Zoolander 2
Un grand merci à Paramount Pictures pour m’avoir de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Zoolander 2 » de Ben Stiller.
« Si tu acceptes le job, tu pourras prouver à tous que tu es à nouveau un membre actif de la communauté. Va à Rome, retrouve ton Moi profond, deviens le père que tu étais censé être. Et récupère ton fils. »
Blue Steel. Le Tigre. Magnum… Des regards si puissants qu’ils arrêtent des shuriken en plein vol et déjouent les plans de domination mondiale les plus diaboliques. Un seul top model est capable de conjurer autant de puissance et de beauté dans une duck-face : Derek Zoolander ! Quinze ans après avoir envoyé Mugatu derrière les barreaux, Derek et son rival/meilleur ami Hansel, évincés de l’industrie de la mode suite à une terrible catastrophe, mènent des vies de reclus aux deux extrémités du globe. Mais lorsqu’un mystérieux assassin cible des popstars célèbres, les deux has-been des podiums se rendent à Rome pour reconquérir leur couronne de super mannequins et aider la belle Valentina, de la Fashion Police d’Interpol, à sauver le monde. Et la mode.
« Est-ce que quand on est gros, on et forcément quelqu’un d’immonde ? »
Fils des comédiens Jerry Stiller et Anne Meara, Ben Stiller est un enfant de la balle. Il entame dès la fin des années 80 une discrète carrière d’acteur (on l’aperçoit notamment dans « L’empire du soleil » de Spielberg en 1988) puis de réalisateur (« Génération 90 » en 1994, « Disjoncté » en 1996). Mais le succès n’arrive réellement qu’en 1998 avec « Mary à tout prix » des Frères Farrelly où il tient la vedette face à Cameron Diaz. Le film l’impose directement comme le roi de la comédie des années 2000 et les succès s’enchainent alors au box-office (les sagas « Mon beau-père et moi » et « La nuit au musée », « Les femmes de ses rêves », « Starsky et Hutch », mais aussi la saga d'animation « Madagascar » à laquelle il prête sa voix). Le comédien n’en oublie pas pour autant sa passion pour la réalisation et réalise ainsi en 2001 « Zoolander », comédie déjantée sur fond d’univers de la mode. Manque de chance, le film sort deux semaines après les attentats du 11 septembre et est logiquement éclipsé par l’actualité : l’Amérique n’a pas le cœur à rire et le film prend une claque au box-office. « Zoolander » connaitra néanmoins une seconde carrière en vidéo, qui permettra de réhabiliter le film qui deviendra entre-temps culte pour les fans de l’acteur. Quoi qu’il en soit, cela refroidira quelque peu le comédien qui mettra plus de sept ans à revenir derrière la caméra (avec la comédie à succès « Tonnerre sous les tropiques »). Plus rare sur les écrans avec le tournant des années 2010, Ben Stiller se fait également plus sérieux dans ses choix : il joue deux fois les quadras paumés chez Noah Baumbach (« Greenberg », « While we’re young ») et réalise lui-même « La vie rêvée de Walter Mitty » (2013). Toutefois, l’envie de retrouver son personnage de Derek Zoolander le titille vivement : dès 2008 Stiller déclare travailler à l’écriture d’une suite avec Justin Théroux, son coauteur de « Tonnerre sous les tropiques », qui sera même un temps pressenti pour réaliser le film. Celui-ci, finalement réalisé par Stiller lui-même, ne verra cependant le jour qu’en 2016, soit quinze après la sortie du premier opus.
« Comment pourrais-tu aimer onze personnes alors que tu ne t’aimes pas toi-même ? »
Il y a quinze ans, Derek Zoolander, roi incontesté des podiums, déjouait avec l’aide de son rival Hansel et d’une journaliste névrosée un complot visant à éliminer le premier ministre malaisien qui voulait mettre fin au travail des enfants de son pays dans l’industrie textile. Kitsch au possible, le film était surtout politiquement très incorrect (voire même par moment assez subversif) et flinguait à tout va l’hypocrisie et la vacuité du monde de la mode et du show-business. On comprend aisément que l’énergique Ben Stiller, dont la carrière semble s’essouffler quelque peu, souhaitait offrir une seconde chance à son personnage. Mais force est de constater que les ravages du temps n’épargnent personne. Et quinze ans plus tard, la petite comédie cheap et insolente laisse place à une grosse machine rutilante qui n’a plus grand chose d’impertinente (tout au plus le dégoût affiché par Zoolander pour les enfants gras, les femmes trop mamelues pour entrer dans une taille 34, ou encore pour les visages « défigurés » par les cicatrices). Pour le reste, le film tourne en roue libre, sans réel scénario, en se contentant d’empiler les gags répétitifs (Hansel et ses orgies), les parodies de films célèbres (« James Bond », « Da Vinci Code », « Star wars »...), les caméos de prestige (Justin Bieber, Sting, Anna Wintour) et les guests sans intérêt (Kieffer Sutherland notamment). Seule la folie de Will Ferrell et l’apparition loufoque d’un Benedict Cumberbatch à contre-emploi parviennent à égayer un peu le film. Il faut se rendre à l’évidence, Ben Stiller et son Zoolander ont vieilli. Et ils ne sont plus dans le coup.
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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en versions française, allemande, espagnole, italienne et japonaise (toutes en 5.1). Des sous-titres optionnels français, anglais, allemands, danois, espagnols, italiens, néerlandais, japonais, norvégiens, finlandais et suédois sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de quatre modules documentaires : « L’héritage de Zoolander », « Tous les chemins mènent à Rome », « Drake Sather : l’homme qui a créé Zoolander », « Lait de jouvence ».
Edité par Paramount Pictures, « Zoolander 2 » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 19 juillet 2016.
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