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11 Dec

Tous à l'ouest: une aventure de Lucky Luke

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films d'animation-Dessins animés

« Arrête Joe ! Tu sais bien que Lucky Luke est plus rapide que toi ! »

 

New York. Alors qu’ils doivent être jugés, les Dalton s’évadent du tribunal, peu avant l’arrivée de Lucky Luke, qui doit témoigner contre eux. Dévalisant une armurerie puis plusieurs banques, ils sèment rapidement la pagaille dans la ville. Traqués par la police, ils planquent leur butin dans la structure d’une caravane perdue dans un terrain vague. Lorsqu’ils reviennent le lendemain pour le récupérer, plusieurs dizaines de caravanes identiques sont regroupées là, prête pour le départ vers l’ouest. Alors que Lucky Luke vient les arrêter, ce dernier est reconnu par le leader de l’expédition qui lui demande son aide pour atteindre la Californie en moins de 80 jours, clause obligatoire pour prendre officiellement possession des terrains qu’ils ont acheté à un entrepreneur véreux. Poussé par les Dalton qui veulent gagner du temps pour récupérer leur bien, Lucky Luke finit par accepter. Mais face à l’impératif de rapidité du voyage, il n’a d’autres choix que d’opter par la route la moins sûre, passant par le désert texan et le territoire des indiens…

 

« Joe, tu vas pas recommencer avec tes plans ! Je ne les comprends pas et ils ne marchent jamais ! »

 

Fort du succès de la série animée diffusée à la télévision, notre légendaire cow-boy qui tire plus vite que son ombre a droit à une aventure sur grand écran pour les fêtes de fin d’année. Si cela peut constituer un événement en soi pour les aficionados de ce monument de la bande-dessinée populaire, il ne s’agit pas pour autant d’une première, puisque Lucky Luke a précédemment fait l’objet de quatre longs dessins-animés pour le grand écran (« Daisy Town » en 1971, « Le juge » également en 1971, « La ballade des Dalton » en 1978, « Les Dalton en cavale »  en 1983). Le cow-boy à la célèbre banane a également fait l’objet de plusieurs aventures « live » : à la télévision tout d’abord, sous les traits de l’italien Terrence Hill, et sur grand écran ensuite, que ce soit dans « Les Dalton » (Haim – 2004) où l’allemand Til Schweiger lui prêtait ses traits, ou dans le prochain « Lucky Luke », où il sera interprété par Jean Dujardin. Pour cette nouvelle aventure, l’équipe de la série télévisée a été bien évidemment reconduite. Une grande première pour le réalisateur Olivier Jean-Marie, qui n’avait jusqu’ici été réalisateur et concepteur que sur la série télé « Les nouvelles aventures de Lucky Luke ». Pour l’occasion, il a été décidé d’adapter l’album « La caravane », 24ème album de la série, publié en 1964.

 

« On arrivera à temps en Californie, vous savez pourquoi ? Parce qu’on pense positif. Et quand on pense positif, on pense pas négatif »

 

La première chose frappante dans ce film, ce sont les grandes libertés prises par les scénaristes par rapport à l’album original. Ceci étant motivé par une envie défendable de moderniser un peu l’univers de la BD en y incorporant un certain nombre de références à notre époque, ainsi que par une volonté d’y apporter une touche personnelle. La première partie du film, située à New York, est ainsi une pure création de l’équipe aux commandes du projet. Difficile dès lors de s’y retrouver complètement pour ceux qui ont grandi nourri à l’humour de Goscinny. Car la plupart du temps, les nouvelles « trouvailles » scénaristiques se mettent en porte à faux avec l’humour si caractéristique et subtil de l’auteur original, et la plupart des effets comiques tombent à plat. Le coup du patch remplaçant le calumet de la paix est assez représentatif de cela, et obtient la palme du gag le plus raté, au même titre que l’affreux rap introductif de Rantanplan. Ceci est d’autant plus dommage que le film jouit d’un rythme soutenu et sans temps morts, et de quelques morceaux de bravoures fonctionnant bien (Averell est toujours phénoménal, le running gag de ses revolvers sculptés dans différentes matières fonctionne bien, tout comme Rantanplan, dont l’esprit du personnage est bien préservé). Mais faute d’imagination débordante et innovante, Olivier Jean-Marie abuse un peu trop d’interminables scènes de courses-poursuites (dans N-Y et dans la mine) inutiles, qui n’apportent rien à l’histoire, si ce n’est de lui permettre d’atteindre la durée respectable d’une heure vingt, et de montrer une belle maîtrise technique par l’insertion de quelques plans en 3-D dans un dessin-animé en 2-D.

 

« Où allons-nous si on ne peut même plus compter sur les indiens pour massacrer une caravane ? »

 

A ce titre, la forme du film est assez convaincante. On est content de retrouver un dessin animé en 2-D, l’apport des quelques plans 3-D donnant une plus grande fluidité à l’ensemble et permettant d’embellir visuellement certaines scènes. De manière générale, tant dans l’animation des personnages que dans la réalisation, le film paraît visuellement très maîtrisé, et l’ambiance visuelle de la BD parfaitement respectée. Côté casting, seul Bernard Alane (Averell), déjà présent sur la série télé, est de la partie sur grand écran, les autres personnages étant confiés à des voix plus célèbres. Si le casting peut étonner à première vue, Lambert Wilson (Lucky Luke) et Clovis Cornillac (Joe Dalton) trouvent le ton juste sans en faire des tonnes. Même chose pour François Morel (Rantanplan), qui connaissait déjà son personnage puisqu’il le doublait pour la série animée télévisée qui lui était consacrée il y a quelques années.

 

« Et mon Q.I., c’est du boulet ? »

 

Au final, bilan assez mitigé pour cette nouvelle aventure de Lucky Luke sur grand écran. Si on ne peut que reconnaître la maîtrise visuelle de l’ensemble qui respecte parfaitement l’univers de la BD de Morris, on ne pourra qu’être plus réservé quant à l’histoire. En effet, celle-ci prend pas mal de libertés par rapport à la BD originale, et les gags « modernes » ajoutés par la fine équipe de réalisation ne collent jamais réellement à l’humour et à l’univers de Goscinny. Pire. Très ciblés jeune public et ne volant jamais bien haut, la plupart de ses rajouts peinent à faire sourire les spectateurs de plus de dix ans. En cela, « Tous à l’ouest » s’apparente davantage à un épisode de la série dont la durée serait celle d’un film, qu’à un véritable film de cinéma. Clairement calibré pour les plus jeunes, ce film réjouira sans aucun doute les enfants. Pour les autres, la ballade dans l’ouest ne sera pas forcément désagréable, à condition de ne pas être trop regardant. On regrette quand même la plume de René Goscinny !

     



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S
Je suis allé le voir sans attente particulière et finalement j'ai été très agréablement surpris. Je trouve au contraire que la modernisation et les libertés prises par rapport à La Caravane sont très justes, que le film offre un univers à la fois très personnel et cohérent mais en même temps très fidèle et respectueux de la BD créée par Morris et Goscinny. La blague du patch de la paix, je l'ai trouvé très réussie (je ne suis pas une référence, j'ai un humour de merde). Bref, j'ai trouvé ce film très réussi.
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B
Tout à fait de ton avis. Le début est même d'une telle somnolance qu'on en dormirais presque. Heureusement que le reste se regarde sans déplaisir mais sans grande passion.
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