Time lapse
Un grand merci à Condor Entertainement pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Time lapse » de Bradley King.
« Je ne crois pas aux coïncidences, cette machine photographie le futur ! »
Finn, Callie et Jasper, trois jeunes colocataires, découvrent le cadavre de leur voisin scientifique. En inspectant sa maison, ils tombent sur une mystérieuse machine qui semble chaque jour photographier leur propre salon 24h à l’avance. Excités par l’idée de pouvoir visualiser leur avenir, ils décident de tirer profit de cette découverte et de l’utiliser à des fins personnelles. Mais, leur soudaine réussite finit par éveiller les soupçons et le trio se retrouve très vite plongé dans une spirale infernale. Parviendront-ils à en sortir indemnes ?
« Si vous lisez ceci c’est qu’on demain »
Hollywood est un monde sans pitié au sein duquel il est difficile de faire son trou. Le réalisateur Bradley King en sait quelque chose. Voilà déjà près de quinze ans qu’il écrit et réalise des courts-métrages sans pour autant avoir - jusqu’ici du moins - véritablement réussi à percer. Pourtant remarqué dès son premier court-métrage, « Action figures » en 2004, le jeune réalisateur va alors disparaitre de la circulation pendant près de sept ans. Ce n’est qu’au début de la décennie 2010 que l’on retrouve sa trace, Bradley King réalisant coup sur coup trois nouveaux courts-métrages : « Drive time » et « Dear John » en 2011 et « Requiem » en 2012. Deux ans plus tard, en 2014, il passe à la réalisation de son premier long-métrage, « Time lapse ». Ouvertement inspiré d’un épisode de la deuxième saison de la série « La quatrième dimension », « A most unusual camera » (1961), le film a été en outre totalement autofinancé et donc, à ce titre, tourné pour un budget minime. Ce qui ne l’a pas empêché d’être présenté et récompensé dans de nombreux festivals de films de science-fiction. A noter que le comédien John Rhys-Davies (connu pour son interprétation du mythique Gimli, Seigneur nain du « Seigneur des anneaux ») a participé au film en tournant deux scènes, toutes deux finalement coupées au montage.
« Si tu pouvais choisir ce que tu veux voir dans la prochaine photo, qu’est-ce que tu voudrais ? »
En terme cinématographique, le « Time lapse » est un effet de montage consistant à accélérer artificiellement les images. Chez Bradley King, le « Time lapse » est au centre d’un scénario de science-fiction plutôt malin, basé sur le concept du paradoxe temporel. Ou comment la vie de trois jeunes colocataires va être bouleversée par la découverte d’un appareil photo géant qui leur prédit l’avenir avec 24 heures d’avance. Si la thématique du voyage dans le temps - et plus encore celle de des conséquences de nos actes sur notre futur - n’est pas nouvelle au cinéma (on pense à « Retour vers le futur », « L’effet papillon », « Un jour sans fin » ou encore « L’armée des douze singes »), force est de reconnaitre que Bradley King mène plutôt bien sa barque, en axant principalement son film sur les incidences de la machine sur la vie des trois héros. Les prévisions de celle-ci faisant alors ressortir les travers de chacun (cupidité, jalousie, suspicion) au point de les attirer dans une spirale infernale de complications, de violences et de crimes. Comme si l’absence de hasard ou d’incertitude laissait forcément place à la fatalité. Bien écrit et totalement maitrisé, ce « Time lapse » se révèle être un film très efficace, qui parvient à tenir en haleine les spectateurs malgré une économie de moyens évidente (très peu de décors et d’effets visuels) et un scénario parfois un peu borderline (beaucoup de morts sans que personne ne s’aperçoive de rien !). Il s’agit également d’un film très référencé, Bradley King lorgnant ouvertement les films d’Hitchcock (pour le voyeurisme de « Fenêtre sur cour ») mais aussi de Danny Boyle, à qui il emprunte en partie la trame scénaristique (l’intrusion d’un étranger qui met à mal les relations entre trois amis colocataires de Petits meurtres entre amis). La réussite du film doit également beaucoup à l’énergie de ses trois jeunes acteurs plutôt convaincants. De quoi imposer ce « Time lapse » comme un film de science-fiction efficace et fort sympathique.
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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres optionnels français sont également proposés. Côté bonus, le film est accompagné de deux scènes coupées, l’une avec l’actrice Danielle Panabaker, l’autre avec l’acteur John Rhys-Davies.
Edité par , « Time lapse » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 20 juillet 2016.
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