10 Dec

La loi criminelle

Publié par Platinoch - Catégories : #Films noirs-Policiers-Thrillers, #Films de procès

Un grand merci à BQHL Éditions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La loi criminelle » de Martin Campbell.

« Pour comprendre de tels actes, il faut se plonger dans les zones les plus sombres de l’âme humaine »

Parmi les avocats les plus doués et les plus retors de sa génération, Ben Chase réussit le tour de force d’arracher à un jury l’acquittement de Martin Thiel, un riche playboy accusé de plusieurs meurtres. Quand, à l’issue de la sentence, il comprend que son client est bien coupable de ces crimes, un grave cas de conscience se pose à lui. Thiel va très vite se tourner vers une nouvelle victime, que doit-il faire, le laisser agir ou l’en empêcher ? Il choisit la deuxième option, la plus dangereuse.

« Le Droit nécessite plus de transpiration que d’inspiration »

Natif de Nouvelle-Zélande, Martin Campbell débarque à Londres au début des années 70 pour y faire ses armes de réalisateurs. Il s’illustre ainsi tout d’abord en tournant quelques comédies érotiques (« The sex thief », « Eskimo Nell ») puis, progressivement, dirige une poignée de téléfilms et de séries pour la télévision anglaise. Ce qui lui permet en 1988 d’aller tenter sa chance à Hollywood où il obtient de réaliser son premier film « sérieux », « La loi criminelle », sur un scénario de Mark Kasdan (frère du cinéaste Lawrence, avec lequel il a coécrit le scénario du western « Silverado » trois ans plus tôt). Pour l’occasion, Martin Campbell emmène dans ses bagages le jeune comédien Gary Oldman, très remarqué en Angleterre pour sa prestation habitée de l’icône punk Sid Vicious dans « Sid & Nancy » (Alex Cox, 1986). Et même si le film passe quelque peu inaperçu lors de sa sortie en salles, il permet néanmoins au cinéaste de se faire un nom à Hollywood où il dirigera par la suite quelques blockbusters marquants tels que le diptyque « Le masque de Zorro » (1998) et « La légende de Zorro » (2005) ou encore deux volets des aventures de James Bond : « Goldeneye » (1995) et surtout l’excellent « Casino Royale » (2006).

« Il n’y a que gagner qui vous intéresse ? Et la justice, ça ne vous intéresse pas ? »

Dans une société démocratique, l’un des principes fondamentaux du droit réside dans l’impartialité de la justice et dans le droit de tout un chacun de pouvoir assurer équitablement sa défense. Mais cela soulève une question morale pour l’avocat : peut-on défendre n’importe qui, sans scrupules, y compris les pires criminels ? N’y-a-t-il pas une forme de compromission à vouloir obtenir l’acquittement de certains accusés ? Jeune avocat médiatique et ambitieux, Ben Chase ne s’intéresse pas à ce genre de considérations. Pour lui, ce n’est qu’un lucratif business. Et quand il sauve de façon cynique la tête d’un riche playboy suspecté d’avoir assassiné sa maitresse, il n’y voit là qu’une victoire personnelle. La preuve incontestable de sa supériorité intellectuelle et de son éloquence. Jusqu’à ce que la meilleure amie de la victime ne lui ouvre les yeux quant au vrai visage de son client, un maniaque dangereux et probable tueur en série. Une prise de conscience tardive qui le décidera à tout faire pour réparer sa faute et mettre hors d’état de nuire son ancien protégé. Oscillant constamment entre thriller et film de procès, « La loi criminelle » souffre avant tout d’un scénario bancal fait de considérations morbides et de mauvais goût (le tueur qui veut « venger » les avortements réalisés par sa mère) et de rebondissements télescopés (le héros qui passe du salopard individualiste au citoyen modèle prêt à saborder sa carrière pour l’intérêt général). Au milieu de cela, les deux jeunes premiers Gary Oldman et Kevin Bacon, laissés en roue libre, cabotinent à fond les ballons. Dès lors, sans surprise, il en résulte un film maladroit et assez peu mémorable. A réserver aux fans de Gary Oldman et des films de procès.

Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par le journaliste Vincent Nicolet (30 min.).

Édité par BQHL Éditions, « La loi criminelle » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 28 septembre 2022.

Le site Internet de BQHL Éditions est ici. Sa page Facebook est ici.