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20 May

Zodiac

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films noirs-Policiers-Thrillers

« Je ne suis pas le Zodiaque, et si je l’étais, je ne vous le dirais certainement pas »

 

Après la sortie récente de « Spider-man 3 », ce « Zodiac » est probablement l’une des sorties les plus attendues de l’année, et précède de peu la déferlante estivale annoncée, forte entres autres de « Harry Potter et l’ordre du Phœnix », « Shrek 3 », « Ocean’s 13 » ou encore « Die hard 4 ». Mais ce « Zodiac » se distingue des autres films cités du fait de son réalisateur, David Fincher, auteur entre autre des excellents et cultes « Seven » ou « Fight club ». Son dernier film a être sorti sur nos écrans (« Panic Room ») en 2002, ce « Zodiac » était forcément très attendu, d’autant plus qu’il était présenté en ouverture du festival de Cannes. Par ailleurs, son sujet, traitant sur l’enquête pour arrêter le tueur en série le plus célèbre des Etats-Unis de ces trente dernières années, le distingue encore des grosses productions tant attendues qui restent purement des bons films de divertissement, souvent familiaux.

 

Ultra documenté, ce film, mêlant habilement les genres du thriller, du film policier et du film noir, revient sur l’enquête mené parallèlement par la police et les journalistes sur une série de crimes revendiqués par un seul homme, qui se faisait appeler le « Zodiaque » en référence aux messages codés (entre autre avec des symboles du zodiaque) qu’il envoyait à la presse. De plus, il se servait également de la presse locale pour diffuser ses revendications détaillées de ses crimes et pour faire planer une ambiance de psychose. Sévissant dans la région de San Francisco, entre 1966 et la fin des années 1970, on lui impute un nombre de crimes très élevé, allant de la grosse trentaine à près de 200. Et s’il a quelques fois laissé des survivants derrière lui, aucun témoignage n’aura permis de le coincer. Cette affaire, qui a profondément marquée les esprits en Amérique, et qui demeure encore aujourd’hui une énigme, était donc un pari risqué de réalisation pour Fincher.

Jake Gyllenhaal et Robert Downey Jr.. Warner Bros. France

« -      Vous aidez souvent les gens ?

-         Quand j’en ai fini avec eux, ils n’ont plus besoin d’aide »

 

Ce qui frappe d’entrée dans le film de Fincher, c’est la volonté affichée de sobriété. Sobriété dans la reconstitution du San Francisco des années 70, où certes les voitures et les costumes sont bien représentatifs de l’époque, mais sans pour autant ressortir de manière outrancière. En outre, on peut constater la volonté affichée en permanence d’éviter l’excès, le kitch, tout ce qui pourrait distraire un peu les spectateurs de l’histoire portée à l’écran, et ôter de la crédibilité à l’ensemble.

 

Fincher a choisit d’articuler son récit de manière très chirurgicale, avec finalement peu de scènes gores ou ultra violentes. Au contraire, il insiste beaucoup sur l’avalanche des dates, des noms, des lieux, des indices, des pistes qui se succèdent et qui ne mènent nulle part. Pour ceux qui ont lu le livre de Steve Hodel « l’affaire du Dahlia noir » ou qui ont vu le film d’Alan J. Pakula « Les hommes du président » (ce dernier semble d’ailleurs être le grand modèle référent de ce « Zodiac » dans la construction de ce film), le découpage se fait exactement de la même manière. Un tel découpage du récit à un avantage majeur, c’est de nous faire ressentir exactement tous les sentiments en temps réel des enquêteurs, de la joie et de l’excitation d’une nouvelle piste, au dépit et à la rage de chaque impasse. Cependant, il y a aussi un défaut dans une telle organisation scénaristique, c’est que l’avalanche des noms finit par brouiller totalement les esprits au point de laisser chez les spectateurs quelques zones d’ombre et d’incompréhension.

 

Mais ce procédé permet à Fincher de nous plonger dans une profonde folie. Folie meurtrière et psychologique d’un côté, qui ne trouve d’égale que la folie obsessionnelle des journalistes et policiers mobilisés en permanence sur l’affaire. En outre, ces derniers y pensent pendant des années 24 heures sur 24, négligeant même leur famille, leur vie privée et leur carrière. D’ailleurs, dans tous les cas, cette affaire aura raison de leurs carrières respectives.

 

« -      Est-ce que tu sais si les gens ici me donnent un surnom ?

-         Genre « le demeuré » ?

-         Ouais

-         Non, je ne sais pas »

 

Pour ce film hors norme, Fincher a choisit de s’entourer d’un casting de rêve, sans réels grands noms, mais avec des grands acteurs réputés venant pour la plupart d’un cinéma indépendant ou du moins assez loin des grosses productions grands publics. Ainsi, on retrouve entre autres Jake Gyllenhaal, vu dernièrement dans des films comme « Le secret de Brockeback mountain », « Donnie Darko » ou « The good girl », Robert Downey Jr. (« Shane’s Black Kiss kiss bang bang »), ou encore Mark Ruffalo (“We don’t live here anymore”, “Eternal Sunshine of the spotless mind”). La qualité des interprètes est d’ailleurs en tous points exceptionnelle.

 

Gyllenhaal interprète un dessinateur de presse qui se passionne pour cette histoire au point d’en délaisser son travail et sa famille pendant plusieurs mois. Son personnage n’est pas fictif, puisque Robert Graysmith est l’auteur du livre le plus abouti sur l’enquête du « Zodiaque ».

 

Au final, l’attente aura été longue mais probablement profitable puisque Fincher nous livre un très bon film de genre s’inspirant de faits réels. Très documenté, porté par des comédiens fantastiques, il nous plonge dans les abîmes de la folie. Il réussit un tour de force, car si son film est très chirurgical, et que les scènes violentes ou angoissantes sont rares, il maintient pendant près de 2h40 une ambiance ultra pesante, stressante, et vraiment angoissante. Compte tenu de sa longue durée et de sa forme si particulière où l’action est quasiment réduite à néant, ce film ne plaira probablement pas à tout le monde. Pour autant, ce « Zodiac » est un définitivement un grand film.



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B
Autant cette critique est très bien construite, autant je ne la partage pas. Ce film est long et sans grand intérêt cinématographiquement que scènaristiquement. Les acteurs sont tous excellents et crédibles, mais l'histoire s'embrouille dans tant de détails qu'on s'y perd au point de plus avoir envie d'en savoir plus. Pour moi, ce téléfilm est un ratage, mais tu le défends bien.
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