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16 Feb

Super size me

Publié par platinoch  - Catégories :  #Documentaires

« Soignez le client, et les affaires marcheront »

 

Le journaliste Morgan Spurlock nous propose une enquête sur le business de la mal bouffe et du fast-food aux Etats-Unis. Partant du constat de l’augmentation galopante du nombre d’obèses dans la population américaine et s’appuyant sur le procès verbal d’un procès intenté et perdu par des obèses contre McDonald’s selon lequel on ne peut pas prouver le lien entre le fast-food et le surpoids du fait que les plaignants n’y aient pas mangé tous les jours, Spurlock nous propose d’illustrer son enquête en relevant le défi de se nourrir exclusivement dans la célèbre enseigne au M jaune pendant un mois, matin, midi, et soir. Suivi par des spécialistes, des médecins et des diététiciens, il souhaite ainsi voir les résultats réels de la surconsommation de fast-food sur l’organisme…

 

« Tout est plus gros aux USA : on a les plus grosses voitures, les plus grosses maisons, les plus grosses sociétés, et les plus gros gros »

 

Inconnu jusqu’ici au bataillon, Morgan Spurlock a réussit à se faire un nom dès son premier film documentaire. Diplômé en cinéma à l’Université de New York, Spurlock est loin d’être un novice. En bon touche-à-tout, il s’est fait les dents depuis son diplôme sur tout un tas de projet et à différents postes. On le retrouve ainsi en assistant de production sur le tournage de « Léon » de Besson, en concepteur-réalisateur de clips et de pubs pour la télé, et en producteur. Iconoclaste, il monte même une pièce de théâtre à New York. Remportant un succès surprise, celle-ci s’est vue plusieurs fois primée. « Super size me » est ainsi son premier film. Un documentaire dont l’idée est née d’un procès intenté par des personnes obèses contre la firme McDonald’s, et qui a valu à son réalisateur et investigateur toute une série de récompenses, à commencer par le Prix du meilleur documentaire au Festival de Sundance en 2004, ainsi qu’une nomination pour le meilleur documentaire aux Oscars 2005.

 

« L’Amérique est McDonaldisée. Elle est franchisée. »

 

Sujet on ne peut plus d’actualité, tant ici qu’outre-Atlantique, la mal bouffe méritait bien qu’on lui consacre un documentaire en format ciné. Vous en rêviez ? Morgan Spurlock l’a fait ! Alors bien sûr, certains trouveront toujours des reproches à faire à ce pari stupide consistant à manger pendant un mois exclusivement dans une même chaîne de fast-food. Pour autant, derrière cette démarche primaire, il ne fera que s’abaisser au niveau des juges qui auront refusé de reconnaître la culpabilité de l’enseigne au M jaune dans un procès intenté contre elle par deux adolescentes sur-consommatrices et obèses. Mais plus encore, ce pari sert de fil rouge à une enquête journalistique plus profonde, intelligente, et ludique. Car non content de démontrer une évidence connue de tous (le lien entre l’obésité et la surconsommation de fast-food), Spurlock s’attache à montrer aux yeux de tous l’emprise des géants de l’agroalimentaire sur la société américaine, qui jouent à fond la carte du profit et de la rentabilité au détriment de la politique de santé publique. Ainsi, innondant le peuple par les publicités, les dessins animés à l’éfigie du clown, et les programmes de fidélisation des plus jeunes (jouets et aires de jeux), les chaînes de fast-food ne se content plus d’inciter à la consommation de leurs produits, mais pratiquent le matraquage intensif. Remettant ainsi en jeu des notions comme le libre-arbitre ou la responsabilité individuelle. Certaines scènes sont à ce titre édifiantes et d’un cynisme assez drôle, comme cette scène où des enfants ne reconnaissent pas le Président des USA mais reconnaissent parfaitement les personnages des logos des enseignes de fast-food. De même avec ces américaines incapables de réciter la déclaration d’indépendance mais récitant d’une traite les slogans publicitaires accrocheurs de ces même enseignes. Et si c’était cela le modèle de société régressif et décadent dont nous alarmaient les pires films d’anticipation ?

 

« C’est officiel, mon corps me déteste »

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 Sur la forme, il est évident que Spurlock reprend les bases narratives du documentaire posées par Michael Moore (enquête sérieuse, mais avec une mise en scène assez drôle pour toucher le plus grand nombre). Le parti pris d’une réalisation très « télé réalité » va complètement dans le sens d’une dérive de la société qu’il condamne. Le soin apporté à la bande musicale, bien punchy est aussi à souligner. Après, bien évidemment, il soigne le fond et son enquête. Mais il sait aussi pimenter sa démonstration avec des exemples et des témoignages accrocheurs, apportant ainsi une bonne dose d’humour propre à maintenir une attention optimale des spectateurs. Outre son défi personnel de gavage, on retiendra par exemple le témoignage d’un texan se nourrissant exclusivement de Big Mac depuis près de 30 ans, ou de celui d’un candidat à la gastroplastie (opération de chirurgie visant à réduire la taille de l’estomac) buvant une trentaine de litres de soda par semaine. De même, les exemples factuels sur les tailles des gobelets ou des portions de frites restent particulièrement impressionnants. Grâce à ce recul, cet aspect ludique et cet humour avec lequel il traite son sujet, Spurlock donne une certaine hauteur à sa démonstration, qui, au-delà du simple sujet de la malbouffe ou du fast-food, dresse un inquiétant portrait sociologique de l’Amérique. Un modèle d’autant plus inquiétant qu’il tend à se propager dans la plupart des pays riches. Si le signal d’alarme est évidemment salutaire (son film aurait contribué à la suppression par la direction de McDo de la plus grande taille de menu, le fameux « Super size »), on doit aussi garder à l’esprit un certain recul salutaire quant à l’objectivité de Spurlock (son couple est clairement branché végétarien, sa femme est limite militante). Reste que la démonstration est assez probante et inquiétante. Et qu’on doit reconnaître au réalisateur un énorme talent puisqu’il signe un documentaire non seulement intelligent et passionnant, mais aussi très divertissant. Une vraie réussite.



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F
Un film édifiant ! c'est vrai qu'après l'avoir vu on ne va plus beaucoup au Mcdo, mais bon une fois de temps en temps...
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V
Je trouve ce documentaire absolument passionnant. Spurlock réalise un splendide numéro d'équilibriste entre la pertinence et l'humour. Ou comment sonner l'alarme de manière ludique.<br /> En revanche, je l'ai vu durant un cours d'HG en Terminale. Moi même fermement opposé à McDo & Cie, j'ai interrogé mes camarades après la projection : tous étaient interloqués mais pas terrorisés, c'était normal pour eux. Et à la question : "Vous allez y retourner ?" Tous répondaient fièrement "bah ouais, pourquoi?".<br /> Le combat de Spurlock est perdu d'avance... Mais je crois qu'il aime ça : la preuve, dans son prochain, il part à la recherche de Ben Laden !
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B
Un petit hamberger ? même s'il m'arrive comme tout le monde d'y "manger", je dois reconnaître que ce documentaire m'a beaucoup marqué. Par sa manière intelligente, jamais agressive, de nous faire visiter le monde merveilleux de la malbouffe et de l'obésité stupéfiante. A voir et revoir !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!