Terreur sur le Britannic
Un grand merci à Wild Side Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Terreur sur le Britannic » de Richard Lester.
« Il nous tient par un fil »
A peine a-t-il commencé son voyage que le luxueux paquebot de croisière « Britannic » se retrouve entre les mains d’un terroriste qui se fait appeler « Juggernaut ». Son but est simple : si le gouvernement Britannique ne paie pas une rançon de 500 000 livres, le paquebot et ses 1200 passagers seront pulvérisés ! Mais le gouvernement refuse de négocier et parachute à bord le commandant Anthony Fallon, expert en explosifs. Et tandis que les premières explosions se font ressentir, Fallon n’a que quelques heures pour désamorcer les autres bombes… s’il les trouve.
« Je n’ai rien fait à ce type et il va avoir ma peau »
Richard Lester est un cinéaste au parcours atypique. Et pour cause : élève surdoué, il entre à l’Université à quinze ans seulement et se retrouve propulsé réalisateur pour la télévision à vingt. Mais plus encore, alors qu’Hollywood apparait comme La Mecque du cinéma mondial, cet américain de naissance préfère s’expatrier à Londres dès la fin des années 50. Là, il deviendra rapidement la figure de proue cinématographique du « Swinging London » : il dirigera les deux films des Beatles (« A hard day’s night » et « Help ! »), obtiendra la Palme d’or cannoise pour la comédie « Le Knack… et comment l’avoir » (1965) avant de rediriger John Lennon dans la fable antimilitariste « Comment j’ai gagné la guerre ». Après quoi, il signera quelques films de capes et d’épée dans les seventies (« Les trois mousquetaires », « On l’appelait Milady », « La rose et la flèche ») avant de terminer sa carrière aux commandes de grosses productions (« Superman 2 » et « 3 »).
« Je t’ai déjà parlé de la mort ? C’est un détour que prend la nature pour te dire que tu t’es trompé de job ! »
Toutefois, en 1974, il s’offre une parenthèse entre les deux volets de ses « Trois mousquetaires » avec « Terreur sur le Britannic ». Un thriller nerveux dans lequel un mystérieux terroriste menace de faire sauter le paquebot de croisière qu’il a lui-même piégé s’il n’obtient pas le paiement d’une conséquente rançon. De façon extrêmement habile, le scénario mêle ainsi des éléments de film policier, de thriller, mais aussi de film catastrophe, genre alors très en vogue dans les cinémas américains et anglais (difficile d’ailleurs de ne pas penser à « L’aventure du Poséidon » qui cartonna au box-office deux ans plus tôt). Le début de l’opération de déminage, qui commence à la moitié du film, fait ainsi monter drastiquement la tension du film en jouant intelligemment sur les plans pseudo-technique (la démontage méthodique et précautionneux des cuves contenant les bombes) et la gestion du temps pour laisser croire à un compte à rebours réel. Sans parler de l’énigmatique méchant, qui se révèlera machiavélique jusqu’à la toute fin. Surtout, le film jouit d’un casting (principalement masculin il est vrai) de très haut vol (Omar Sharif, Richard Harris, Anthony Hopkins, Ian Holm) et a bénéficié d’un tournage sur un véritable paquebot, accentuant la dimension immersive et crédible du récit. Sans aucun doute, « Terreur sur le Britannic » demeure l’un des must du cinéma catastrophe des seventies.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, en version originale anglaise (1.0) ainsi qu’en version française (1.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « Richard Lester,l’art du naturel », entretien avec Nicolas Saada (28 min.) ainsi que de bandes-annonces.
Édité par Wild Side Vidéo, « Terreur sur le Britannic » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 2 octobre 2019.
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