Malice
Un grand merci à BQHL Éditions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Malice » de Harold Becker.
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« Tu serais prêt à te faire couper un bras pour un million de dollars ? »
Andy et Tracy sont un couple heureux, jusqu’à l’arrivée du Dr Jed Hill qui, non content de déplaire à la jeune femme, pratique sur elle en urgence et en accord avec Andy, l’ablation de ses ovaires. Parallèlement à ses malheurs conjugaux, Andy, qui est policier, doit retrouver un tueur en série…
« J’ai pris cette décision seul et je l’assumerai seul ! »
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Ancien photographe venu au cinéma par le biais du film publicitaire et du documentaire, Harold Becker se fait véritablement un nom sur le tard grâce au succès de son drame militaro-juvénile « Taps » (1981), qui lance la carrière de toute une génération de jeunes acteurs tels que Tom Cruise, Sean Penn ou encore Timothy Hutton. Mais en dépit d’une filmographie assez resserrée (une dizaine de titres seulement entre 1979 et 2001), il restera surtout dans les mémoires pour avoir été l’un des cinéastes ayant remis au goût du jour le film noir à la fin des années 80, avec des films comme « Etat de choc » (1988), « Mélodie pour un meurtre » (1989, avec Al Pacino) ou encore « Malice » en 1993.
« Il m’a arraché les entrailles et c’est toi qui lui a permis de le faire ! »
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Jusqu’où peut-on accepter d’aller pour quelques poignées de dollars ? Quelle frontière morale peut-on envisager de transgresser par pur appât du gain ? Avec « Malice », Harold Becker reprend à son compte la double thématique de la cupidité et de la corruption qui est au cœur de tout un pan du cinéma et de la littérature policiers américains. Avec cette fois en son centre un brave universitaire sans histoire placé devant le dilemme de prendre une décision en lieu et place de sa jeune épouse bien-aimée alors dans le coma : la laisser mourir d’une infection chirurgicale ou accepter qu’on lui retire les ovaires (et donc toute possibilité d’avoir des enfants un jour) dans l’espoir de lui sauver la vie ? Remake d’un téléfilm (« The operation ») réalisé trois ans plus tôt, le film est un thriller très 90’s qui s’amuse à dépoussiérer les codes du film noir classique en y instillant des éléments (érotiques principalement) et des thématiques que le code de censure alors en vigueur n’aurait pas permis trente ans plus tôt. Manipulatrice, sournoise et très immorale, la femme fatale se mue ici en véritable garce comme Hollywood les affectionne alors (et dont l’archétype fera le succès des Sharon Stone, Ellen Barkin ou encore Linda Fiorentino). En la matière, « Malice » bénéficie d’un scénario un brin roublard, qui multiplie intelligemment les fausses pistes pour ménager son suspense et qui ose pousser le principe de la machination – et donc par ricochet le degré de vice – à un niveau particulièrement haut. Le tout dans une ambiance inconfortable où le glauque et le sombre se teintent d’un érotisme froid. Porté par une Nicole Kidman absolument formidable de machiavélisme et par un Alec Baldwin toujours très bon en séducteur hypocrite, « Malice » tient ainsi le spectateur en haleine jusqu’à son final, volontiers hitchcockien et pour le moins jouissif. Sans être un chef d’œuvre, le film n’en demeure pas moins une série B très efficace et hautement recommandable.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par le journaliste Vincent Nicolet.
Édité par BQHL Éditions, « Malice » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 28 septembre 2022.
Le site Internet de BQHL Éditions est ici. Sa page Facebook est ici.
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