Very bad cops
« Vous ne pouvez pas me garder sous cloche : je suis un paon, jai besoin de voler ! »
Les inspecteurs Christopher Danson et P.K. Highsmith sont les meilleurs flics de la ville. Ce sont des héros que rien narrête. Leurs collègues vont même jusquà se faire tatouer leur nom.
Mais dans la police, il y a les cadors
et les autres, comme Gamble et Hoitz, deux petits inspecteurs sans envergure, toujours dans lombre, au second plan sur les photos. Pourtant, un jour ou lautre, chaque agent rencontre loccasion de passer à la postérité. Lorsque Gamble et Hoitz se chargent dune affaire apparemment banale, ils se retrouvent vite au cur de la plus grande affaire criminelle que la ville ait connue. Cest la chance de leur vie, mais ont-il vraiment ce quil faut pour la saisir ?
« Je veux bien que ma femme soit mignonne, mais on ne peut quand même pas dire que cest une bombe ! »
Vingt-deux, rev'là Adam McKay et Will Ferrell! Après « Présentateur vedette: la légende Ron burgundy », « Ricky Bobby, roi du circuit » (inédit sur nos écrans) et « Frangins malgré eux », les deux sales gosses d'Hollywood nous reviennent avec leur quatrième film commun, « Very bad cops ». Une comédie qui, pour la première fois, ne cherche pas tant à imposer un univers décalé et original né de l'imagination débordante et débridée des deux trublions, qu'à parodier l'univers des buddy movies, ces polars testostéronés et un peu caricaturaux qui ont fait les beaux jours du box-office, de « L'arme fatale » à « Tango et Cash » en passant par « Men in black ».
« Pour celui-là le menu est clair : tambouille de prison et bites de taulards ! »
Bien sûr, d'autres avant eux s'étaient déjà allègrement amusés à parodier ces films (la saga mythique des « Y'a-t-il un flic? », « Police academy » ou encore « Alarme fatale »). Cependant, le tandem McKay/Ferrell semblait vouloir placer la barre un peu plus haut qu'un simple pastiche, en y apportant quelque chose de plus actuel. Ainsi, on retrouve tous les ingrédients d'une bonne comédie américaine: des gags en rafales (très drôle le début du film avec les scènes portées par le duo Samuel L. Jackson et The Rock), des répliques potentiellement cultes (« Quand je voudrais tentendre, je plongerai mon poing dans ton cul et je tarticulerai la bouche ! »), des situations barrées et souvent potaches (les clodos partouzeurs, les échanges intimes entre Ferrell et Eva Mendes, rapportés par la mère de celle-ci, ou encore ceux entre Mendes et Mark Wahlberg) et des running gags hilarants (les rapports entre Ferrell et la gente féminine ou encore le capitaine de police qui cite insidieusement le groupe TLC). Pour autant, au-delà de la gaudriole, McKay et Ferrell ne se privent jamais de porter un regard pleinement corrosif et politiquement très incorrect sur la société américaine, dont ils dénoncent en vrac la peoplisation (notamment avec le duo de flics stars, à qui on pardonne tous les excès parce qu'ils donnent une bonne image de l'institution), la corruption, ou encore les dérives ultralibérales (les hommes d'affaires boursicoteurs qui camouflent leurs pertes en jouant les fonds de pensions des travailleurs, la trop grande proximité entre pouvoir politique et monde des affaires, ou encore l'accroissement des injustices entre des hommes d'affaires corrompus toujours blanchis et renfloués par les fonds publics tandis que les autres sont condamnés à trimer, à l'image du capitaine de police qui cumule un second emploi dans la vente de sanitaires). Seul petit bémol, le duo formé par Will Ferrell et Mark Wahlberg ne convainc pas toujours totalement. Si le premier fait ici montre d'une certaine sobriété qu'on ne lui connaissait pas, le second semble avoir du mal à trouver ses marques dans l'univers de la comédie. Rien de grave cependant rapporté au casting plutôt prestigieux pour une telle production (Eva Mendes, Michael Keaton, Samuel L. Jackson, rien que ça!). Car quoi quil en soit, il y avait longtemps quon navait pas autant rit au cinéma!
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