29 Aug

Le boss

Publié par Platinoch - Catégories : #Films noirs-Policiers-Thrillers

Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le boss » de Fernando Di Leo.

« Soit il retourne en Calabre, soit il va dans l’autre monde »

Homme de main de Don Giuseppe Daniello, lui-même principal lieutenant de Don Corrasco, Nick Lanzetta profite que la famille ennemie soit réunie dans un cinéma pour la décimer à coups de lance-grenade. Cet évènement sera le déclencheur d’une montée de violence entre les deux familles, entre chantage, enlèvement et meurtres…

« Don Corrasco c’est Dieu sur terre »

Troisième et ultime volet de sa trilogie dite du milieu, « Le boss » marque une certaine rupture avec les précédents opus que sont « Milan Calibre 9 » et « Passeport pour deux tueurs ». En effet, si l’intrigue est toujours centrée sur un homme de main se retrouvant par le hasard des choses seul contre l’organisation, Di Leo opte cette fois pour une adaptation des écrits de l’auteur américain Peter McCurtin plutôt que ceux de son compatriote Giorgio Scerbanenco. De même, il abandonne ici le cadre de la ville de Milan, qui servait de décor à ses deux précédents films, pour celui plus pittoresque de la Sicile et de sa capitale Palerme. Là, sur fond de lutte de pouvoir entre clans, on y suivra le parcours d’un tueur de la mafia bien décidé à profiter de ce contexte troublé pour tirer son épingle du jeu et devenir « Le boss » en lieu et place des chefs qui se livrent une guerre à mort. Pour cela, il devra faire preuve de ruse, de stratégie et d’impartialité en éliminant tous les obstacles se dressant sur son chemin et en manipulant les clans de manière à les dresser les uns contre les autres.

« On n’éprouve rien du tout quand on tue quelqu’un. De toutes façons on va tous mourir tôt ou tard »

Le contexte sicilien permet aussi à Di Leo d’élargir quelque peu son propos et ainsi de présenter les connexions de la mafia avec la sphère politique et économique de l’île, montrant de fait l’ampleur de son pouvoir et de ses ramifications. Dès lors, il dépeint un univers de corruption - économique mais aussi moral, à l’image de la projection d’un film porno en ouverture - généralisé et glauque dans lequel tous les représentants de la force publique (policiers, élus, juges) semblent pourris jusqu’à la moelle. Si le film enchaine les séquences spectaculaires et marquantes (l’incendie meurtrier du cinéma, le viol collectif de la fille d’un parrain), il parait aussi (paradoxalement) beaucoup plus grandiloquent et caricatural que ses deux prédécesseurs, tant dans son traitement de ses personnages (la jeune fille droguée et nymphomane) que dans sa vision très sombre de la corruption en Sicile. Même s’il demeure assez jouissif à suivre, « Le boss » demeure quand même le moins marquant des trois films de la trilogie. Et ce en dépit d’un casting assez prestigieux, composé à la fois de vedettes américaines (Henry Silva, Richard Conte) et italiennes (Gianni Garko).

Le blu-ray : Le film est présenté en version restauré dans un nouveau Master Haute-Définition et proposé en version originale italienne (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par René Marx (17 min.’), de « Histoires de mafia » (25 min.), ainsi que d’une Bande-annonce d’époque.

Édité par Éléphant Films, « Le boss » est disponible en blu-ray ainsi qu’en DVD depuis le 1^er juin 2021. Il est également disponible au sein du coffret (blu-ray ou DVD) de la « Trilogie du milieu » du même éditeur.

Le site Internet d’Elephant Films est ici. Sa page Facebook est ici.

Le boss

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