Vilaine
« On le sait que vous nêtes pas jolie. Mais vous pourriez au moins faire un effort »
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Mélanie est une fille trop gentille. Sa mère, son patron, ses copines, sa voisine et même le chien de sa voisine le savent... et en profitent.
Un jour, suite à une ultime humiliation, Mélanie décide de changer.
Désormais elle va se venger de tout ceux qui lui ont pourri la vie. Sauf que la méchanceté, ça ne s'apprend pas en deux jours, surtout quand on a été une gentille fille toute sa vie...
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« Toi tes jamais malade, même les virus ne veulent pas de toi ! »
Jeunes réalisateurs en devenir, Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit forment un duo déjà bien huilé. Coréalisateurs de deux courts métrages, le duo sest fait remarquer en écrivant le scénario du récent « Les dents de la nuit », premier long réalisé par un autre duo : Stephen Cafiero et Vincent Lobelle. Fans incontestés des films de Ben Stiller et de Will Ferrell, les deux réalisateurs affichaient clairement leur ambition pour leur premier long de faire une comédie dans le même esprit et avec le même genre dhumour décalé que leurs modèles américains. Le film a également beaucoup fait parler de lui après la polémique née des suites des déclarations de la SPA qui sest dite publiquement « consternée » par laffiche du film montrant lhéroïne jetant un chaton à la poubelle. Signe avant coureur dune comédie pas drôle ou dune société peu réceptive à lhumour décalé ?
« - Tes vraiment trop con, pourquoi tu te laisses faire ? Parce que je suis noir et que je nai pas de papiers ! »
Pastiche plus ou moins ouvertement affiché du film de Jeunet, « Vilaine » se veut clairement être lanti-« Amélie Poulain ». La fille au physique ingrat et au caractère gentil et serviable dont tout le monde abuse. La bonne patte qui est toujours prise pour une conne. Et qui décide un beau jour de se rebeller. Une sorte de Cendrillon en moins jolie qui nattendrait pas le secours de la bonne fée pour prendre son destin en main et sortir de sa condition. Seulement voilà, le film nous ment un peu sur létiquette. Car le titre de « Vilaine » renvoie forcément à quelque chose de méchant, de cruel, dun peu mesquin. Et donc de jouissif, forcément. Cest du moins ce que tout spectateur un peu censé était en droit despérer. Malheureusement, cest là que le bât blesse. Car ce « Vilaine », anti-conte de fée se voulant un peu trash et totalement décalé, manque franchement de méchanceté et de cruauté gratuite. On aurait aimé un peu de sang, un peu de réflexions vachardes, un peu dagressivité. Mais il nen est rien, Mélanie se contentant de jeter son chaton dans une poubelle, de faire courir un gros chien derrière un bus, et denvoyer la cruche de service se ridiculiser à la télévision. Pas de quoi fouetter un chat (justement) ! Alors bien sûr on rigole vite fait à quelques situations décalées et très second degré (la visite de linspectrice du travail, assez jouissive, par exemple) tout en regrettant que Marylou Berry fasse par moment un peu trop du Balasko (le coup de la peinture rappelle un peu trop « Le père Noel est une ordure », nest-ce pas Mme Musquin ?), mais lensemble ne vole pas bien haut et déçoit quelque peu. Côté réalisation, les deux metteurs en scène impose un univers visuel décalé plutôt convaincant, quoi quun peu trop clipesque. Pour autant leur film souffre de quelques baisses de régime. Côté comédiens, Marylou Berry sen sort finalement plutôt pas trop mal, même si elle semble déjà senfermer dans les rôles de filles disgracieuses. A ses côtés, on se consolera tant bien que mal avec la performance de PEF qui se contente dassurer le minimum syndical, et de Frédérique Bel toujours aussi marrante. Au final, si le pire était à craindre, « Vilaine » savère moins mauvais que prévu et demeure une comédie plutôt rigolote et sympathique. Cest cependant là aussi le défaut majeur de ce film quon aurait aimé méchant et acide. Vite vu, vite oublié.
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