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28 Sep

Hommage à Paul Newman

Publié par platinoch  - Catégories :  #Hommage

Il était « Le plus sauvage d’entre tous » (Ritt – 1963). Paul Newman est décédé ce vendredi 25 septembre 2008 des suites d’un cancer du poumon, à l’âge de 83 ans. Acteur charismatique et racé, au physique viril et très avantageux, au regard bleu acier et au jeu subtil, le comédien aura été l’un des jeunes premiers (pour ne pas dire sex-symbol) les plus en vue des années 50 et 60. Si ce n’est le plus en vue. Car dans son registre, seul son camarade de promotion de l’Actor Studio, Marlon Brando, aura pu lui faire un peu d’ombre, encore que les deux comédiens n’évoluaient pas dans le même registre. Car si Brando s’est fait une spécialité des rôles ambigus mêlant virilité et fragilité, Newman, par modestie sans doute, aura toujours préféré les rôles d’antihéros modestes et emprunts de cool-attitude.

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De l’acteur, on se souviendra notamment de la diversité de ses rôles, qui l’auront amené dans des registres aussi différents que le drame (« L’arnaqueur » de Rossen en 1961, « Exodus » de Preminger en 1960,  « Marqué par la haine » de Wise en 1956, ou encore « Le verdict » de Lumet en 1983), le western (« Butch Cassidy et le Kid » de Roy en 1969, « Le gaucher » de Penn en 1958, « Hombre » de Ritt en 1967, « Luke la main froide » de Rosenberg en 1967, « Juge et hors-la-loi » de Huston en 1973, ou encore « Buffalo Bill et les indiens » de Altman en 1976), le polar (« Le rideau déchiré » de Hitchcock en 1966, « La toile d’araignée » de Rosenberg en 1975, « Absence de malice » de Pollack en 1982, « Les sentiers de la perdition » de Mendes en 2002), la comédie (« L’arnaque » de Hill en 1974, « Le grand saut » de Coen en 1994, ou encore « Madame Croque-mari » de Thompson en 1964), le film de guerre (« Evasion sur commande » de Smight en 1968), et même le film catastrophe (« La tour infernale » de Guillermin en 1975) ou le film d’animation (« Cars » de Lasseter en 2006).  Mais plus encore, on se souviendra de sa brillante interprétation dans « La chatte sur le toit brûlant » (Brooks – 1958), où au sommet de leur beauté, il forme l’un des couples les plus glamour de l’histoire du cinéma avec Elizabeth Taylor, sur l’un des textes les plus incandescents de Tennessee Williams.

Ayant plus d’une corde à son arc, Paul Newman fut également un réalisateur reconnu, signant une poignée de films, dont « Rachel, Rachel » en 1968, « De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites » en 1973, ou encore « L’affrontement » en 1983. Aimant profondément les acteurs, son passage derrière la caméra semblait dès lors inévitable. D’autant plus que Newman a pu travaillé en tant qu’acteurs avec tous les plus grands cinéastes de son temps, de Preminger à Brooks, en passant par Hitchcock, Wise, McCarey, Huston, Altman, Lumet, ou encore Pollack. On retiendra également son mariage d’avec la comédienne Joan Woodward, ainsi que son indéfectible amitié avec le comédien Robert Redford.

Une riche carrière couronnée par pas moins de 10 nominations aux Oscars (8 fois comme meilleur acteur, une fois comme meilleur second rôle, et une fois pour la catégorie meilleur film) pour un seul trophée, celui de meilleur acteur dans « La couleur de l’argent » de Scorsese en 1986, remake de « L’arnaqueur » dans lequel il jouait en 1961. On retiendra également ses prix d’interprétations à Cannes pour « Les feux de l’été » en 1958, et à Berlin pour « Un homme presque parfait » en 1994.

Mais le talent de Paul Newman ne se limite pas à sa seule carrière cinématographique. Car l’homme a su faire également preuve de cœur et de générosité tout au long de sa vie, s’impliquant dans de nombreux combats moraux et caritatifs. Très engagé à gauche, Newman s’était déjà illustré en militant dans les mouvements des droits civiques. Un idéal de justice qui ne l’aura jamais quitté puisque le comédien investira et montera plusieurs société à buts caritatifs, reversant l’intégralité de leurs énormes bénéfices à des associations pour les plus démunis. Des grandes actions et une implication qui ne changeront en rien l’attitude de cet homme qui sera resté jusqu’au bout aussi discret que humble. A l’image de la discrétion avec laquelle il a géré médiatiquement sa maladie jusqu’à la fin. La grande classe en quelque sorte. C’est donc un très grand Monsieur, une véritable légende du cinéma qui nous quitte, et avec lui, une grande partie de la conscience et de l’humanisme de Hollywood. Au revoir, Monsieur Newman, et merci pour l’ensemble de votre œuvre.

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Commenter cet article
J
Un grand du cinéma nous a quitté assurément.
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S
Un immense acteur nous quitte.
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G
Oui, bravo pour ton bel hommage!
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B
Très bel homage pour un homme qui le mérite largement. Très grand acteur, très beau aussi et d'une grandeur d'âme. Il est de ceux qui marque dans l'histoire du cinéma et au delà. Décidément, 2008 est une année maudite pour le grand cinéma.
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!