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26 Dec

Je suis une légende

Publié par platinoch  - Catégories :  #Science-Fiction-Heroïc Fantasy

« J’ai signé ce soir la mise en quarantaine militaire de New York »

 

New York. Une équipe de chercheurs annonce une première mondiale : grâce à une manipulation génétique, ils ont réussi à créer des vaccins contre le cancer et diverses autres maladies. Trois ans plus tard, le constat est cauchemardesque : l’humanité a été décimée, les rares survivants ont été transformés par un étrange virus en mutants cannibales, dotés d’une force colossale et craignant la lumière. Au milieu d’un New York désert en vies humaines, Robert Neville, colonel de son état et autrefois scientifique de renommée mondiale, vit seul avec son chien. Mystérieusement immunisé, l’homme parcours la ville, cherchant de la nourriture et traquant les mutants afin de s’en servir comme cobayes dans ses recherches pour soigner le virus. Las de sa solitude qui l’entraîne doucement sur la pente de la folie, et prenant de plus en plus de risques pour la capture des mutants, le compte à rebours semble plus que jamais amorcé pour Robert. Trouvera-t-il le vaccin à temps ?

 

« Je continue les tests de vaccins, mais je n’arrive pas à transmettre mon immunité aux contaminés. Le virus Krippin est…élégant ! »

 

Dernier blockbuster américain à sortir sur nos écrans en cette fin d’année 2007, « Je suis une légende » est l’adaptation du roman culte de Richard Matheson, paru en 1954. Un roman qui avait déjà eu par le passé les honneurs de deux adaptations sur grand écran : « The last man on Earth » de Price en 1964, et « Le survivant » de Sagal en 1971. Fort de son statut de roman culte, « Je suis une légende » était un projet depuis longtemps dans les cartons des producteurs Hollywoodiens. Au milieu des années 90, la Warner avait ainsi confié le projet à Ridley Scott, qui abandonnera quelques mois plus tard en raison du retrait des studios qui estiment alors le projet trop coûteux. Michael Bay héritera du projet quelques années plus tard, mais là encore, le projet sera abandonné à cause de son coût. Personnellement impliqué dans le projet, Will Smith va le proposer à plusieurs réalisateurs (Del Toro, Kassowitz…) avant de trouver le bon en la personne de Francis Lawrence. Un choix qui peut sembler étonnant, quand on connaît l’inexpérience de ce réalisateur, qui n’a à son palmarès qu’un seul et unique long, « Constantine » (2005). Projet titanesque, le film a été doté d’une budget colossal de 150 millions de dollars. Pour donner une petite idée de l’ampleur de la tache, le tournage a duré pas moins de sept mois, la postproduction a, elle, duré huit mois. La seule scène du bombardements des ponts de New York a coûté 5 millions de dollars et nécessité six nuits de tournage.

 

« Je suis Robert Neville, survivant de New York. J’émet sur toutes les ondes courtes. Je serais tous les jours à midi sur le port. Je peux vous nourrir et vous protéger »

 

Gros moyens, avalanches d’effets visuels réussis, tout commençait pour le mieux. Mais autant le dire tout de suite, le film ne fait illusion qu’un petit quart d’heure. Très vite, on comprend qu’on se trouve face à un film raté. La faute à un scénariste manquant cruellement d’imagination et de sens du rythme et du suspens. L’introduction s’avère alléchante, avec une incroyable scène où Will Smith part à la chasse au volant de son bolide traversant un Manhattan à l’abandon et désert. Mais une fois le décor planté, pas facile de tenir un film où le dialogue se fait rare. Du coup, « Je suis une légende » commence à partir gentiment en sucette, le trait est (beaucoup) trop souligné (Smith qui parle à des mannequins dans une boutique pour nous montrer que la solitude commence à lui faire péter les plombs), les méchants cannibales arrivent trop tard, ceux-ci changent de comportement sans qu’on nous explique pourquoi (un coup ce sont des simplets sans cerveau qui ne pensent qu’à boulotter de la chair fraîche, puis finalement c’est un peuple organisé, avec un meneur, qui lance ses troupes à l’assaut de la maison du héros en voulant clairement sa destruction), pour amener une fin des plus convenues et sans surprises. De plus, faute d’avoir grand chose à nous dire ou à nous montrer, le réalisateur étend au maximum les scènes, plombant ainsi le rythme et rendant l’ensemble très vite profondément ennuyeux. On pourra également reprocher au film un manque certain de fraîcheur et d’originalité. En effet, des films plus ou moins récents tels que « Le jour d’après » (Emmerich – 2004) ou la doublette « 28 jours plus tard » (Boyle – 2005) et « 28 semaines plus tard » (Fresnadillo – 2007) exploraient déjà pas mal ce genre de scénario catastrophe. En outre, « Je suis une légende » souffre particulièrement de la comparaison avec le très récent « 28 semaines plus tard », dont le scénario semble quasi identique, et qui malgré un budget largement inférieur, affichait une belle volonté de réinventer le genre, et de créer une réelle ambiance étouffante et flippante, qui fait cruellement défaut au film de Lawrence, définitivement trop fade, prévisible et consensuel.

