Les monstres de la mer
Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les monstres de la mer » de Barbara Peeters.
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« Je crois mes amis que nous avons un drôle de problème »
Pour avoir mangé des saumons génétiquement modifiés, des cœlacanthes, une espèce aquatique vieille comme l’humanité, mutent. Beaucoup plus agressifs qu’ils ne l’étaient avant leur transformation, désormais capables de se déplacer sur la terre ferme, les créatures attaquent et massacrent quiconque se présente à elles dans le secteur du port de Noyo. Des pêcheurs, des estivants… Personne ne leur échappe.
« Si nous avons des saumons de cette taille ici, c’est que nous ne sommes pas loin de trouver ce que nous sommes venus chercher ! »
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Plus encore que sa carrière de réalisateur, Roger Corman demeure essentiellement célèbre pour son intense et prolifique activité de producteur. A la tête de sa société New World Pictures, il fut ainsi durant trois décennies le pape incontesté du cinéma d’exploitation américain, produisant à tour de bras pléthore de films pour les circuits bis et les drive-in. Des films toujours construits selon un cahier des charges bien précis – des budgets minimes, de la violence outrancière et un peu de sexe (ou du moins des actrices dénudées) – visant à attirer les spectateurs. Il lança ainsi la carrière de nombreux réalisateurs débutants venant chercher à la New World Pictures un peu d’expérience à mettre sur leur curriculum vitae, tels Jonathan Demme (« Crazy mama »), Martin Scorsese (« Bertha Boxcar ») ou Ron Howard (« Lâchez les bolides »). En cette fin des années 70, le cinéma américain est trusté par deux genres populaires : le film catastrophe et le film d’horreur. Surfant sur le succès des « Dents de la mer » de Steven Spielberg, Corman vient tout juste de produire « Piranhas » de Joe Dante qui a connu un certain succès. Espérant rééditer la performance, il lance donc la production des « Monstres de la mer » (1980) dont il confie la réalisation à Barbara Peeters, l’une des rares femmes réalisatrices du circuit. Mais déçu d’un résultat qu’il trouve trop sage, Corman reprend la main sur le montage et y fait ajouter – contre l’avis de la réalisatrice – de nouvelles scènes (notamment de sexe) tournées par Jimmy T. Murakami. Profondément marquée par cette expérience, Barbara Peeters se détournera définitivement du cinéma, préférant se consacrer à la télévision.
« Ces créatures sont suffisamment intelligentes pour comprendre que les hommes sont leurs ennemis »
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L’Amérique profonde et ses petits ports de pêche bien tranquilles. En une poignée de plans, Barbara Reeves nous plante ainsi un décor chaleureux et rassurant digne d’une carte postale. Sauf que la douce tranquillité des gens du cru va rapidement être bouleversée par une espèce inconnue d’hommes-poissons maléfiques et bouffeurs de chair humaine. A mi-chemin entre le film d’horreur et de science-fiction, la réalisatrice signe ici un film au scénario assez balisé (mutations génétiques, invasion progressive du village après une série de disparitions inexpliquées) qui s’inspire assez largement de grands classiques américains du genre (« La créature du lac noir », « L’invasion des profanateurs de sépultures »). Il en résulte un film assez prévisible mais néanmoins plutôt efficace en dépit de moyens qu’on imagine limités. C’est que Barbara Reeves nous propose une série de séquences assez bien fichues (l’attaque des jeunes sur la plage ou dans la cabane du jeune indien ; l’assaut final sur la ville pendant une fête nocturne) et plus ou moins dérangeantes (la tentative d’intrusion dans la maison d’une jeune mère de famille ou le viol de l’une des héroïnes). Avec en creux, déjà, un questionnement écolo sur le bienfait (ou non) des manipulations génétiques qui demeure que plus jamais toujours d’actualité. Au centre du film, on regrettera sans doute l’absence d’une vedette un peu plus charismatique en lieu et place d’un Doug McClure un peu falot. Une honnête série B plutôt bien faite et plaisante à regarder.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (1.0) ainsi qu’en version française (1.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par Olivier Père. Un livret de 24 pages consacré à la genèse du film vient compléter cette édition.
Édité par Sidonis Calysta, « Les monstres de la mer » est disponible en édition Digibook Collector (Combo Blu-ray + DVD + Livret) ainsi qu’en édition DVD simple depuis le 19 août 2021.
Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.
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