Les fleurs de Shanghai
Un grand merci à Carlotta Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les fleurs de Shanghai » de Hou Hsiao-Hsien.
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« Une courtisane ne peut pas compter sur un seul client. Et les hommes ne se limitent jamais à une seule courtisane. »
Dans le Shanghaï du siècle dernier, entre l’opium et le mahjong, les hommes se disputaient les faveurs des courtisanes qu’on appelait les fleurs de Shanghaï. Wang, un haut fonctionnaire qui travaille aux affaires étrangères, partage ses aventures amoureuses entre Rubis et Jasmin…
« Nous travaillons toutes dans la même maison. Dans deux ou trois ans nous serons toutes mariées. Nous devons avoir conscience que notre période de gloire est très courte. »
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Figure de la Nouvelle-vague du cinéma taïwanais dont il fut, aux côtés du regretté Edward Yang, l’un des plus célèbres animateurs, Hou Hsiao-Hsien fut d’abord le cinéaste des chroniques sociales nostalgiques et plus ou moins autobiographiques (« Les garçons de Fengkuei », « Un temps pour vivre, un temps pour mourir ») au cours des années 80, avant de traiter durant les années suivantes de l’histoire de son pays et de sa relation complexe avec la Chine continentale (« Le maitre de marionnettes », « Good men, good women »). A la fin des années 90 cependant, il évolue vers un cinéma plus volontiers esthétique et contemplatif. Un nouveau cycle qu’il démarre en 1998 avec « Fleurs de Shanghai », plongée mélancolique dans la Chine continentale de la fin du dix-neuvième siècle.
« Le plaisir ne doit pas laisser la place à la rancune »
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Évocation nostalgique d’un monde révolu, « Les fleurs de Shanghai » prend pour décor une maison close de la célèbre cité portuaire chinoise. Là, dans l’intimité de ses murs, on y suit le quotidien des « fleurs » - à savoir les courtisanes qui vendent leurs charmes dans ce lieu – et de leurs clients, raconté dans une succession de saynètes de la vie quotidienne. Mais derrière la joie des hommes qui y trouvent détente et réconfort dans un mélange de femmes, de jeux et d’alcool, se cache en creux tout un jeu de cours dans lequel les fleurs se livrent une impitoyable concurrence pour gagner les faveurs exclusives de leurs riches clients. Hou Hsiao-Hsien signe ici un film à huis-clos qui brille davantage par son ambiance et par ses qualités esthétiques que par son intrigue aux enjeux dramatiques assez limités (pour ne pas dire faméliques). Langoureux, parfois même un peu poseur, le film envoute surtout par la beauté de ses décors et de ses costumes ainsi que par ses clairs obscurs qui transforment chaque saynète en un véritable tableau de maître. Une œuvre exigeante, formellement très soignée et très belle, qui déroutera cependant par son intrigue des plus épurées.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans une nouvelle restauration 4k, en version originale mandarine (5.1 et 2.0). Des sous-titres français sont également proposés.
Côté bonus, le film est accompagné de « Cinéma de notre temps : HHH - Portrait de Hou Hsiao-Hsien » : documentaire réalisé par Olivier Assayas, musique de Georges Delerue (2000, INA - ARTE France, 91 min.), « Un monde flottant » : entretien avec Jean-Michel Frodon, critique et professeur à Sciences Po Paris (19 min.) et d’une Bande-annonce.
Edité par Carlotta Films, « Les fleurs de Shanghai » est disponible dans la Collection édition prestige (dont il est le numéro 11, tirage limitée à 2000 exemplaires), ainsi qu’en éditions blu-ray et DVD depuis le 12 octobre 2020.
Le site Internet de Carlotta Films est ici. Sa page Facebook est ici.
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