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28 Oct

Stardust, le mystère de l'étoile

Publié par platinoch  - Catégories :  #Science-Fiction-Heroïc Fantasy

« Vous allez l’épousez parce qu’il a été jusqu’à Ipswich vous cherchez une bague ? Moi, pour obtenir votre main, je traverserais les continents et les océans »

 

Affiche française. Paramount Pictures FranceIl était une fois, dans une Angleterre ressemblant trait pour trait à celle du 19ème siècle, un village rural tranquille nommé Wall, nommé ainsi en raison d’un mystérieux mur, dont l’entrée est gardée jour et nuit depuis toujours pour empêcher le passage des humains de l’autre côté. Un autre côté dont on ne sait pas grand chose mais dont la légende dit qu’il abriterait le royaume de Stormhold, peuplé de sorcières, de magiciens, de pirates volants chasseurs de foudre, ou encore de rois despotes et infanticides. Tristan, un jeune homme vaillant et candide, fait sa cour auprès de la jolie Victoria, courtisée par tous les jeunes hommes de Wall. Cette dernière, qui joue de se statut, doit donner sa main à un garçon plus riche que Tristan, lorsque celui-ci reviendra en ville avec une bague pour lui faire sa demande le jour de son anniversaire. Tristan, qui ne s’en laisse pas compter, invite Victoria à un pique nique nocturne, où ils sont les témoins du crash d’une étoile filante sur Terre. Tristan s’engage à la ramener à sa belle en gage de demande en mariage. C’est ainsi que, comme son père quelque vingt ans plus tôt, il s’apprête à son tour à franchir le mur, et à vivre une aventure extraordinaire…

 

« L’Etoile est faible : tend-lui un piège propre à lui briser le cœur avant de le lui arracher ! »

 

Paramount Pictures FranceEntre conte et héroïc fantasy, « Stardust » est l’adaptation du roman graphique du même nom écrit par Neil Gaiman et illustré par Charles Vess, sorti en 1997, et devenu un best-seller l’année suivante aux Etats-Unis. Depuis l’incroyable trilogie du « Seigneur des anneaux » de Peter Jackson, il semble que le genre de l’Heroïc fantasy ai trouvé un regain d’intérêt allant de pair avec l’évolution des effets spéciaux, permettant de mettre en image toujours plus d’éléments incroyables. Ce qui est plus surprenant, c’est de voir que le genre soit dominé, presque exclusivement, par des productions pour le jeune public. Ainsi, de la saga « Harry Potter » à celle de « Narnia », en passant par « Le secret de Terabithia » (Csupo – 2007), il semble évident que les producteurs ciblent un public relativement jeune. En tous cas le genre se porte bien puisque les prochaines semaines verront les sorties des « Portes du temps » (Cunnigham – 2007) et de « A la croisée des mondes : la boussole d’or » (Weitz – 2007) qui sortiront pendant les fêtes, ainsi que de « Prince Caspian », la suite de Narnia qui sortira courant 2008. Ces grosses productions étant souvent dotées de budgets considérables, il était donc étonnant de retrouver l’anglais Matthew Vaughn à la tête de celle-ci, lui qui n’avait jusqu’ici dirigé jusqu'ici qu’un seul (mais néanmoins très bon) film, « Layer cake », en 2005.

 

« Jamais je n’avais pensé vivre un jour une telle aventure. Je pensais ne ramasser qu’un petit caillou et le rapporter, et me voilà avec toi, une étoile »

 

Vacances de la Toussaint oblige, il fallait s’attendre à ce que la plupart des productions soient ciblées pour les enfants. Néanmoins, avec une telle distribution et une critique presse très favorable dans l’ensemble, ce « Stardust » semblait être en mesure de satisfaire toute la famille. Malheureusement, et c'est  certainement la grosse déception de la semaine, rien ne permet jamais à ce « Stardust » de décoller. Le scénario, faiblard et feignant, manque énormément d’originalité. On y retrouve ainsi toujours le même type de héros benêt et apathique, adolescent pétri à la fois d’innocence et de bravoure, qu’attend un destin plus grand que lui. Face à lui, une nouvelle galerie de méchants, qui finissent par se ressembler tous, des sorcières maléfiques aux rires sardoniques toutes droit sorties de chez Cendrillon ou Blanche Neige, en princes arrivistes et sanguinaires, pour autant seules figures de héros aventuriers charismatiques à proprement parler. De même, le scénario ne laisse la place à aucune surprise : il est évident d’entrée que le héros va trouver l’amour sincère auprès de l’étoile, qu’il battra les sorcières et les princes pour la protéger, et qu’il retrouvera sa mère, accédant sans le savoir de cette façon au trône. Dès lors, la quête, qui dure plus de deux heures, manque cruellement d’intérêt, les différentes étapes se succédant n’apportant pas grand chose d’autre qu’un peu plus d’ennui. Trop convenus et stéréotypés, les personnages centraux sont mal dessinés. Les seuls personnages capables d’apporter un peu de fantaisie, tel que le Capitaine Shakespeare, ne faisant que de brèves apparitions. Alors certes, l’ensemble ne se prend pas trop au sérieux, et en bonne production à destination des jeunes spectateurs, manie plutôt bien l’autodérision (le coup des frangins prétendants au trône qui s’assassinent les uns les autres et qui se retrouvent morts en spectateurs, le Capitaine qui est une vraie folle et qui joue les gros durs devant ses hommes), mais l’humour reste souvent au ras des pâquerettes (le revendeur de foudre dont la voie est changée en cri de singe par la sorcière).

