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02 Feb

La brigade héroïque

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Westerns

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/fe/Poster_of_the_movie_Saskatchewan.jpg« Jamais mes ancêtres n’ont vu de Sioux américains dans cette région »


Printemps 1877. De retour d'une saison de chasse, O'Rourke, sergent des Tuniques Rouges de la cavalerie canadienne, et Cajou, indien Cree et frère adoptif d'O'Rourke, tombent sur Grace Markey, seule survivante d'un convoi attaqué par les Sioux.


De retour au fort, O'Rourke informe le commandant Benton que les Sioux ont traversé la frontière canadienne et qu'ils vont tenter de rallier les Crees. Benton reçoit l'ordre de désarmer les Crees et de partir pour Fort Walsh. Au cours de ce périple, O'Rourke prend la situation en main...


« Si on a été capable de maintenir la paix au Canada avec un effectif de moins de 300 hommes, c’est que jusqu’ici on traitait les indiens comme des êtres humains »


labrigadeheroque2.jpgAprès avoir fait ses classes comme acteur, producteur et assistant réalisateur (notamment pour D. W. Griffith) durant la période du cinéma muet, Raoul Walsh prend du galon avec l’avènement du parlant, devenant un réalisateur à part entière. Se spécialisant d’abord dans les films noirs et de gangstersLes fantastiques années 20 », « La grande évasion », « Une femme dangereuse ») et les films de guerreDu sang sur la neige », « Aventures en Birmanie »), il devient l’un des réalisateurs les plus prolifiques des années 30 et 40. Mais plus que tout, c’est dans le western – son genre de prédilection – que Walsh s’illustre le plus. S’imposant comme l’un de ses meilleurs spécialistes, il réalise quelques films majeurs du genre (« La charge fantastique », « La rivière d’argent », « Une corde pour te pendre », « Les aventures du Capitaine Wyatt », « Les implacables ») et offre même son premier rôle à John WayneLa piste des géants » en 1930). Après un début de décennie 50 pour le moins prolifique (pas moins de 11 films réalisés entre 1950 et 1953 !), Raoul Walsh ralentit un peu la cadence et réalise un seul film en 1954, le western « Saskatchewan » (du nom de la province canadienne où il a été tourné), sorti en France sous le titre « La brigade héroïque ».

 

« Si on perd on sera scalpé. Si on gagne on sera pendu. »


i_10409_photo_brigade.jpgBien qu’ils ne soient pas directement liés, « La brigade héroïque » commence là où « La charge fantastique » se terminait quinze ans plus tôt. A savoir juste après la bataille de Little Big Horn (1876), durant laquelle les Sioux allaient s’offrir une victoire symbolique contre l’armée américaine ainsi que le scalp du mythique Custer. En conséquence de quoi les Sioux allaient être traqués et poursuivis par la cavalerie américaine jusqu’en territoire canadien où ils tenteront de rallier à leur lutte les paisibles tribus Cree. Assez inédit dans l’univers du western, ce changement de frontière et d’horizon devait conférer à ce film une touche d’exotisme nordique. Ainsi, les tuniques bleues de la cavalerie américaine (élément à part entière de la mythologie du western, à laquelle le grand John Ford consacrera même une trilogie) laissent ici place aux tuniques rouges de la police montée canadienne, qui n’avaient eu jusqu’ici les honneurs que d’un seul film, « Les tuniques écarlates » de Cecil B. DeMille (1940). En traversant la frontière, Walsh adopte pour l’occasion le point de vue des canadiens : pragmatiques et humains envers les indiens, ceux-ci vivent d’ailleurs en bonne intelligence avec eux. Tout le contraire de l’Amérique, qu’il critique sévèrement au travers du personnage du shérif, à la fois violent (envers la femme), lâche (il veut abandonner le soldat blessé, il tue un indien dans le dos) et manipulateur. Et alors que l’Amérique termine dans un bain de sang ses guerres indiennes, les soldats canadiens seront sauvés des Sioux par l’intervention des Cree. Porté par un très bon Alan Ladd et un Technicolor qui magnifie les superbes décors naturels du Saskatchewan, « La brigade héroïque » s’avère être un très bon western. Et un plaidoyer pour la réhabilitation des indiens, comme ont pu le faire quelques mois avant lui Dalmer DavesLa flèche brisée ») ou Anthony MannLa porte du diable »).

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B
<br /> Un très beau film en effet, mais basé sur une erreur historique : lors de l'arrivée des sioux après leur victoire à little big horn, ils ont été très bien acceuillis par le Canada, qui leur ont<br /> offert protection et amitié, gite et couvert durant quelques années, et négociations avec les américains pour leur permettre un retour au pays sans représailles. Donc pas de bataille sanglante<br /> entre sioux en tuniques rouges. C'est encore donner une mauvais image des améridiens, sioux en sanguinaires, et Cree en laches et traitres à leur nation. Mais ça reste un bon film..<br />
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C
<br /> Bizarrement, un classique qui m'a échappé. Il faudra que j'essaie de le trouver <br />
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