Blown away
Un grand merci à L’Atelier d’Images pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Blown away » de Stephen Hopkins.
« Tu aurais dû rester un bon flic de quartier comme moi : c’est plus facile d’éviter les balles que les bombes ! »
Secouée par une série d’attentats sans précédent la ville de Boston rappelle sur le terrain le démineur Jimmy Dove sur le point de quitter son poste. Les premiers éléments révèlent que le terroriste qu’il doit affronter est plus habile et vicieux que tous ceux auxquels il a dû faire face. Ce redoutable adversaire n’est pas un inconnu et surgit d’un passé que Jimmy préfèrerait oublier. Leur affrontement est désormais inévitable…
« T’as entendu parler du big bang ? On dit que l’univers serait né d’une explosion ! »
Réalisateur quelque peu oublié aujourd’hui, l’australien Stephen Hopkins se fait d’abord un nom dans le milieu su spot publicitaire avant d’être révélé au grand public grâce au film d’horreur « Freddy 5 : l’enfant du cauchemar » (1989). Si le film n’est pas à proprement parler un succès, il lui ouvre néanmoins les portes de l’industrie hollywoodienne, au point de se retrouver au cours des années suivantes à diriger de grosses productions – mêlant le plus souvent thriller et action – telles que « Predator 2 » (1990), « Blown away » (1994), « L’ombre et la proie » (1996) ou encore « Perdus dans l’espace » (1998) dont l’échec commercial maquera le début de son déclin. Si on le retrouve encore aux manettes de productions plus modestes durant les années 2000 (« Suspicion », remake du célèbre « Garde à vue » de Claude Miller en 2000 ; « Moi, Peter Sellers » en 2004), c’est surtout à la télévision que le réalisateur trouve un nouveau souffle, en participant activement à la réalisation de la série à succès « 24h chrono ». Après un dernier crochet en 2016 par le cinéma après plus de dix ans d’absence avec « La couleur de la victoire » (biopic plutôt réussi sur Jesse Owens malheureusement passé un peu inaperçu à sa sortie), l’australien semble désormais se consacrer exclusivement au petit écran.
« Ne sors pas ton couplet politique pour te justifier. Tu agis seulement par vengeance. »
Presque dix ans avant les tragiques attaques du 11 septembre 2001, Hollywood envisageait déjà avec crainte que l’Amérique soit la cible d’une vague d’attentats meurtriers. Sans pour autant pouvoir en prévoir l’ampleur ni les commanditaires. Ainsi, dans « Blown away », la terreur qui s’abat sur la ville de Boston n’est pas le fait d’une organisation criminelle mais bien l’œuvre d’un sociopathe isolé. En l’occurrence un ancien combattant de l’Armée républicaine irlandaise en cavale, cherchant à se venger d’un ancien compagnon de lutte ayant refait sa vie de l’autre côté de l’Atlantique sous une fausse identité comme démineur au sein de la police de Boston. Mésestimé lors de sa sortie, « Blown away » est pourtant un thriller policier à la tension haletante, rythmé par l’explosion des bombes toujours plus sophistiquées et machiavéliques laissé derrière lui par l’assassin. Avec son lot de séquences marquantes (l’évasion de la prison en ouverture du film, le sacrifice du vieux flic confident, le final entre le concert et la fuite en voiture) qui viennent contrebalancer ses quelques facilités scénaristiques. De façon assez astucieuse, le film trouve même une dimension assez cathartique en ce que son héros doit subir le déluge de feu qui s’abat sur lui pour s’affranchir enfin de son passé et aborder plus sereinement l’avenir. Côté réalisation, Hopkins sait pleinement comment faire monter la pression et s’amuse ainsi à jouer avec nos nerfs (notamment la séquence où il filme au plus près le gaz ou les prises électriques pour laisser croire que la maison serait piégée alors qu’il n’en est rien), même s’il abuse parfois de tics de réalisation très 90’s (les ralentis notamment). Porté par un excellent casting (Jeff Bridges, Forrest Whitaker, Lloyd Bridges) – même si Tommy Lee Jones en fait un peu des caisses – « Blown away » se révèle être un thriller efficace et électrique toujours aussi plaisant à regarder.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « Le Blockbuster mésestimé » par Philippe Guedj, journaliste au Point Pop (21 min.), Analyse de séquence par Philippe Guedj (7 min.), d’un Making of (1994, 21 min.), d’une Bande-annonce originale et de Bandes-annonces éditeur.
Édité par L’Atelier d’Images, « Blown away » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 20 septembre 2022.
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