Transformers
« A nul sacrifice, nulle victoire »
Cela devait bien faire plus de vingt ans que nous navions plus entendu parler des Transformers. Les Transformers ? Mais si, rappelez-vous, ces robots venus de lautre bout de la galaxie se battre sur Terre, et transformables en toutes sortes de véhicules. Issus à la base dune japanimation SF diffusée en France au début des années 80, les Transformers ont passionné toute une génération de gamins (dont je fais partie), et fait vendre un nombre incalculable de jouets et autres produits dérivés. A lexception de quelques publicités pour des voitures françaises où la référence aux Transformers était flagrante, nos héros dacier semblaient définitivement partis pour la casse. Cest en théorie ce qui aurait du se passer, si Hollywood, toujours en quête de potentiels blockbusters dété, navait été ressortir la série du placard. Projet ambitieux sur la forme, univers SF particulier, Steven Spielberg décida assez tôt dentrer dans laventure, en participant à la production. Mais pour mener à bien un projet de tel envergure avec ce que cela comporte deffets spéciaux, il fallait également avoir un réalisateur habitué du genre. Là encore, en confiant le bébé aux mains de Michael Bay, lhabitué local des grosses machines à gros budgets avec très grosses explosions (on lui doit entre autres « Rock », « Armageddon », « Pearl Harbor », et « The island »), le projet prenait peu à peu consistance et gagnait du crédit. Mais une question subsistait : à quoi bon dépoussiérer un vieux-dessin animé de près de trente ans ?
Plusieurs réponses se valent, mais en premier lieu, le sujet se prétait à faire un film grand public, grosse machine estivale jouant sur la nostalgie de certains rapportant beaucoup dargent. La seconde raison peut tenir dans le défi technique et visuel que permettait le sujet.
Quoi quil en soit, le pari était risqué. Résultat des courses.
« Cest un robot genre super évolué comme on en a pas chez nous. Ça doit être japonais ! »
Lhistoire :
Etats-Unis, de nos jours. Sam est un lycéen pas très populaire : timide, peu sûr de lui, pas intégré au groupe des gens cools de son bahut, il ne vit pas là ses années les plus faciles. Pourtant Sam est amoureux de Mickaela, la bombasse de sa classe qui ne sort quavec les gros bras du lycée. Alors quà lautre bout du monde, dans le Golfe Persique, une base militaire est attaquée par une drôle de machine aux pouvoirs incroyables, et que la banque de données du renseignements américains sont piratés par un système ultra-évolué et inconnu, Sam se voit offrir sa première voiture par son radin de père. Si dans un premier temps la vieille Camaro ne semble pas du dernier cri, la voiture finit par révéler une personnalité surprenante, puisque celle-ci est un robot, plus précisément un Autobot. Ces derniers, mené par lemblématique Optimus Prime, sont venus sur Terre afin de contrer leurs ennemis de toujours, les Decepticons, qui souhaitent détruire notre planète et y récupérer un cube aux pouvoirs incroyables qui sy serait échoué il y a très longtemps. Le combat va donc bientôt commencer
« Le taux de phéromones du garçon indique quil a veut saccoupler avec la fille »
Avant toute chose, il faut que japporte quelques précisions. Tout dabord, Transformers, cétait mon dessin-animé lorsque jétais enfant, et du coup ma critique ne sera peut-être pas totalement objective. Ensuite, pour critiquer ce film, il faudra faire une réelle distinction entre la forme et le fond, qui ne mérite évidemment pas la même note.
Commençons par le fond. Michael Bay et son équipe ne se sont pas tellement foulés pour accoucher dun scénario digne dun projet qui se voulait aussi ambitieux. Car au final, le synopsis reste ultra conventionnel : on retrouve lanti-héros maladroit à qui il va arriver quelque chose dexceptionnel, et bien évidemment, des très gentils qui affrontent des vilains très méchants. Lhistoire pourrait dailleurs se résumer vulgairement à cela. Sans compter sur la banalité affligeante de la plupart des dialogues.
Autre reproche de taille : une histoire finalement trop centré sur les héros humains, et pas assez sur les robots qui étaient censés être au centre de ce film. En dehors de Bumblebee (la Camaro), tous les autres robots apparaissent dans le dernier tiers du film, et la plupart dentre eux se voient même réduits à létat dapparition. Dommage.
Du coup, il est vrai que le film souffre de problèmes de rythme assez important, et que les 2h24 du film auraient largement pu être raccourcies.
Au-delà de ça, il faut malgré tout reconnaître que le film ne se prend jamais au sérieux, joue constamment sur lautodérision, et se montre même souvent corrosif avec la société américaine actuelle (Secrétaire détat à la Défense dépassé et pas réactif, Président des USA représenté comme un pacha oisif, dans son lit davion, qui englouti littéralement des cochonneries sucrées, etc ). En outre, on rigole même assez souvent.
« Je ne sais pas où on va, mais jai bien fait de monter dans cette voiture »
Maintenant sur la forme, cest totalement autre chose. Si au départ le film semble partir piano piano, la première scène dattaque de la base militaire dans le désert lance les hostilités de belle manière, avec explosions magistrales dentrée. En cela, on nous annonçait du lourd et on ne nous a pas menti !
Michael Bay a pris la liberté de changer le look des robots par rapport au dessin-animé. Si cela choque au départ, je trouve quil a quand même su garder lesprit de loriginal. En cela, le film est une réussite.
Lautre grande force de ce film, cest la qualité des effets spéciaux et de lanimation. Le réalisme de ces robots est impressionnant, et la grande scènes de bataille finale dans la rue entre ces montagnes dacier est tout bonnement la scène la plus visuellement hallucinante qui mait été donné de voir sur grand écran depuis très longtemps. Un truc qui vous scotchera le derrière sur le siège ! En cela, je pense pouvoir dire quen terme danimation et deffets spéciaux, ce Transformers marquera un tournant dans lhistoire du cinéma, avec un avant et un après, comme il cela avait été le cas avec des films comme « Star Wars » ou « Independance day ». Dautant que Michael Bay ne lésine jamais sur les explosions et les gros effets visuels en tout genre. Vraiment impressionnant !
Rajoutons à cela une interprétation collective plutôt correcte. Le jeune Shia LaBeouf tirant réellement son épingle du jeu. La jeune Megan Fox est une vraie bombe jouant le rôle dune vraie bombe : du grand art sans composition !
Quelques guest stars viennent même se faire plaisir avec brio (Jon Voight, John Turturro, Bernie Mac), donnant au passage une certaine crédibilité à lensemble.
« Lorsque le soleil se couchera, seul lun dentre nous sera encore debout. Lautre ne sera plus. »
Pour conclure, Micahel Bay nous revient de nouveau avec la grosse machine de lété. Annoncée à grands bruits, cette reprise dun dessin-animé datant de plus de 25 ans, brille avant tout par sa forme : effets spéciaux léchés et impressionnants, scènes de batailles des plus hallucinantes, explosions à foison, le film a tout pour attirer les foules en salles. Dautant que si le pari était casse gueule, Bay a su à la fois moderniser ces robots tout en gardant lesprit de la série originale. En cela le film est une réussite.
Néanmoins, ce dernier se trouve malgré tout un peu plombé par un scénario inexistant ou du moins inepte, et un manque de rythme évident. Bay aurait ainsi pu couper une bonne vingtaine de minutes sur lensemble.
Un vrai bon moment de cinéma pop-corn, qui ne prend pas la tête.
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