise en scène s’avère de qualité, bénéficiant surtout d’une totale réussite des scènes « impressionnantes »  de Paris vidée de ses habitants. Tout juste reprochera-t-on aux réalisateurs une mise en scène parfois trop scolaire et trop appliquée, là où un peu plus de folie aurait été bienvenue. De même, si le montage est plutôt efficace, on regrettera que certains délires, parfois inégaux et pour le coup franchement too much, soient étirés jusqu’à la corde (le braquage de départ avec Eric déguisé en palmier). Mais ceci est contrebalancé par des passages d’une incroyable drôlesse (la garde à vue du gamin, les scènes avec Omar et Fred, les échanges sur le curling, ou sur la vraie identité de Ramzy). La qualité du film doit également beaucoup à la performance des comédiens, en tête desquels on retrouve inévitablement Eric et Ramzy. Absurdes, enfantins, débitant tels des mitraillettes des inepsies pas possibles, ils montrent pour la première fois au cinéma leur parfaite complémentarité et leur sens de la réplique qui tue. On trouvera même une certaine forme de maturité dans le jeu de Ramzy, tandis qu’Eric se révèle être la bombe comique du film. Parmi les très nombreux seconds rôles, il faut souligner également les excellentes performances de Fred Testot (hilarant dans ses deux apparitions), d’Omar Sy, et également de François Damiens. Au final, avec ce « Seuls two », Eric et Ramzy réussissent globalement leur baptême du feu de réalisateurs, en nous proposant une comédie réjouissante et franchement déjantée, qui bénéficie de plus de certaines scènes particulièrement spectaculaires. Un gros délire bien régressif assez agréable, qui se révèle être plutôt une bonne surprise. A condition toutefois de ne pas être réfractaire à l’humour d’Eric et Ramzy, sous peine ne pas trouver son compte dans ce film !   



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J
J'ai été agréablement surpris aussi ! A part la Tour Montparnasse infernale, j'ai pas trouvé top top leurs autres films mais celui-là, comme tu dis, est à la fois impressionnant techniquement et drôle. J'ai tendance à le défendre aussi. =)
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B
J'avoue que j'hésitais franchement à me déplacer de peur de perdre mon temps, mais bon, faudra que j'aille me rendre compte par moi même que ce n'est pas le navet de plus.
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