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19 Dec

Bee movie - Drôle d'abeille

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films d'animation-Dessins animés

« Personne ne m’écoute jamais, c’est comme si je piquais dans un violon »

 

Le jeune Barry Bee Benson vient de célébrer dignement son diplôme de fin d’études. Comme toute abeille qui se respecte, il va donc aller travailler pour Honex, la fabrique de miel de la ruche. Mais contrairement à l’enthousiasme des ses camarades, la perspective de choisir un travail répétitif qu’il ne pourra plus jamais changé jusqu’à la fin de sa vie ne l’enchante pas du tout. D’un tempérament rebelle et intrépide, il rêve d’aventure et de grands horizons. Un rêve matérialisé par la patrouille des « Apollons du pollen », escadron de beaux gosses ramasseurs de nectar, sélectionnés sur le volet, et seuls autorisés à sortir de la ruche. Bravant les dangers, il obtient l’autorisation de les suivre hors de la ruche à l’occasion de l’une de leur sortie. Mais dans un New York immense et débordant d’activités, Barry découvre que les humains, haïssant les abeilles, représentent leur pire danger. Après quelques mésaventures, il manque d’ailleurs de peu de se faire tuer, ne devant son salut qu’à Vanessa, une jeune et charmante fleuriste. Transgressant l’interdiction d’adresser la parole aux humains, Barry et Vanessa deviennent rapidement amis. Mais alors qu’elle lui fait visiter son monde, Barry découvre avec effroi que les humains volent le miel des abeilles pour en faire commerce…

 

« Allez les mouches à miel ! En avant ! On va leur pomper la corolle ! »

 

Fêtes de fin d’année et vacances scolaires obligent, revoici donc l’avalanche annuelle de films destinés aux enfants qui déboulent sur nos écrans. Et déjà une tendance se dessine, en cette fin d’année, les films destinés aux enfants font la part belle au réel ou au mélange de réel et d’animation. En effet, outre le succès confirmé de « Il était une fois », et en attendant « Alvin et les Chipmunks », les dessins animés et autres films d’animations sont numériquement dépassés par les films traditionnels tels que « Le renard et l’enfant », « Big city », ou encore « A la croisée des mondes : la boussole d’or ». Pour autant, Dreamworks ne déroge pas à la règle et nous propose le dernier né de ses studios, « Bee Movie – drôle d’abeille ». Un projet atypique, puisque né d’une conversation en forme de boutade entre la star du stand-up américain, Jerry Seinfeld, et Steven Spielberg, le premier disant au second qu’il voudrait faire un « Bee movie », insistant sur le jeu de mot entre « film d’abeille » et « film de série B ». Jerry Seinfeld s’est ainsi énormément impliqué dans ce film, cumulant les casquettes de producteur, scénariste et de comédien de doublage. Idole comique américaine assez méconnue chez nous, l’acteur a su s’entourer de quelques-uns des scénaristes qui travaillaient avec lui à l’écriture de sa série. Côté réalisation, les manettes ont été confiées à Steve Hickner, réalisateur du « Prince d’Egypte » (1998), et à Simon J. Smith, qui s’était illustré en réalisant un opus de Shrek en format court, intitulé « Shrek 4-D ».

 

« Pourquoi sa vie aurait moins de valeur que la tienne ? Toute vie a de la valeur »

 

On reste assez partagé devant ce dernier né des studios Dreamworks, qui s’il se laisse agréablement regarder, nous laisse quand même un peu sur notre faim. La faute tout d’abord à un scénario mal équilibré : l’idée de prendre pour héros une abeille et le monde de la ruche était plutôt bonne (et n’avait pas encore été faite sur grand écran !). Mais le scénariste à l’esprit foisonnant n’arrive jamais à rester fidèle à un registre. Ainsi, s’adressant tantôt aux enfants (les éternels couplets sur le jeune qui cherche sa place dans la société, sur la tolérance, sans oublier le petit couplet écolo), tantôt aux adultes (critique de la société de profits outranciers et de l’exploitation économique des plus faibles), le film cherche sa tonalité propre durant toute sa durée, et du coup nous livre des scènes digne du plus grand n’importe quoi qui soit (l’idée du procès intenté par les abeilles aux hommes). Un délire coloré truffé de jeux de mots anglophones sur le mot « bee », qui souffrent de la traduction française. Le tout pour une morale plus que convenue (la petite abeille rebelle rentre dans le rang trouvant sa place dans sa communauté, apprenant la tolérance, l’amitié, et l’importance de croire en ses rêves), et parfois même assez douteuse (Pas de place pour les rebelles, cautionnement de l’ordre établi et du formatage sans lequel le monde ne tourne plus, vision de l’oisiveté franchement américaine où le repos – mérité – des petits entraîne la perdition du monde des grands). Pour autant, le film reste plaisant, parfois drôle (la scène de l’avion, celle du pare-brise du camion, ou encore celle de la balle de tennis), mais manque malgré tout d’un peu de chair et de personnalité, clé de l’énorme réussite de certains films de genre comme « Shrek » ou « Ratatouille ».

 

« En nous prenant notre miel, vous ne nous volez pas uniquement tous nos biens, vous nous volez aussi notre âme »

 

Côté visuel, on est tout autant partagé. Bien sûr, l’animation est très réussie et de belle qualité. Les couleurs volontairement flashies et à dominante jaune/or donnent un rayonnement particulièrement chaleureux et attirant à l’ensemble. Reste le graphisme des personnages, sans originalité, et assez « primaire » compte tenu des dernières productions du genre, qui se rapproche plus du jeu vidéo que des prouesses techniques vues dans le récent « Ratatouille ». Heureusement, l’ingéniosité des graphistes, qui ont su décliner les couleurs spécifiques des abeilles dans toute une gamme de vêtements et d’accessoires, permet de faire abstraction de tout cela. Pour l’avoir vu en VF, je ne pourrais pas parler des prestations vocales de Seinfeld, Chris Rock ou Renee Zellweger. Mais Gad Elmaleh et les autres s’en sortent tout à fait honorablement. A souligner les réussies et amusantes apparitions de Ray Liotta et de Sting.

 

« Il y a des coups de dard qui se perdent ! »

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 Résultat assez partagé pour ce « Bee movie – drôle d’abeille ». Bien évidemment, le film est visuellement réussi, se laisse suivre sans déplaisir, et reste un honnête divertissement. Néanmoins, compte tenu de la recrudescence du nombre de films de ce genre qui inondent nos écrans depuis quelques années, et les quelques films particulièrement brillants qui sont sortis du lot et qui apparaissent comme des étalons de valeurs (« Shrek » pour son ton débonnaire, ou « Ratatouille » pour sa virtuosité et son intelligence), force est de constater que ce « Bee movie » n’a pas de quoi tenir la comparaison. Le miel produit par ces abeilles manque un peu de saveur et nous empêche d’y revenir par pure gourmandise. Agréable, mais pas nourrissant.

     



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B
Moi, j'ai bien aimé l'ensemble même si ce n'est pas le meilleur de l'année.
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!