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29 Jan

Slumdog millionaire

Publié par platinoch  - Catégories :  #Drames

« Quand on me pose une question, j’y réponds ! »

Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l'émission Qui veut gagner des millions ? Il n'est plus qu'à une question de la victoire lorsque la police l'arrête sur un soupçon de tricherie.
Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d'où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu'il a perdue. Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d'une émission de télévision ? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante.

« L’argent et les femmes sont la source de la plupart des problèmes. Et toi tu as un problème avec les deux »

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Pour son dixième long de cinéma, le réalisateur anglais Danny Boyle signe l’adaptation du best-seller indien « Les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devient milliardaire » de Vikas Swarup. Film de commande, « Slumdog millionaire » permet à Boyle de renouer avec une thématique qui lui est chère, à savoir l’influence ambiguë de l’argent sur ceux qui n’en ont jamais eu (comme dans « Petits meurtres entre amis » ou « Transpotting »). « Slumdog millionaire » aura également été l’occasion d’un tournage difficile pour Boyle, en raison des délicates conditions de tournage en Inde, où les autorisation de filmer au sens où nous l’entendons ici n’existent pas. Afin de se fondre dans la foule et dans les rues au milieu des quidams, le tournage s’est donc fait grâce à des caméras numériques de petites tailles (comme la SI-2K), discrètes, très maniables et saisissant parfaitement les mouvements. L’autre difficulté du film aura été son casting, composé pour l’essentiel d’amateurs recrutés sur place. Les deux comédiens jouant les deux héros au plus jeune âge sont ainsi de véritables enfants des rues. A leur côté, on retrouve quelques stars du cinéma indien, pour la plupart méconnues du public occidental, ainsi que le jeune Dev Patel, star d’une série adolescente de la télévision britannique, qui trouve là son premier grand rôle au cinéma. Présenté dans de nombreux festivals, « Slumdog millionaire » a été largement primé, que ce soit aux British Independant Film Award, aux Boston Society of Film Critics, et surtout aux Golden Globes où il a été récompensé de 4 trophées dont Meilleur Film et Meilleur Réalisateur. Il partira favori aux BAFTA et aux Oscars avec respectivement 11 et 10 nominations.

« - Partir avec toi ? On vivrait de quoi ?  - D’amour »

Vainqueur surprise des Golden Globes, outsider inattendu des Oscars, il n’en fallait pas plus à « Slumdog millionnaire » pour devenir le film évènement de ce début d’année. Pourtant, cette histoire sur fond de « Qui veut gagner des millions? » version indienne avait de quoi à priori rebuter. D’autant que le début du film s’avère déroutant, tant son intrigue à tiroirs a du mal à se mettre en place et tant celle-ci semble différente du roman original dont on ne reconnaît que peu d’éléments. Pourtant, on doit reconnaître que Danny Boyle réussit un véritable coup de maître, en parvenant à se détacher suffisamment du roman original pour en extraire la substantifique moelle tout en s’octroyant une grande marge de liberté de manœuvre. Car finalement, peu importe les évènements vécus par Jamal Malik, ce qui intéresse le réalisateur (à l’instar de l’auteur du roman), c’est de retranscrire cette réalité indienne, faite de misère, de brutalité et de violence (affrontements interreligieux, enfants mendiants et mutilés, maffias, racisme entre castes, violences faites aux femmes) bien loin de l’imagerie de pacotille de certains réalisateurs un peu bobo (comme Wes Anderson et son « Darjeeling Limited ») pour qui l’Inde se résume à Bollywood, au Taj Mahal, ou à la figure du Mahatma Gandhi. Une réalité qu’il transcende à travers la personnalité de son héros, mélange de pureté, de loyauté et d’altruisme, qui triomphe par sa détermination et par son amour d’une société corrompue où l’argent (symbolisé par l’émission de télévision, véritable miroir aux alouettes pour ceux qui rêvent d’ascenseur social) devient l’unique valeur acceptable et enviable, celle qui conduit à l’écrasement et à l’humiliation de l’autre, justifiant de ce fait tout cette violence intolérable. L’autre tour de force du film réside à l’évidence dans la mise en scène de Boyle. Une réalisation au cordeau, nerveuse, énergique, toujours en mouvements, et totalement inondée par une musique omniprésente, qui crée une ambiance à la fois pleine de vitalité mais aussi étouffante, un peu à l’image de ce pays. Contre toute attente, Danny Boyle réalise donc assurément l’un des films majeurs de cette année, nous offrant au passage l’une des romances les plus échevelées qu’on ai vu au cinéma depuis longtemps.

  



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J
Un très bon film même si la situation en Inde à quelque soit peu évoluée par rapport à ce que le film nous représente.
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C
Simplement génialA mon avis, Slumdog sans doute un des meilleurs films de 2009, avec Gran Torino.<br /> Un Oscar très bien mérité pour un film qui racconte une histoire d'amour sans vouloir peindre de rose la difficile réalité sociale à Mumbai (et en Inde en général).
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M
Ravi de lire ça ici. Pour répondre à pierreAfeu, la "modernité" évoquée n'est pas une simple ressucée de la pub des années 1980, je pense que tu exagère, si je puis me permettre. Ce côté tape-à-l'oeil que beaucoup y ont vu, répond à une logique du conte échevelé comme dit Platinoch. Bien sûr, on perd en nuance, mais il n'y a pas de nuances dans un conte, tous les fils sont tenus par les mécanismes de la logique de l'histoire qui conduit droit à une conclusion : l'histoire d'amour est l'épine dorsale de cette histoire et toutes les thématiques gravitant autour en forment le corps (pauvreté, argent, crimes, trafics, surpopulation, tensions religieuses, vices humains, sexualité, rapport à l'Occident, etc.). Je ne trouve pas que ce soit boursouflé, ou si ça l'est c'est l'influence bollywoodienne, et c'est une vision du spectacle, mais aussi du cinéma, qu'il faut entendre aussi quand tout est bien fait.
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E
Un trés trés bon film qui mérite amplement les oscars obtenus...<br /> Pour le moment! LA bonne surprise cinématographique de l'année! Le gros coup de coeur...(D'ailleurs un gros coup de coeur partagé par ma moitié...lol...hein Fritz?!? lol).<br /> Trés bel article Mister Platinoch...!
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P
Je m'étonne de lire ici et là le mot "moderne" à propos de ce film. Quelle modernité ? Celle de la pub des années 80 ? Que le film fonctionne, c'est une chose, qu'il soit prenant ok, mais que sa mise en scène soit fantastique, non. Danny Boyle nous fait du tape à l'œil en oubliant la nuance, et perd en route une bonne part de l'émotion née de son (joli) récit romanesque.
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S
Même ressenti sur ce grand drame aux multiples sujets. Très moderne dans sa mise en scène et classique dans son récit romantique marqué de cicatrices indélébiles. Un amalgame très juste, simplement tempéré par une conclusion trop enjolivée.
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G
MAGIQUE!Un véritable volcan de douleurs et de couleurs, avec l'amour en fusion, un (d)étonnant film!<br /> Le grand film de Janvier avec "Les Noces Rebelles".
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B
Très belle critique pour un film que j'ai adoré. Il y a du punch, de l'action, de l'émotion, sans temps mort, on ne se laisse pas vivre par le film, on le vis. Drole, triste, horrible, magique, Dany Boyle nous épate une fois encore.
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