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04 Oct

Le déserteur de Fort Alamo

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Westerns

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le déserteur de Fort Alamo » de Budd Boetticher.

 

Le_deserteur_de_Fort_Alamo

« Si nous ne sortons pas immédiatement du fort avec les bras en l’air, nous n’en sortirons plus jamais »

 

1836. Le Texas lutte pour son indépendance. Le Fort Alamo résiste face aux attaques de l’armée mexicaine de Santa Anna. John Stroud est chargé de quitter le fort pour prévenir les familles des environs du danger des envahisseurs mexicains.

Il arrive trop tard. Sa femme et son fils ont été tués par des hors-la-loi. Le Fort Alamo tombe. Stroud gagne Franklin où le lieutenant Lamar le fait arrêter pour désertion…

 

« Un homme de plus ou de moins ici ne fera aucune différence. Mais là-bas, il pourra défendre nos femmes et nos enfants »

 

Deserteur_Fort_Alamo_Glenn_Ford

De son enfance au sein d’une famille aisée mais mal aimante du Midwest, Budd Boetticher gardera une passion pour les chevaux et une folle envie de s’affirmer par tous les moyens. Jeune homme athlétique et turbulent en quête d’adrénaline, il pratique tour à tour le football américain et la boxe avant de partir au Mexique s’essayer à la tauromachie. Inquiets pour leur fils, ses parents le ramènent néanmoins en Californie où ils le font embaucher au sein du studio de leur ami le producteur Hal Roach. Tour à tour accessoiriste, dresseur d’animaux ou conseiller technique, il finit par se voir donner sa chance et passe derrière la caméra pour réaliser ses premiers films dès le milieu des années 40,  enchainant alors les films noirs fauchés et sans intérêt. Il faut attendre 1951 et le succès du drame « La dame et le toréador » qui lui vaut l’Oscar de la meilleure histoire pour voir sa carrière décoller. Le film marque pour lui le début d’une folle décennie au cours de laquelle il deviendra l’un des maitres du western de série B, grâce notamment à sa fructueuse collaboration avec l’acteur Randolph Scott qu’il dirigera à sept reprises. Délaissant en ce début des années 50 le film noir pour le western (il enchaine « A feu et à sang », « Le traitre du Texas » et « L’expédition de Fort King »), il réalise en 1953 « Le déserteur de Fort Alamo ».

 

« Des fois, il faut plus de courage pour partir que pour rester »

 

Deserteur_Fort_Alamo_Julie_Adams

Bien avant John Wayne et sa fresque monumentale (« Alamo », 1960), Boetticher s’intéresse ici à la bataille de Fort Alamo (1836), symbole par excellence de la guerre pour l’indépendance du Texas. Mais contrairement à Wayne, Boetticher n’aborde pas son film sous l’angle de la véracité historique ni de la parfaite reconstitution. Il s’agit là avant tout d’une (très) libre évocation du siège du célèbre Fort, qui sert avant tout de décor et de point de départ à une épopée romanesque centrée sur une quête de vengeance. A cette occasion, le cinéaste s’amuse à jouer des apparences : le héros John Stroud passe ainsi successivement pour un traitre et pour un lâche alors même que personne ne sait rien de son passé, de ses motivations, ni de la bravoure dont il a pu faire preuve au combat (à l’image de cette scène symbolique où il part sur la barricade face à l’ennemi pour redresser le drapeau texan). Il devra ainsi livrer bataille, seul contre tous ou presque, pour satisfaire sa soif de vengeance et gagner sa rédemption. Étonnement (et encore une fois contrairement à Wayne), Boetticher refuse ici toute forme de manichéisme : s’il est accompagné dans sa quête d’un brave et loyal métayer mexicain, les texans sont dans l’ensemble assez méprisables, qu’il s’agisse des traitres à la solde du Mexique qui ont massacré sa famille ou des « respectables » citoyens prêts à le lyncher sans aucune forme de procès au nom du fameux honneur texan. Histoire d’enfoncer un peu plus le clou et de se jouer une nouvelle fois des codes établis, c’est à la tête d’un groupe de femmes que le héros finira par avoir la bande de renégats. Avec son scénario plutôt habile, qui réserve de nombreux rebondissements et quelques belles scènes d’action, et son duo d’acteurs charismatiques (Glenn Ford et la belle Julie Adams), « Le déserteur de Fort Alamo » se révèle être un western au rythme enlevé et très divertissant. Une série B de bonne facture et tout à fait recommandable.

 

The_Man_From_The_Alamo_Ford

 

***

 

Le DVD : Edité en version restaurée, le film est proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également proposés.

 

Côté bonus, le film est accompagné de présentations respectivement signées par Bertrand Tavernier et Patrick Brion.

 

Edité par Sidonis Calysta, « Le déserteur de Fort Alamo » est disponible en DVD depuis le 12 septembre 2017.

 

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.

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