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13 Sep

Frankenhooker

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Epouvante-Horreur, #Comédies

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Frankenhooker » de Frank Henenlotter, dans le cadre de la « Midnight Collection ».

Frankenhooker« Il y avait des os et des membres partout. Une vraie salade humaine. Une salade qui s’appelait Elizabeth et que la police tente de reconstituer ! »

Jeffrey Kranken, scientifique fou, a la douleur de perdre sa fiancée, déchiquetée par une tondeuse à gazon. Mais il espère pouvoir la reconstituer grâce a une drogue de son invention et à partir de morceaux de prostituées de la 42e Rue. Le résultat va au-delà de ses espérances et il donne le jour à une créature aux cheveux violets, a la minijupe provocante et aux appétits insatiables. Il se lance à sa poursuite dans les rues de New York.

« Chérie, imagine-toi dans ce superbe corps entièrement dévoué à mon amour »

Henenlotter_brainPassionné de cinéma, et plus spécifiquement de cinéma de genre, le jeune Frank Henenlotter passe son adolescence à faire le mur et à écumer les salles dédiées au cinéma d’exploitation de la 42ème rue de New York, alors tristement célèbre pour centraliser tout ce que la ville compte de vices et de débauche : prostitution, sex-shops, drogue, etc… Un univers qui le passionne et qui servira de décors à ses films. Commençant par se faire la main sur des courts-métrages amateurs tournés en super-8, Henenlotter  réalise son premier film en 1982. Il s’agit de « Basket case », plus connu en France sous le titre « Frère de sang », un film d’épouvante décomplexé et fauché qui connait un certain succès grâce notamment au développement du marché de la vidéo. Malgré cela, il met près de six ans à réunir le budget nécessaire à son deuxième film, « Elmer le remue-méninges » qui ne sort qu’en 1988. Afin d’éviter de renouveler ces problèmes de financements, il accepte la proposition de James Glickenhaus (figure du cinéma d’exploitation qui a réalisé notamment « The exterminator » et « Blue jean cop » et qui s’est reconverti en producteur) de financer son nouveau projet, « Frankenhooker », à condition de réaliser également deux suites à « Basket case » (tournées en 1990 et 1992). Un choix contraignant en terme de libertés artistiques que Henenlotter regrettera longtemps, mettant seize années avant de tourner son film suivant, « Sexaddict », en 2008.

« Tu n’es pas un meurtrier, tu tentes de ramener une morte à la vie ! »

FrankenhookerAvec « Frankenhooker » - littéralement « Frankenpute » en français – Henenlotter revisite, à sa manière, le mythe de « Frankenstein » imaginé par la romancière Mary Shelley. Une réinterprétation très libre puisque le film prend pour décor un hôtel de passe miteux dans lequel un savant fou démembre des prostituées pour tenter de ressusciter sa défunte épouse. A l’évidence, le cinéaste prouve ici qu’il n’a rien perdu de sa créativité débridée ni de son goût pour le bizarre. Mi-film d’épouvante mi-comédie, le film est ainsi souvent assez dérangeant et un peu trash aux entournures. Néanmoins, il demeure avant tout une comédie forte d’un sens de l’autodérision assez remarquable. A l’image du héros qui s’administre des coups de perceuse pour stimuler son cerveau. Ou de cette super-drogue qui fait exploser (sans la moindre goutte de sang !) le corps des prostituées qui servent de pièces détachées à l’improbable projet du héros. Mais derrière la farce apparente, le film possède aussi une dimension plus corrosif, peut-être même subversive, que les précédents films d’Henenlotter n’avaient pas. « Frankenhooker » dézingue ainsi par le biais de la satire l’image policée de l’Amérique riche et heureuse des banlieues pavillonnaires qu’Hollywood veut imposer durant les 80’s. Une Amérique ultraprotégée (où on ne peut mourir que d’accidents domestiques), frustrée et bienpensante (le héros ne conserve d’ailleurs que la tête de sa femme) qu’il oppose à l’Amérique des bas-fonds urbains et des marginaux, plus dangereuse mais au fond plus vivante et plus stimulante (il ne conservera d’ailleurs que les corps des prostituées, pas leurs têtes). Un conte moderne et foutraque qui trouve son apothéose dans un final étonnamment transgressif et presque féministe. De quoi faire de ce « Frankenhooker » un étrange objet cinématographique totalement inclassable et particulièrement jouissif.

 

Frankenhooker_patty_mullen

 

***

Le blu-ray : Le film est présenté en version originale américaine ainsi qu’en version française (toutes deux en 2.0). Des sous-titres français sont également proposés. Des bandes annonces viennent compléter cette édition.

Edité par Carlotta, « Frankenhooker » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray à compter du 7 septembre 2016.

 

Les films « Basket case », « Basket case 2 » et « Basket case 3 », tous signés Frank Henenlotter, viennent compléter cette deuxième vague de sorties de la « Midnight collection ».

 

Le site Internet de Carlotta est ici. Sa page Facebook est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!