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20 Sep

Coup de foudre à Rhode Island

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« - Vous n’êtes pas obligé de sourire  - C’est mieux que l’autre option »

Depuis la mort de sa femme, Dan élève seul ses trois filles, persuadé qu'il ne retrouvera jamais l'amour. Jusqu'au jour où le hasard le met sur la route de la ravissante Marie, qu'il croise dans une librairie et dont il tombe instantanément raide dingue.
L'attirance semble réciproque, mais les femmes parfaites sont rarement célibataires, et Dan ne va pas tarder à voir les difficultés s'acharner contre son possible bonheur...

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« Tu fais tant de choses pour tes filles, mais que fais-tu pour toi ? La grande question, c’est de savoir si tu retrouveras l’amour »

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Scénariste de formation (on lui doit notamment les scénarii de « Pour un garçon » ou de « Gilbert Grape »), Peter Hedges signe avec ce  Coup de foudre à Rhode Island son deuxième long métrage en tant que réalisateur après « Pieces of April » (sorti sur quelques écrans en France en 2005). Pour l’anecdote, la famille centrale du film s’appelle « les Burns », tout comme dans le premier film du réalisateur. Une famille largement inspirée par celle du scénariste Pierce Gardner.

« L’amour n’est pas un sentiment. C’est un talent »

Et une comédie romantique de plus ! Décidément, le genre semble se porter toujours aussi bien aux Etats-Unis qui nous proposent un minimum de un ou deux films du genre chaque mois sur nos écrans. Avec plus (« Un jour, peut-être ») et souvent moins de réussite (« 27 robes », « Le témoin amoureux », « Un mari de trop »). Avec sa bande-annonce guimauve et son titre fumeux (il y a déjà eu des coups de foudre au cinéma, à « Manhattan » et à « Notting hill »), le film n’annonçait rien qui vaille. Mais la curiosité de voir réuni à l’écran un couple aussi improbable que notre Juliette Binoche nationale (pourtant plus habituée aux films d’auteur) et le nouveau génie de la comédie américaine, le très subtil Steve Carell, attisait cependant la curiosité. Alors qu’on se le dise, comme prévu, ce « Coup de foudre à Rhode Island » ne révolutionne pas le genre : avec son histoire improbable (la scène de rencontre à la librairie et la grande conversation qui s’en suit est complètement factice et on arrive pas à y croire une seconde), ses valeurs américaines de carte postale (le père/veuf courage, la famille nombreuse, ses engueulades, ses jeux de société pour éviter de parler des choses graves, son manque d’intimité, mais au fond la chaleur du cœur) et son flot de bons sentiments bien nunuches, la comédie tourne un peu à vide. D’autant que le moralisme bon ton tant apprécié de nos braves amis ricains laisse poindre souvent le bout de son nez (père qui refuse que ses filles flirtent). Pourtant, il y a un petit quelque chose qui fait le charme opère en partie, sauvant le film de la catastrophe et de l’ennui. A commencer par un manque total de prétention du réalisateur, qui sait jouer avec beaucoup d’intelligence de l’art du décalage pour dédramatiser un grand nombre de scènes à coup d’humour (le coup de la douche, ou celui de la virée avec la voisine), tout en préservant un fond beaucoup plus mélancolique un peu cliché qui fonctionne quand même (la scène de la guitare). Mieux, par ce biais, le réalisateur parvient à contourner le moralisme de départ pour mieux s’en moquer (le héros reproche à sa fille d’affirmer qu’elle est tombée amoureuse en moins de trois jours alors qu’il vit la même situation. En outre ce dernier fait des leçons de morale tout en cherchant à piquer la nana de son frère). On soulignera à ce titre la surprenante fluidité de la mise en scène qui préserve un bon rythme à ce film (intelligence de la scène introductive qui nous résume la vie de Dan en quelques plans tels que la lessive, sa chronique dans le journal, etc…). On retiendra aussi la jolie bande musicale, assez pop, qui colle bien à l’ensemble. Mais l’atout numéro un de ce film est sans conteste possible son couple d’acteurs principaux : avec sa belle énergie et sa beauté particulière, Juliette Binoche colle étonnement bien avec un Steve Carrell toujours aussi génial, aussi à l’aise dans le registre comique que dans le registre dramatique, passant en une seconde de l’un à l’autre. S’ils ne figureront sans doute jamais parmi les couples légendaires du 7ème art, leur association – étonnante – s’avère finalement très complémentaire. Bien évidemment, « Rencontre à Rhode Island » n’est pas un grand film, s’oubliant à la minute où l’on quitte la salle. Néanmoins, c’est un divertissement léger et étonnement charmant, qui remplie parfaitement sa tâche : divertir sans prise de tête. C’est déjà pas si mal.

  



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B
Pas tant biodégradable que ça. En sortant de la salle, j'avais comme un petit soleil dans la tête. Non, pas un grand film, mais pas non plus la daube indigeste. Juliette Binoche est toujours aussi irrestible et Steve Carrel génialissime. J'ai vraiment bien aimé.
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F
Pas le film de l'année mais pas désagréable. Une belle surprise pour le couple Binoche/Carell qui fonctionne plutot pas mal malgré tout !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!