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28 Jul

Charlie mon héros

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Films d'animation-Dessins animés

Un grand merci à Rimini Éditions pour m’avoir permis de découvrir le blu-ray du film « Charlie mon héros » de Don Bluth.

 

Charlie_mon_héros

« Un chien ne se laisse jamais abattre, il retombe toujours sur ses pattes ! »

 

Charlie, un chien un rien roublard, est assassiné par le gangster Carcasse. Il n’a jamais fait grand-chose de bien au cours de sa vie, mais il est pourtant accepté au paradis des chiens. Décidé à se venger, Charlie trouve le moyen de ressusciter et de revenir sur Terre. Mais il va devoir choisir : continuer à vivre comme avant ou venir en aide à Anne-Marie, une orpheline poursuivie par Carcasse.

 

« Pourquoi se contenter de vieux os quand on peut toucher le gros lot ? »

 

Charlie_mon_héros_don_bluth

A la fin des années 70, le Studio Disney – qui règne alors sans partage sur le cinéma d’animation et le divertissement familial depuis près de quarante ans – connait une grave crise artistique : manque de créativité, difficultés à se renouveler, choix artistiques discutables, revers critiques et publics à répétition (« Robin des bois », « Les aventures de Winnie l’ourson », « Rox et Rouky », « Taram et le chaudron magique »…). Pire encore, ils se retrouvent alors progressivement concurrencés sur leur propre terrain par un ancien de la maison, Don Bluth, qui a œuvré pendant vingt-cinq ans comme animateur au sein de la firme aux grandes oreilles. Opposé aux choix artistiques du studio, ce dernier tente alors en effet l’aventure en solo. Et en dépit de moyens très limités, parvient à se faire remarquer – grâce à « Brisby et le secret de NIHM » (1982) – par Steven Spielberg qui acceptera de produire ses deux films suivants : « Fievel et le nouveau monde » (1986) et « Le petit dinosaure et la vallée des merveilles » (1988) qui atteindront les sommets au box-office. A tel point qu’ils devanceront les productions Disney. Mais en 1989, les courbes s’inversent : Disney se relance artistiquement et commercialement avec le carton de « La petite sirène » (qui annonce une décennie à venir de succès majeurs), tandis que Bluth, qui rêve d’avoir toujours plus de liberté artistique, ne renouvelle pas son partenariat avec Spielberg et s’attèle au développement de son quatrième film, « Charlie mon héros », qui se révèlera être son premier revers commercial. Ce qui ne l’empêchera pas de connaitre une suite (« Charlie 2 » en 1996 pour laquelle Bluth ne sera pas impliqué) et même plus tard une série télévisée.

 

« Les au revoir ne sont pas éternels »

 

Charlie_mon_héros_Anne_Marie

La grande réussite des films de Don Bluth repose sans nul doute sur sa faculté à combiner la qualité esthétique de Disney (beauté formelle de l’animation, goût pour les personnages anthropomorphes) avec des histoires résolument plus sombres et plus matures. Ainsi, après s’être frotté à la fantaisie la plus sombre dans « Brisby et le secret de NIMH » ou encore au mélodrame avec « Fievel et le nouveau monde » qui évoquait de façon frontale les pogroms en Europe de l’est ou la vie misérable des migrants, il s’essaye cette fois au film de gangster avec « Charlie mon héros ». Un genre très en vogue dans les 30 et qui a été remis au goût du jour grâce notamment à Francis Ford Coppola (« Le parrain », « Cotton club ») et à Brian De Palma (« Scarface », « Les incorruptibles »). Dans une ambiance assez « louisianaise » avec ses bayous impénétrables, sa musique aux accents jazzy et ses costumes rayés tendance années 30, nous y suivons ainsi les aventures de Charlie, chien suffisamment roublard pour berner jusqu’à la mort et redescendre sur Terre pour se venger de la funeste trahison de son ancien associé. Une seconde chance à l’arrachée et en forme de sursis, qui donnera lieu à une aventure mouvementée, marquée notamment par la rencontre attachante d’une jeune orpheline qu’il prendra sous son aile et grâce à laquelle il trouvera finalement une forme de rédemption. Si l’histoire est plutôt bonne et accrocheuse, on est cependant étonné une fois de plus par la dimension très sombre et violente du film (notamment la scène où Charlie meurt pour la première fois), en rupture totale avec les standards des films d’animation de l’époque. Une impression renforcée par le caractère même du personnage de Charlie, d’abord assez déplaisant malgré son côté gouailleur et qui finit, tout au bout du récit, par acquérir une dimension positive et sympathique. Nonobstant quelques scènes chantées un peu superflues, « Charlie mon héros » reste un film profondément attachant et, de par sa construction, toujours aussi audacieux.

 

Charlie_mon_héros_Film

 

***

Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (5.1 et 2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

 

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Xavier Kawa-Topor, spécialiste du cinéma d’animation (2022, 27 min.), d’une Visite des studios Sullivan Bluth à Dublin (archives RTBF du 12 février 1990, 43 min.) ainsi que d’une Bande-annonce.

 

Édité par Rimini Éditions, « Charlie mon héros » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 6 juillet 2022.

 

Charlie_mon_héros_bluray

La page Facebook de Rimini Éditions est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!