 

« J’ai promis à une amie que je vous dirai bonjour aujourd’hui. Je vous en prie…dites-moi bonjour »

 

Tout cela est bien regrettable car certains aspects du film sont très réussis. A commencer par la reconstitution apocalyptique de New York. Les plans de la ville déserte, les plantes reprenant progressivement le dessus sur le béton, les immeubles et les véhicules à l’abandon, entre lesquels Will Smith se paye des courses de voitures d’anthologie, resteront probablement comme un modèle du genre. De même pour les scènes de bombardement des ponts de Manhattan, qui sont particulièrement réussies. En cela, le travail sur les effets spéciaux, les décors, la photographie est assez exemplaire. Mais d’autres points s’avèrent nettement moins réussis, à l’exemple des mutants, copies conformes de Golum en plus grand, qui non seulement sentent le réchauffé, mais frisent le grand n’importe quoi (la charge contre la maison est assez ridicule, tout comme le chef de la bande qui brise un sas de sécurité en verre blindé à grands coups de tête). Dommage car au milieu de tout cela, Will Smith (même s’il fait toujours un peu son numéro façon « Independance day » ou « Men in black » - y’a qu’à voir quand il chante Bob Marley ou l’improbable tirade qu’il fait sur le chanteur jamaïcain) s’en sort plutôt bien.

 

« Je ne pars pas. C’est Ground Zero. C’est mon chantier. Je ne veux pas que ça arrive. Je peux encore arranger les choses »

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 Très attendue, le dernier blockbuster événement de l’année, « Je suis une légende » s’avère être une grosse déception. Si on ne pourra que louer la reconstitution bluffante d’un New York apocalyptique, désert et abandonné, le film se perd par un manque sidérant d’originalité et par son impossibilité à imposer un véritable climat d’angoisse. Scénario mal calibré, parti pris du peu de dialogues trop difficile à tenir pour l’inexpérimenté Lawrence, il résulte de tous ces éléments combinés un film trop lisse, trop fade, et très ennuyeux. S’il est certain qu’il restera une référence en matière de décors et de reconstitution, il n’en est pas moins une des plus grosses déceptions de l’année.



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S
will smith jou trop bien.jai kiffer se film il est plu triste ke effrayant.avc le ti son de bob marley c genial ya rien a dir c un super bon film...
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J
Oui j'adhere completement ta critique et notamment le rapprochement avec 28 semaine plus tard de boyle. Pourtant après avoir lu le bouquin de matheson, j'avais vraiment hate de voir comment il allait etre mise en scène. Ce qui m'a encore le plus énerve c'est cette fin. Je me dis qu'encore adapter un scénario ou c'est vrai il y a peu de dialogue est difficile, mais si il y a une chose qu'il ne fallait pas raté c'était la fin de matheson...(spoiler, pas le sauveur des hommes mais bel et bien le dernier humain sur Terre) et ben la, on a un fin holywodienne. pffff, c'est a ce moment que le film devient une tres tres grosse deception.
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B
Critique excellente et percutante, auquelle j'adhère totalement. Will Smith est aussi un peu trop "Hitch" avec la chanson de Bob Marley, comment dire.... pathètique ?
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