 

« Ce que je sais de l’amour, c’est qu’il doit être inconditionnel. Il ne s’achète pas comme une marchandise »

 

Robert De Niro et Charlie Cox. Paramount Pictures FranceSur la forme, on est très partagé devant ce « Stardust ». On imagine bien que ce film a du bénéficier d’un gros budget. Pourtant, à aucun moment on ne peut s’empêcher de trouver l’ensemble cheap. Du bateau pirate qui vole aux tours de magie des sorcières en passant par les poursuites en calèches et les décors, tout apparaît comme étant à des années lumières de ce qu’on a pu voir dans « Le seigneur des anneaux », « Harry Potter », ou dans la saga du « Pirates des Caraïbes ». A ce résultat visuel peu probant, on peut rajouter un casting trop inégal. Le jeune Charly Cox, qui campe le héros, mérite ainsi le prix de la plus grosse tête à claque 2007 tant son jeu n’est pas subtil et tant il se complet à maintenir son personnage dans les eaux troubles et pathétiques du héros neuneu et simplet. A ses côtés, la blonde Claire Danes nous a déjà paru plus inspirée. Trop lisse, à la beauté trop particulière, elle n’était pas selon moi le meilleur choix pour jouer ce rôle auquel elle n’apporte rien. Du coup, le film est trop dépendant des seconds rôles particulièrement talentueux et confirmés pour relever un peu le niveau. Félicitations au passage à Robert de Niro, encore une fois formidable, ainsi qu’à Michelle Pfeiffer, qu’on est toujours aussi heureux de retrouver. Notons au passage les petites apparitions de Peter O’Toole, Rupper Everett, ou encore Sienna Miller. On ne peut malgré tout s’empêcher de se demander ce que de tels comédiens sont venus faire dans un tel film ?

 

« Je ne demanderais rien de plus en échange : mon cœur contre le tien »

 

Grosse déception au final pour ce « Stardust », grosse production d’heroïc fantasy au casting alléchant, qui ne sort jamais des sentiers battus. Manque d’originalité, de rythme, intrigue apathique, autant d’éléments qui rendent le long (deux heures !) visionnage de ce film indigeste et soporifique. On regrettera notamment une trop grande multiplicité des intrigues qui finissent toutes par se perdre dans d’inutiles méandres sans fin, ainsi que la façon avec laquelle le réalisateur, rarement touché par la grâce, arrive à plomber ses rares bonnes idées (le bateau volant par exemple). Lourdaud et un peu ringard, « Stardust » sera-t-il tout juste suffisant pour satisfaire les plus jeunes et les moins regardants. Pour les autres, ce divertissement reste plus que dispensable.

 Peter O'Toole. Paramount Pictures France    Paramount Pictures France



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S
comme touts les rêves,inaccessible à ceux qui ont oublié.
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A
Je rejoins le com' de Evan: je ne comprend pas bien ce qu'il y a de si décevant ou mauvais dans ce film, que j'ai trouvé nettement plus orginal que toutes ces adaptations fantastiques dont on nous pollue depuis l'apothéose du Seigneur des Anneaux. C'est rythmé, décalé, très drôle, faisant dans l'auto-dérision, avec des passages savoureux, et une image plutôt grandiose.<br /> En ce qui me concerne, j'ai passé un excellent moment.
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F
Comme tu le soulignais très justement, nous faisons face à une pandémie de films ciblés 8/12 ans très préjudiciable pour le cinéma. Ces oeuvres kleenex s'enchaînent ne présentent aucun intérêt comme ce formidable nanar étoilé. De manière assez caricaturale, la France joue du même principe mais sur un autre public, les ainés (le genre "L'heure zéro" ou autre comédie à deux €). Signe fort d'un public qui ne télécharge pas encore ?
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E
Pour ma part, j'ai plutôt été agréablement surpris : je pense que Matthew Vaughn a sincérement voulu s'écarter de tous les stéréotypes du genre en glissant sans cesse un second degré déjoué d'humour à la british. Stardust, c'est clair c'est pas une révolution dans le film fantastique, mais personnellement j'ai plutôt passé un bon moment. Je trouve également que l'humour décalé ne devient jamais ridicule, à l'image de Robert De Niro, formidable comme tu l'as dit. <br /> <br /> Même si l'histoire est un peu enfantine, et que ça vole jamais bien haut, je trouve que ce Stardust se déguste plutôt pas mal, et la photographie n'est pas à négliger non plus (le directeur de la photo est celui fétiche de Tim Burton). <br /> Voilà en bref j'ai trouvé plus d'intérêt à ce Stardust qu'à Narnia par exemple... mais après chacun son impression, heuresement. ^^<br /> <br /> A part ça... tes critiques sont superbes, bien argumentées et agréables à lire. Continue, c'est un plaisir. ;-)
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B
Je dirais que c'est un grand gachi ! Je penses qu'il y avait de quoi faire un très bon film pour petits et grands.<br /> <br /> Tes critiques fomillent d'informations qui nous apprennent mille et un détails. Merci
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