Skyfall
« Je savourais la mort »
Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel…
« Vous jouez depuis longtemps, vous connaissez les règles ! »
Cette fois ça y est, James Bond a cinquante ans ! Du moins, cela fait cinquante ans que ses aventures ont été portées pour la première fois sur grand écran. Même s’il semble ne pas avoir pris une ride, l’agent le plus connu des services secrets de Sa Majesté se devait de marquer le coup et d’effacer le camouflet qu’était « Quantum of solace », le précédent film de la saga, qui avait notamment pâti de la longue grève des scénaristes hollywoodiens (la petite histoire veut que le film ait été en grande partie écrit durant le tournage même, pour ne pas dire improvisé !). Exit donc Marc Forster, les manettes du film étant cette fois confiées au réalisateur Sam Mendes. Connu pour ses drames intimistes (les très bons « American beauty » et « Jarhead », les ratés « Les noces rebelles », « Away we go »), le réalisateur s’offre ici sa première incursion dans le cinéma d’entertainment.
« Connaissez-vous la peur ? »
Troisième réalisateur (en trois films !) à mettre en scène le Bond version Daniel Craig, Sam Mendes s’emploie ici à recentrer l’intrigue non plus sur des enjeux diplomatiques internationaux mais sur l’histoire et la personnalité mêmes de Bond. De sa chute jusqu’à sa résurrection. Si le scénario souffre de quelques flottements (quel intérêt de rechercher le fichier contenant la liste des espions occidentaux infiltrés dans les mouvements terroristes de part le monde ?) et de quelques confusions, le film s’appuie sur quelques bonnes idées (pour la première fois Bond connait le doute ; approche introspective du héros) et prend son envol dès lors qu’apparait l’impressionnant Javier Bardem, qui campe un méchant d’anthologie (qui rejoint direct au panthéon des méchants de James Bond le Dr. No, Goldfinger ou encore Francisco Sarramanga). Surtout, tout en apportant une forme de classicisme formel à son film, Mendes nous offre des scènes d’action tout à fait haletantes (très belle course poursuite sur le toit du bazar d’Istambul) jusqu’à un final jouissif totalement pompé sur Peckinpah (version « Les chiens de paille »). On pourra toujours reprocher au film sa longueur excessive (et injustifiée), son intrigue souvent confuse, ou encore le jeu trop musculeux et crispé de Daniel Craig. Il n’en est pas moins vrai que « Skyfall » remplit largement son contrat, à savoir assurer un divertissement de haut vol, avec des scènes d’action efficaces, de l’exotisme et sa touche de glamour. Sans être le meilleur Bond de la saga, « Skyfall » assure quand même grave !
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