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09 May

Casino de Paris

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Films musicaux

Un grand merci à Pathé pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Casino de Paris » d’André Hunebelle.

 

Casino_de_Paris

« Tu ne devineras jamais : j’ai trouvé ma nouvelle héroïne au Casino de Paris ! C’est comme si je l’avais connu avant d’écrire ma pièce, c’est extraordinaire ! »

 

Alexandre Gordy, célèbre dramaturge, confi e le premier rôle de sa prochaine pièce à Catherine Miller, chanteuse de Music Hall. Déterminé à la séduire, il l’invite dans sa villa de la Côte d’Azur pour préparer la pièce. Elle y rencontre Jacques Merval, l’assistant d’Alexandre, qui est en fait le « nègre » de l’auteur à succès. Quand ce dernier tombe éperdument amoureux de Catherine, un combat s’engage entre les deux hommes pour conquérir le coeur de la jeune femme.

 

« Je ne suis pas amoureux d’elle : les femmes faciles, ce n’est pas encore de mon âge ! »

 

Casino_de_Paris_Caterina_Valente

Ancien maitre verrier arrivé par le plus grand des hasards dans l’industrie cinématographique, André Hunebelle exerce d’abord des fonctions de producteurs (il est ainsi le premier à donner sa chance à Michel Audiard) avant de se consacrer, dès la fin des années 40, à une fructueuse carrière de réalisateur. Principalement dédiée aux divertissements populaires, sa riche filmographie fera d’abord la part belle aux films de cape et d’épée (« Les trois mousquetaires » en 1953 et « Cadet Roussel » en 1954 avec Bourvil puis « Le bossu » en 1959 et « Le capitan » en 1960 avec Jean Marais) avant de glisser progressivement au cours des années 60 vers le registre du film d’aventure policier, dans lequel il s’illustrera avec deux sagas : « OSS 117 » et (surtout) « Fantômas ». Avant de finir sa carrière dans le domaine de la comédie pure en dirigeant les premières aventures cinématographiques des Charlots au début des années 70. En 1957 néanmoins, il sortira un peu de sa zone de confort et réalisera, entre deux comédies dramatiques, son unique comédie musicale, « Casino de Paris », qui sera (encore) un vrai succès populaire, réunissant pas moins de trois millions de spectateurs dans les salles.

 

« Vous ne connaissez pas Ménilmontant ? Alors vous ne connaissez pas Paris ! »

 

Casino_de_Paris_Gilbert_Bécaud

Il faut dire qu’en cette fin des années 50, Gilbert Bécaud est assurément l’une des plus grandes attractions de la variété musicale française. « Monsieur cent mille volts » électrise alors les salles de concert et ringardise tout ce que la scène compte de chansonniers et de chanteurs réalistes. Un succès qui lui a déjà valu de tourner l’année précédente dans « Le pays d’où je viens » de Marcel Carné, qui sera un succès commercial à défaut d’enthousiasmer la critique. Il réédite donc avec « Casino de Paris », film musical d’inspiration américaine (le mythe de la naissance d’une vedette, comme dans « Une étoile est née ») mais traité avec une légèreté purement française. L’histoire reposant sur le principe d’un triangle amoureux teinté de mystification dans lequel une jeune et sage comédienne en herbe se voit courtisée par un vieil et célèbre auteur de théâtre rêvant de devenir son Pygmalion, ainsi que par le nègre de ce dernier, véritable auteur dans l’ombre de toutes ses pièces. Et de fait, l’ensemble est primesautier, léger, badin à souhait. On pourrait même lui trouver un charme désuet (représentation d’une France heureuse et ensoleillée dans les décors luxueux de la Riviera), en dépit de son scénario archi convenu et prévisible. Mais force est de constater que l’ensemble manque un peu de peps et de magie : Bécaud n’est pas Gene Kelly (et, plus généralement, il n’est pas un acteur né), Caterina Valente manque de charisme tandis que Vittorio De Sica cabotine à mort en vieux beau libidineux. Surtout, les numéros musicaux paraissent d’autant plus longuets (à l’image de l’interminable séquence muette du cirque) que les chansons qui les accompagnent (composées pour l’occasion par Bécaud) ne paraissent pas les plus inspirées de son répertoire. Si l’ensemble n’est pas déplaisant, il n’est donc pas franchement marquant non plus. « Casino de Paris » est ainsi plus une curiosité qu’autre chose, qui ravira surtout les fans du chanteur.

 

Casino_de_Paris_Vittorio_De_Sica

 

**

Le DVD : Le film est présenté dans un Master restauré HD et proposé en version originale (2.0). Des sous-titres français pour malentendants et anglais sont également disponibles.

 

Côté bonus, le film est accompagné de « Retour au Casino de Paris » : entretiens autour du film avec Sébastien Le Pajolec et Jacques Pessis (37 min.) ainsi que d’Actualités Pathé : Gilbert Bécaud fête ses 30 ans et la sortie de Casino de Paris (1957, 1 min.).

 

Édité par Pathé, « Casino de Paris » est disponible en édition limité combo blu-ray + DVD depuis le 26 avril 2023.

 

Le site Internet de Pathé est ici. Sa page Facebook est ici.

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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!