Le trappeur des grands lacs
Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le trappeur des grands lacs » de Sidney Salkow.

« Voilà ce que les anglais appellent un traité : on se bat pour eux mais eux ne se battent pas pour nous »
Pathfinder, un homme blanc qui a été élevé par les indiens Mohicans s’associe à l’armée britannique pour se venger des guerriers Mingo, alliés des français, qui ont massacré et pillé son peuple. Il a pour mission de s’infiltrer dans la place française et de récupérer les plans secrets qui se trouvent à l’intérieur du Fort Vincente.
« Je suis désolé qu’une guerre ait été nécessaire pour que vous vous ralliez à nous »

Du milieu des années 30 jusqu’au début des années 50, le western américain voit l’émergence d’un sous-genre, s’apparentant davantage au film d’aventures et plus volontiers centré sur l’Amérique du 18ème siècle/début du 19ème siècle, la vie de ses habitants et les guerres indiennes. A l’image de « Sur la piste des Mohawks » (Ford, 1939) ou de « Prisonnier de la haine » (Hathaway, 1940). Ancien scénariste devenu depuis le milieu des années 30 un prolifique réalisateur de séries B, Sidney Salkow signe avec « Le trappeur des grands lacs » (1952) une adaptation du roman éponyme (« The pathfinder ») de James Fenimore Cooper, le célèbre auteur du « Dernier des Mohicans ». Comme dans son oeuvre la plus célèbre, « Le trappeur des grands lacs » prend pour décor les premières batailles opposant les français et les anglais en Amérique du Nord qui ont marqué le début de la Guerre de sept ans. Avec pour héros Pathfinder, un blanc qui a été élevé et qui vit toujours parmi les indiens Mohicans. Et qui se montre déterminé à venger son peuple, décimé par une tribu ennemie ralliée aux (vilains) français.
« Contrairement aux humains, les revolvers sont fiables. A condition qu’on s’occupe bien d’eux »

Reste que l’intrigue - le trappeur qui infiltre le camp français, qui vole les plans de leurs défenses, détruit leur ravitaillement et parvient même à échapper tout seul au peloton d’exécution - demeure hautement improbable. Sauf à ce que les français soient vraiment des idiots de compétition, ce que le film laisse franchement croire. D’ailleurs, il suffit d’entendre les figurants parler un charabia censé être du français avec des accents à couper au couteau pour comprendre tout le mépris du réalisateur à l’égard de nos compatriotes. Reste que l’histoire en elle-même demeure également filmée sans rythme et sans aucune conviction. A l’image du massacre des indiens en ouverture du film, qui tombent de manière mécanique comme des pantins. En outre, le falot George Montgomery peine à donner vie à son personnage, héros ambigu - qu’il vole comme un rustre un baiser à l’héroïne en lui affirmant que c’est tout ce qu’elle veut sans le savoir ou qu’il défende l’honneur des indiens les massacrant - et finalement jamais sympathique. Une série B fauchée et ratée.

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée dans un master haute-définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations distinctes respectivement signées François Guetlif et Patrick Brion.
Edité par Sidonis Calysta, « Le trappeur des grands lacs » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 1er décembre 2017.
Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.
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