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26 Aug

My name is Hallam Foe

Publié par platinoch  - Catégories :  #Drames

« Maintenant que ta sœur est partie, il faudrait que tu te trouves une nouvelle occupation, de nouveaux amis. Ce n’est pas bon de rester seul à ruminer »

Hallam Foe, 17 ans, vit en pleine campagne écossaise avec son père et sa belle-mère. Leurs relations sont assez difficiles. Perturbé par la disparition de sa mère, cet adolescent n'a qu'une passion: la vie des autres. Il a même développé une étrange manie: espionner les individus qui l'entourent.
A la suite d'une violente dispute avec son père, Hallam décide de quitter le nid familial pour Edimbourg. Du haut des toits de la capitale, il se met alors à découvrir la ville et ses habitants et plus particulièrement la troublante Kate dont le visage lui paraît très vite familier...

« C’est bien d’avoir un but. Je prends le rythme et je chante dans ma tête. Ça m’évite de penser »

.

Près de cinq ans après son « Young Adam », le réalisateur britannique David McKenzie nous revient avec une nouvelle histoire d’adolescent torturé. Pour son quatrième long métrage, McKenzie décide donc d’adapter à l’écran le roman de son ami écrivain Peter Jinks, « Hallam Foe », publié en 2002. Un roman que le réalisateur n’hésite pas à comparer au mythique « Attrape-cœur » de Salinger. Rien que ça. Précédé d’une flatteuse critique, le film a été présenté en compétition officielle au Festival de Berlin 2007 ainsi qu’à celui du film britannique de Dinard, dont il est reparti avec le Prix du Meilleur film.

« Sinon, comment ça se passe avec ton sosie ? T’as l’impression de baiser maman ? »

De toute évidence, « My name is Hallam Foe » était la curiosité de l’été à voir. Le petit film d’auteur anglais un peu dérangeant qui faisait office de curiosité et de probable bonne surprise. Pourtant à l’évidence, le film de McKenzie aura été très largement surcoté. D’inspiration Hitchcockienne assez classique (on pense inévitablement à « Fenêtre sur cour »), cette histoire de gamin torturé par le décès mystérieux de sa mère et par le remariage de son père, avait de quoi nous offrir un portrait intéressant d’ado tentant de se reconstruire et de s’émanciper. Mieux, ce vilain petit canard qui semble tout droit sorti de l’univers de Charles Dickens était rongé par une violence insondable, un Œdipe des plus prégnant et un fâcheux penchant pour le voyeurisme. De quoi permettre au réalisateur d’instaurer une ambiance des plus pesantes avec succès. Pour autant, on peut se demander hélas pourquoi ce dernier a cru bon de jouer la carte de la surenchère. Car les travers de cet adolescents suffisaient à créer cette ambiance si particulière. A quoi nous infliger ces inutiles scènes de sexe entre Hallam et sa détestée belle-mère, sa relation particulièrement ambiguë avec sa patronne qui se révèle être le portrait craché de sa défunte mère, ou encore son rituel de déguisement à grands coups de rouge à lèvres et de chapeau en putois? Autant de détails bateaux, scabreux et clichés, qui s’ils renforcent l’aspect glauque du film, lui retire en contrepartie toute son authenticité et sa charge émotionnelle. Cela est d’autant plus dommage que le réalisateur parvient malgré tout à insuffler un peu de poésie le temps de quelques séquences, notamment lorsque Hallam contemple amoureusement sa patronne depuis les toits, scènes qui ne sont pas sans rappeler « La belle et la bête » ou même « King Kong ».  Côté réalisation, McKenzie joue un peu les fumistes, en misant sur une mise en scène faussement épurée, brute et cheap, alors que celle-ci s’avère parfaitement étudiée et calibrée pour lui donner un petit côté « film indépendant ». Pour autant, on retiendra la bande musicale très accrocheuse, où on retrouve notamment Franz Ferdinand. Mais si le film s’avère plutôt convaincant, il le doit surtout à la performance magistrale de ses comédiens. Notamment au jeune Jamie Bell, qui crève littéralement l’écran par l’intelligence de son jeu, subtil mélange de force, de fragilité et de folie. A ses côtés, on découvre une Sophia Myles au jeu tout aussi fin et troublant, à la fois sensuelle, maternelle, et surtout très ambiguë. A noter enfin les bonnes prestations des seconds rôles tels que Cieran Hinds ou Claire Forlani. Au final, « Hallam Foe » s’avère être un film plutôt convaincant en dépit de ses défauts et son aspect un peu cliché et factice. Pas mal, mais franchement surcoté.

  



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M
J'ai beaucoup aimé ce film, pas surcotté pour un sous de ma part. Jamie Bell est vraiment captivant et Sophia Myles fait office de révélation. Un film atypique qui vaut le coup d'oeil
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