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03 Nov

Black sea

Publié par Platinoch

Un grand merci à TF1 Vidéo ainsi qu’à l’agence Cartel pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Black sea » de Kevin McDonald.

« J’ai passé ma jeunesse à rêver de sexe et maintenant que je vieillis je ne pense qu’au fric. Sans fric dans ce monde t’es qu’une merde ! »

 

Alors qu’il a consacré sa vie au pilotage d’appareils sous-marins, le Capitaine Robinson se fait renvoyer par sa société, qui considère ne plus avoir besoin de ses services. Pour cet homme qui aura sacrifié sa vie et sa famille à son travail, la pilule est particulièrement dure à digérer. Amer, Robinson est écœuré par le comportement de son employeur et par cette société qui utilise sans égard les travailleurs pour mieux les jeter comme des kleenex. Un jour, un de ces amis lui parle d’un sous-marin nazi rempli d’or qui aurait été mystérieusement coulé en Mer Noire et jamais retrouvé. Robinson décide donc de monter un équipage pour partir à la recherche du fameux trésor.

 

« Ils nous virent comme des étrons mais les étrons remontent toujours à la surface ! »

 

Peu de gens le savent, mais le réalisateur anglais Kevin McDonald a de sacrés antécédents. En effet, il est le petit-fils du grand Emeric Pressburger, qui avec son acolyte Michael Powell, écrivit dans les  années 30 et 40 l’une des pages les plus prestigieuses du cinéma britannique. On se souvient ainsi des « Chaussons rouges », « Colonel Blimp » ou encore du magnifique « Narcisse noir ». Bercé dans une famille où le cinéma est une religion (son frère est également producteur), Kevin McDonald travaille d’abord comme réalisateur de documentaires pendant une dizaine d’années. Son travail est ainsi récompensé par l’Oscar du meilleur documentaire en 2000 pour « Un jour en septembre ». Ce n’est qu’à partir du milieu de la décennie des années 2000 qu’il s’essaye à la réalisation de longs métrages de fiction. Là encore, il connaitra le succès à plusieurs reprises, notamment avec « Le dernier Roi d’Ecosse » (2006), « Jeux de pouvoir » (2009) et « L’aigle de la neuvième légion » (2011). Son nouveau film, « Black sea » se contente chez nous d’une sorte direct-to-dvd.

 

« On va être dans un sous-marin rempli d’or. Que feras-tu si un matin un membre de l’équipage veut tripler sa part du gain ? »

 

Le film de sous-marin est un genre cinématographique en soit, fortement lié au genre du film de guerre, et qui a donné lieu à quelques classiques (« Das boot » de Wolfgang Petersen, « A la poursuite d’Octobre rouge » de John McTiernan, « K-19 le piège des profondeurs » de KatrynBigelow, ou encore « Torpilles sous l’Atlantique » de DicK Powell). Les plus cinéphiles se souviendront même que « 49ème parallèle », le film de Michael Powell scénarisé par Emeric Pressburger commençait par le torpillage d’un sous-marin nazi dans les eaux canadiennes. Simple coïncidence, évidemment. McDonald s’essaye donc à son tour à ce genre, mais davantage par le biais du film d’aventures. Ou comment une poignée d’individus revanchards et aventureux vont tenter l’impossible pour tenter d’empocher le gros lot. La (trop) brève présentation des futurs membres de l’équipée, tous spécialistes dans un domaine précis, laissait penser à une sorte de « Ocean’seleven » sous-marin. Mais on comprend très vite que l’aventure ne sera pas joyeuse et que le drame est sous-jacent. Car dans le film de McDonald, la dimension sociale n’est jamais bien loin. Les hommes d’équipage sont à l’image de la société qui les a rejeté et qu’ils critiquent : cupides, violents, sans foi ni loi. A la sensation d’enfermement s’ajoute donc une note de profonde mélancolie qui grandit tout au long du film. Comme si le Capitaine Robinson savait déjà qu’il ne referait pas surface. Par son histoire et son fatalisme, le film fait d’ailleurs penser à « 600 kilos d’or pur », petit film d’aventures bien ficelé signé Eric Besnard. Porté par un Jude Law tout en sobriété, « Black sea », en dépit de quelques petites maladresses scénaristiques, se révèle être un petit film plutôt efficace.

 

 

**

Le dvd : Edité par TF1 Vidéo, « Black sea » est proposé en VF et en VOST. Le film est accompagné du module « Embarquez à bord du sous-marin avec Jude Law », un reportage d’une trentaine de minute revenant sur le tournage.

Edité en dvd et en bluray, « Black sea » est disponible dans les bacs depuis le 21 octobre 2015.

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B
Oui, un film bien sympa malgré quelques petites faiblesses, se laisse néanmoins regardé avec intérêt.<br /> Bien vu les liens familiaux et scénaristiques...
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!