Clerks : les employés modèles
« Les femmes et le sexe, cest du pareil au même : il suffit que vous soyez là !!! »
Dans la série film ovni, voici du culte et du très très lourd !!! Je crois même quon pourrait dire inégalable !!!
Sorti en 1994, « Clerks, les employés modèles » a fait figure de bombe. Réalisé par Kevin Smith dont cest alors la première réalisation, le film est présenté à Cannes, doù il ressort encensé par la critique qui nhésite pas à comparer lami Smith à Woody Allen. Si la comparaison est flatteuse, elle est peut-être aussi la preuve que les journalistes de lépoque nont rien compris à ce film totalement barré et loufoque. Toujours est-il que Smith nous proposait alors un film très particulier, sorte de chronique extrêmement bavarde sur deux geeks employés dune supérette de banlieue.
Avant daller plus loin, je me dois de définir ce quest un « geek ». Par ce terme, on entend généralement un « kéké », qui se croit toujours le meilleur et qui est obsédé pour la culture des super-héros et de la science-fiction.
Peuplé danti-héros et de personnages franchement louches et décalés, ce film portait un regard assez nouveau sur lAmérique quon a pas lhabitude de filmer, cest-à-dire sur ces gens qui vivent dans les banlieues, loin des villes, des grattes-ciel glamours, de largent ostensible qui coule à flot. Au contraire, ici on sattache à des loosers sans projets, sans avenirs, et sans idéaux, qui développent de grandes théories sur la vie et le monde, largement inspirées de la mythologie Star Wars et des comics Marvel. Un must, je vous dis !!!
« Tas sucé 36 gars ?! A chaque fois que je tembrasserai, je sentirai le goût des 36 autres types »
Lhistoire :
Banlieue dune grande ville du New Jersey. Dante est employé dune supérette de quartier, tandis que son pote Randall est employé du vidéo-club attenant. Ils ont 22 ans, pas davenir, pas de projets, et une passion commune pour la culture SF, Star Wars, et les Super-héros. Ils ne se passionnent pas pour leur travail et se retrouvent régulièrement dans la supérette pour discuter et refaire le monde à coups de grandes théories complètement barrées. Dans cet univers un peu glauque vivent dautres personnages très décalés, comme Jay et Silent Bob, les dealers du quartiers qui passent leurs journées appuyés contre le mur du magasin, ou encore Veronica, la copine dun Dante qui se montre plus préoccupé par lannonce du mariage prochain dans le journal local de son ex-petite amie. Chronique dune journée banale dans un quartier banal où les évènements le sont moins
« Cest important davoir un travail utile, cest pour ça que je masturbe à la main les animaux en captivité avant insémination »
Filmé dans un noir et blanc de reportage, quasiment à huis-clos ou presque, la chronique de Kevin Smith a quelque chose dassez intemporel. Le portrait de la jeunesse geek, des loosers en puissance, sans véritable avenir digne de ce nom, est à la fois symptomatique des années 90, mais le phénomène semblant avoir pris de lampleur depuis, on peut dire sans problème que le film est toujours dactualité aujourdhui. Le film se caractérise par une forme bien spécifique, puisquil sappuie sur des dialogues abondants et savoureux, souvent bien décalés, et appuyés sur des situations franchement barrées, qui viennent compenser un manque daction volontaire et quasi total. Ainsi, Smith ne recule devant rien, allant de lhumour sexuelo-scatologico-régressif, et nous sort de linimaginable (une nana qui couche par mégarde avec un mort, une partie de hockey sur le toit, ou un accident de veillée funéraire ), et du culte, comme la fameuse conversation sur Star Wars, pour savoir si au fond les rebelles héros du film ne tuaient pas aussi des innocents dans létoile noire. A cela sajoute avec une grande réussite de nombreuses joutes verbales et autres réparties complètement déjantées et déjà cultes.
« Mon cousin Walter est mort : il sest brisé le cou en tentant de se sucer la queue »
Pour accomplir sa démarche, Smith sappuie sur des comédiens complètements inconnus, tenant plus de la bande de potes quautre chose. Parmi eux, on retrouve Brian OHalloran, Jeff Anderson, Jason Mewes, et Kevin Smith lui-même, dans le rôle des quatre personnages principaux et récurrents du film. A noter également que ces personnages apparaissent également dans des autres films signés Kevin Smith qui sont également liés, à savoir « Jay et Bob contre-attaquent » (2001) et « Clerks II » (2007).
« Ma mère baise un macchabée depuis 30 ans, je lappelle Papa »
Au final, Kevin Smith, réalisateur depuis des films « Dogma » ou « Père et fille », a signé avec son excellent « Clerks : les employés modèles » un véritable film ovni culte pour toute une génération. Centré sur les Geeks, loosers abreuvés de SF et de supers- héros, son film chronique offrait également une image différente de la jeunesse américaine, loin des grandes villes et des ghettos. Mais plus que tout, il signait une comédie culte, basée sur des dialogues ultra abondants et savoureux, ultra référencés et un sens de la vanne dune précision rare, qui à linstar du « Cest arrivé près de chez vous » pour la Belgique, révélait un autre cinéma américain qui assumait son mauvais goût et son esprit décalé et looser. Si vous ne lavez pas vu pas le choix, il faut le voir !!!
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