Blue jean cop
Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Blue jean cop » de James Glickenhaus, dans le cadre de sa collection « Midnight collection ».
« Si jamais tu nous a raconté des conneries, on te mettra dans la même cellule que le gros LeRoy. Quand tu sortiras dans cinq ans, on pourra voir le ciel à travers ton fion ! »
L’avocat Roland Dalton est chargé de défendre un dealer accusé du meurtre d’un policier. Celui-ci affirme avoir agi en état de légitime défense face à cet officier en civil qui cherchait à le racketter. Dalton fait appel à Richie Marks, un policier marginal peu apprécié des siens, pour mener l’enquête. Ils découvrent bientôt l’existence d’un réseau de corruption au sein des forces de l’ordre…
« Si je sais me servir d’un flingue ? Je suis new-yorkais pardi ! »
Grâce au succès de son film « The exterminator », modèle de vigilante movie réalisé en 1980, le réalisateur James Glickenhaus s’est imposé comme l’une des principales figures du cinéma bis des années 80, période phare pour le cinéma de genre et d’exploitation qui vit la multiplication de films de série B à petits budgets destinés au circuit des salles de quartier ainsi qu’à l’exploitation vidéo. Après plusieurs succès publics (« Le soldat » en 1982, « Le retour du chinois » en 1985), obtenus notamment par l’essor de la VHS et des vidéoclubs, il signe en 1988 le polar « Blue jean cop », qui restera probablement comme son dernier succès autant que son dernier film mémorable. En effet, le tournant des années 90 sera difficile pour le réalisateur qui enchainera alors quelques (grosses) déconvenues avec les nanars « McBain » (1991, pourtant porté par le grand Christopher Walken), « Le triomphe des innocents » (1993) et « Timemaster » (1995), qui mettront un terme définitif à sa carrière de réalisateur. Après quoi, il se consacrera uniquement à ses activités de producteur et à sa collection d’automobiles.
« Pourquoi penses-tu que c’est fatalement mon destin de devoir récurer les chiottes de la société ? »
Inspiré par un fait divers réel (des flics new-yorkais ripoux rackettaient des dealers leur permettant ainsi de prospérer dans certains quartiers de la ville), « Blue jean cop » nous replonge au cœur du New-York des années 80. Une époque bénie pour les malfrats en tous genre et durant laquelle la ville voit son taux de criminalité exploser : les dealers et les prostituées battent le pavé tandis que les trafics de drogue et l’industrie du sexe attirent tout ce que le pays compte de dépravés, de pervers et de criminels. Quant à la police, la corruption qui gangrène ses cadres explique son inefficacité. Prenant pour décor les bas-fonds de cette ville alors en pleine ébullition, James Glickenhaus signe avec « Blue jean cop » un polar viril doublé d’un western urbain redoutablement efficace. Etonnamment bien écrit et équilibré, le scénario parvient ainsi à tisser une intrigue policière de bonne facture, réservant de nombreux rebondissements, le tout mâtiné d’une bonne dose d’humour (le maton qui propose à ses taulards leur capote quotidienne !) et de scènes d’action particulièrement efficaces (course-poursuite en moto, intervention musclée dans une fête foraine). Seule la dernière scène (l’intervention dans l’avion), plus grotesque que spectaculaire, semble un peu hors-jeu. Surfant sur la mode du buddy movie remise au goût du jour grâce au succès quelques mois plus tôt de « L’arme fatale » de Richard Donner, le film doit également beaucoup à son formidable tandem composé de Sam Elliott dans le rôle du shérif incorruptible et borderline et de Peter Weller (tout juste auréolé du succès de « Robocop » de Paul Verhoeven) dans celui de l’avocat insolent et intransigeant. Mais plus encore, le film surprend par l’audace de son aspect subversif, n’hésitant jamais à montrer de façon crue les bas-fonds new-yorkais (bordels, maisons SM, sex-shops, bidonvilles) autant que l’envers du rêve américain (les flics corrompus jusqu’à la moelle, prêts à assassiner froidement un avocat - et donc derrière lui toute idée de justice - pour préserver leur lucratif business). Polar très efficace doublé d’un buddy movie vraiment sympa, ce « Blue jean cop » se révèle être une très bonne surprise.
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Le Blu-ray : Le film est présenté pour la première fois dans un nouveau master HD restauré. Il est proposé en version originale américaine (2.0) et en version française (1.0). Des sous-titres optionnels français sont proposés. Côté bonus, le film est accompagné de sa seule bande-annonce.
Edité par Carlotta, « Blue jean cop » est disponible en DVD et en blu-ray depuis le 6 juillet 2016.
Le film fait partie de la « Midnight collection » initiée par Carlotta qui ressort ainsi pour la première fois en DVD et en blu-ray les grands classiques du cinéma bis américain qui cartonnaient alors en VHS dans les années 80. « Le scorpion rouge », « The exterminator » et « Maniac cop » sont également disponibles dans la même collection.
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