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05 Sep

La chute de l'empire romain

Publié par Platinoch  - Catégories :  #peplum

Un grand merci à Rimini Éditions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La chute de l’empire romain » d’Anthony Mann.

 

La_chute_de_l_empire_romain

« Je ne veux pas sa mort. Je veux qu’il se soumette. »

 

César sent la mort approcher et désigne Livius pour lui succéder.

Mais son fils Commode refuse de s’effacer : il fait assassiner son père et s’empare du trône. Livius va tenter de s’opposer à lui.

C’est le début d’une époque troublée pour Rome, qui va entamer son déclin.

 

« A quoi devons-nous la force de notre Rome actuelle si ce n’est à sa dureté et à son intransigeance ? »

 

La_chute_de_l_empire_romain_Alec_Guinness

D’abord acteur de théâtre, Anthony Mann intègre l’industrie cinématographique à la fin des années 30 en qualité de répétiteur pour la société de production de David O. Selznick. Il participe ainsi, dans l’ombre, à quelques-unes des plus grosses productions du studio (et de son époque), telles que « Autant en emporte le vent » ou « Rebecca ». Mais rapidement, il montre une réelle appétence pour la réalisation, métier qu’il apprend notamment en assistant le cinéaste Preston Sturges (sur « Les voyages de Sullivan »). Promu réalisateur au début des années 40, il se fera progressivement un nom dans le monde de la série B en enchainant les films noirs (« La brigade du suicide », « Marché de brutes », « Il marchait la nuit ») puis des westerns au cours de la décennie suivante (« Winchester 73 », « L’appât », « Les affameurs », « Je suis un aventurier », « L’homme de la plaine », tous portés par son ami de longue date James Stewart). Des films pour la plupart très réussis et ayant en commun un certain sens de l’épure et de la concision au service d’une recherche d’efficacité. A la fin des années 50, alors qu’Hollywood est atteint par une folie des grandeurs qui se traduits par des projets de fresques épiques au faste démesuré (« Ben Hur », « Cléopâtre »…), Mann prend du galon et se voit offrir la direction de sa première superproduction, en l’occurrence « Spartacus », porté par la star Kirk Douglas. Mais suite à des divergences artistiques, il se retrouve finalement débarqué du projet après quelques jours de tournage et remplacé par Stanley Kubrick. Mais le producteur indépendant Samuel Bronston (qui pour la petite histoire était le neveu de Trotsky), qui se spécialise alors dans la production de grandes fresques épiques tournées à des coups très avantageux en Espagne (« Le roi des rois », « Les 55 jours de Pékin »), le relance en lui confiant coup sur coup la réalisation de deux grosses productions : « Le cid » (1961) et « La chute de l’Empire romain » (1964). Un projet faramineux (le forum romain est alors l’un des décors les plus grands jamais construits pour un film) qui ne rencontrera malheureusement pas son public et qui restera célèbre pour être l’un des films les moins rentables de l’histoire du cinéma.

 

« Dis à Commande qu’il y aura une nouvelle Rome. Ou un nouveau César. »

 

La_chute_de_l_empire_romain_Sophia_Loren

Et pourtant, à quelques détails près, la même histoire connaitra un succès monumental trente-cinq ans plus tard, lorsque Ridley Scott signera son « Gladiator ». Tous les éléments étaient pourtant déjà là : la trahison du despotique Commode envers son père, le sage et éclairé Marc-Aurèle, puis sa rivalité avec le meilleur de ses généraux opposé à sa gouvernance brutale. Sauf que ce dernier ne finira pas esclave et jeté comme combattant dans l’arène. C’est d’ailleurs là que les deux films diffèrent : Anthony Mann préférant aborder son récit par une approche psychologique (comment le loyal Livius acceptera finalement de se retourner contre César pour rétablir la République) quand Scott privilégiera pour sa part une intrigue plus mélodramatique, centrée sur la vengeance et propice à l’action. Pour autant, « La chute de l’empire romain » n’en reste pas moins un film d’aventures porté par un vrai souffle épique et ponctué de séquences tout à fait spectaculaires, comme celle du duel de char en bordure de la montagne, cette bataille de cavalerie opposant l’armée de Lucius à celle des perses, ou encore le duel final entre les deux antagonistes cachés du regard de la foule par les boucliers de la garde prétorienne. Alors finalement, au-delà même de la dimension politique et peut-être plus réflexive du film de Mann qui ménage peut-être quelques moments plus « lents », c’est peut-être au niveau du casting que cette version pèche un peu. En effet, initialement prévu pour tenir les deux rôles principaux, Charlton Heston et Richard Harris ont finalement abandonné le projet pour des questions d’emploi du temps et ont été remplacé respectivement par le musculeux (et très falot) Stephen Boyd (dont le physique n’a d’ailleurs rien de franchement romain !) et un Christopher Plummer aussi flippant que cabotin. S’il est sans doute moins virevoltant que sa relecture moderne, cette « Chute de l’empire romain » offre tout de même un fastueux et solide spectacle.

 

La_chute_de_l_empire_romain_Anthony_Mann

 

***

Le DVD : Le film est présenté dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

 

Côté bonus, un second DVD propose les suppléments suivants : « L’anti-héros selon Anthony Mann » par Jacques Demande, critique cinéma à la revue Positif (2021, 12 min.), « Un empire nommé Bronston » par Samuel Blumenfeld, critique cinéma au journal le Monde (2021, 20 min.), « La Chute de l’empire hollywoodien » par Jean-François Rauger, directeur de la programmation à la Cinémathèque Française (2021, 13 min.), Analyse du film par Jean Douchet, critique et historien du cinéma (2005, 31 min.) et « Requiem » par Claude Aziza, maître de conférences honoraire de langue et littératures latines à la Sorbonne Nouvelle (2005, 43 min.).

 

Édité par Rimini Éditions, « La chute de l’empire romain » est disponible en édition limité médiabook combo blu-ray + DVD incluant également un DVD dédié aux bonus ainsi que le livre « La Chute de l’empire Romain » écrit par Stéphane Chevalier (96 pages) depuis le 2 février 2022.

 

La_chute_de_l_empire_romain_Blu_ray_Rimini_Editions

 

La page Facebook de Rimini Éditions est ici.

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