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19 May

New York, I love you

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« Tes yeux suffiront à donner de l’espoir aux hommes ! »

Depuis l'invention du cinéma, New York n'a jamais cessé de fasciner les cinéastes, qui y puisent d'infinies émotions dans des décors aussi spectaculaires qu'uniques. Des gratte-ciel miroitants aux parcs et aux rues qui sont comme autant de mondes, la ville a été immortalisée dans des milliers de films à travers des centaines d'atmosphères différentes.

« New York I love you » est composé de onze courts métrages, tournés au gré des cinq boroughs qui composent la ville.  Chaque partie n'a pas de lien direct avec les autres mais elles tournent toutes autour du même thème : trouver l'amour.

« Ce que j’aime à New York, c’est que les gens viennent d’ailleurs ! »

Le médiocre « Paris je t’aime » (2006) devait servir de préambule à une franchise thématique : les « Cities of love ». Le concept ? Réunir des réalisateurs de nationalités, d’horizons et de sensibilités différentes pour raconter une ville à travers des histoires d’amour. Ou bien raconter des histoires d’amour à travers une ville. Peu importe la définition, l’exercice reposant essentiellement sur une question de feeling, de ressenti et d’inspiration par rapport à la ville ou à l’un de ses quartiers. Initialement, il était ainsi question d’une trilogie, dont les épisodes seraient consacrés respectivement à Paris, New York et Tokyo. Mais le succès modéré du premier opus et la concurrence du projet « Tokyo ! » (2008) mené notamment par Leos Carax et Michel Gondry, semblaient avoir eu raison des ambitions du producteur Emmanuel Benbihy. Au point même de retarder la sortie de ce « New York I love you », pourtant déjà présenté au Festival de Toronto en 2008, et de l’amputer – dans sa version définitive – de deux segments (réalisés respectivement par Scarlett Johansson et Andreï Zvyagintsev). Pour autant, l’optimisme semble toujours de mise du côté du producteur, qui laisse entendre que la franchise pour s’étoffer et que plusieurs projets, notamment à Shanghaï, Rio ou encore Jérusalem, sont à l’étude. A noter toutefois que par le passé, New York a déjà fait l’objet de projets collectifs assez similaires, à l’image du « New York stories », réalisé en 1989 par Woody Allen, Martin Scorsese et Francis Ford Coppola.

« La ville bouge à cause de moi »

Même formule, même défauts. A l’instar de « Paris je t’aime », ce « New York I love you » demeure un projet inégal, longuet et surtout totalement artificiel. Tout ici semble en effet tenir du pur cliché, formaté et calibré pour plaire au plus grand nombre. Du coup, on ne retiendra que peu de choses des onze segments qui composent ce film. A peine une brève rencontre entre un écrivain tchatcheur et une prostituée sous la houlette d’Yvan Attal, ou encore une drôle d’histoire de dépucelage avec une handicapée signée par Brett Ratner. On retiendra aussi la sympathique apparition du vétéran Eli Wallach, 95 ans et quelques classiques au compteur (« Les sept mercenaires », « Le bon, la brute et le truand », « Les désaxés »). Et puis c’est à peu près tout. Le reste ? Un espèce de maelstrom indigeste dans lequel se côtoient au mieux des segments sans intérêts (une histoire de peintre malade signée Fatih Akin, ou encore une rencontre entre deux amants d’un soir par Allen Hughes), au pire des segments embarrassants et ridicules. A ce petit jeu, le segment de Mira Nair contant la rencontre entre un diamantaire hindoue et une négociante juive concurrence en nullité celui de Shekar Khapur, dans lequel le numéro de cabot de Shia Labeouf est juste grotesque. D’une manière plus générale, on ne peut que déplorer l’absence totale d’âme, de chair et de vie de l’ensemble, alors même que la grosse pomme brille par son effervescence, par ses pulsations, par cette vie grouillante qui ne s’arrête jamais ni le jour ni la nuit. A croire que les réalisateurs n’ont jamais mis un pied à New York. Mais plus encore on ne comprend pas pourquoi ils se refusent systématiquement à filmer les lieux emblématiques de la ville, tels que la Statue de la Liberté ou l’Empire State Building. De même que certains quartiers sont totalement oubliés (Little Italy, Times Square). Un parti pris d’autant plus incompréhensible que le film joue par ailleurs à fond le jeu du cliché. Pourrait-on faire un film sur l’amour à Venise sans passer par le Pont des Soupirs ? Non. Et c’est tout le problème de ce film sans intérêt qui ne fonctionne jamais.

  



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B
J'ai vraiment eu du mal à me retrouver dans NY ! Très long, très nul, très insipide... il n'y a rien à sauver.
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!