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20 Jun

Clerks : les employés modèles

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Les femmes et le sexe, c’est du pareil au même : il suffit que vous soyez là !!! »

 

Dans la série film ovni, voici du culte et du très très lourd !!! Je crois même qu’on pourrait dire inégalable !!!

Sorti en 1994, « Clerks, les employés modèles » a fait figure de bombe. Réalisé par Kevin Smith dont c’est alors la première réalisation, le film est présenté à Cannes, d’où il ressort encensé par la critique qui n’hésite pas à comparer l’ami Smith à Woody Allen. Si la comparaison est flatteuse, elle est peut-être aussi la preuve que les journalistes de l’époque n’ont rien compris à ce film totalement barré et loufoque. Toujours est-il que Smith nous proposait alors un film très particulier, sorte de chronique extrêmement bavarde sur deux geeks employés d’une supérette de banlieue.

Avant d’aller plus loin, je me dois de définir ce qu’est un « geek ». Par ce terme, on entend généralement un « kéké », qui se croit toujours le meilleur et qui est obsédé pour la culture des super-héros et de la science-fiction.

Peuplé d’anti-héros et de personnages franchement louches et décalés, ce film portait un regard assez nouveau sur l’Amérique qu’on a pas l’habitude de filmer, c’est-à-dire sur ces gens qui vivent dans les banlieues, loin des villes, des grattes-ciel glamours, de l’argent ostensible qui coule à flot. Au contraire, ici on s’attache à des loosers sans projets, sans avenirs, et sans idéaux, qui développent de grandes théories sur la vie et le monde, largement inspirées de la mythologie Star Wars et des comics Marvel. Un must, je vous dis !!!

 

« T’as sucé 36 gars ?! A chaque fois que je t’embrasserai, je sentirai le goût des 36 autres types »

L’histoire :

 

Banlieue d’une grande ville du New Jersey. Dante est employé d’une supérette de quartier, tandis que son pote Randall est employé du vidéo-club attenant. Ils ont 22 ans, pas d’avenir, pas de projets, et une passion commune pour la culture SF, Star Wars, et les Super-héros. Ils ne se passionnent pas pour leur travail et se retrouvent régulièrement dans la supérette pour discuter et refaire le monde à coups de grandes théories complètement barrées. Dans cet univers un peu glauque vivent d’autres personnages très décalés, comme Jay et Silent Bob, les dealers du quartiers qui passent leurs journées appuyés contre le mur du magasin, ou encore Veronica, la copine d’un Dante qui se montre plus préoccupé par l’annonce du mariage prochain dans le journal local de son ex-petite amie. Chronique d’une journée banale dans un quartier banal où les évènements le sont moins…

 

« C’est important d’avoir un travail utile, c’est pour ça que je masturbe à la main les animaux en captivité avant insémination »

 

Filmé dans un noir et blanc de reportage, quasiment à huis-clos ou presque, la chronique de Kevin Smith a quelque chose d’assez intemporel. Le portrait de la jeunesse geek, des loosers en puissance, sans véritable avenir digne de ce nom, est à la fois symptomatique des années 90, mais le phénomène semblant avoir pris de l’ampleur depuis, on peut dire sans problème que le film est toujours d’actualité aujourd’hui. Le film se caractérise par une forme bien spécifique, puisqu’il s’appuie sur des dialogues abondants et savoureux, souvent bien décalés, et appuyés sur des situations franchement barrées, qui viennent compenser un manque d’action volontaire et quasi total. Ainsi, Smith ne recule devant rien, allant de l’humour sexuelo-scatologico-régressif, et nous sort de l’inimaginable (une nana qui couche par mégarde avec un mort, une partie de hockey sur le toit, ou un accident de veillée funéraire…), et du culte, comme la fameuse conversation sur Star Wars, pour savoir si au fond les rebelles héros du film ne tuaient pas aussi des innocents dans l’étoile noire. A cela s’ajoute avec une grande réussite de nombreuses joutes verbales et autres réparties complètement déjantées et déjà cultes.

 

« Mon cousin Walter est mort : il s’est brisé le cou en tentant de se sucer la queue »

 

Pour accomplir sa démarche, Smith s’appuie sur des comédiens complètements inconnus, tenant plus de la bande de potes qu’autre chose. Parmi eux, on retrouve Brian O’Halloran, Jeff Anderson, Jason Mewes, et Kevin Smith lui-même, dans le rôle des quatre personnages principaux et récurrents du film. A noter également que ces personnages apparaissent également dans des autres films signés Kevin Smith qui sont également liés, à savoir « Jay et Bob contre-attaquent » (2001) et « Clerks II » (2007).

 

« Ma mère baise un macchabée depuis 30 ans, je l’appelle Papa »

 

Au final, Kevin Smith, réalisateur depuis des films « Dogma » ou « Père et fille », a signé avec son excellent « Clerks : les employés modèles » un véritable film ovni culte pour toute une génération. Centré sur les Geeks, loosers abreuvés de SF et de supers- héros, son film chronique offrait également une image différente de la jeunesse américaine, loin des grandes villes et des ghettos. Mais plus que tout, il signait une comédie culte, basée sur des dialogues ultra abondants et savoureux, ultra référencés et un sens de la vanne d’une précision rare, qui à l’instar du « C’est arrivé près de chez vous » pour la Belgique, révélait un autre cinéma américain qui assumait son mauvais goût et son esprit décalé et looser. Si vous ne l’avez pas vu…pas le choix, il faut le voir !!!



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B
L'une des meilleures surprises que le Clerks 2 m'a permis de découvrir le premier opus. D'une rare intelligence décallée, d'un univers peu exploité et ô combiens glauque, aux dialogues tel que le gourmand de phrases culltes en est rassasié pour un long moment encore. Une pure merveille !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!