Coup de foudre à Rhode Island
« - Vous nêtes pas obligé de sourire - Cest mieux que lautre option »
Depuis la mort de sa femme, Dan élève seul ses trois filles, persuadé qu'il ne retrouvera jamais l'amour. Jusqu'au jour où le hasard le met sur la route de la ravissante Marie, qu'il croise dans une librairie et dont il tombe instantanément raide dingue.
L'attirance semble réciproque, mais les femmes parfaites sont rarement célibataires, et Dan ne va pas tarder à voir les difficultés s'acharner contre son possible bonheur...
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« Tu fais tant de choses pour tes filles, mais que fais-tu pour toi ? La grande question, cest de savoir si tu retrouveras lamour »
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Scénariste de formation (on lui doit notamment les scénarii de « Pour un garçon » ou de « Gilbert Grape »), Peter Hedges signe avec ce Coup de foudre à Rhode Island son deuxième long métrage en tant que réalisateur après « Pieces of April » (sorti sur quelques écrans en France en 2005). Pour lanecdote, la famille centrale du film sappelle « les Burns », tout comme dans le premier film du réalisateur. Une famille largement inspirée par celle du scénariste Pierce Gardner.
« Lamour nest pas un sentiment. Cest un talent »
Et une comédie romantique de plus ! Décidément, le genre semble se porter toujours aussi bien aux Etats-Unis qui nous proposent un minimum de un ou deux films du genre chaque mois sur nos écrans. Avec plus (« Un jour, peut-être ») et souvent moins de réussite (« 27 robes », « Le témoin amoureux », « Un mari de trop »). Avec sa bande-annonce guimauve et son titre fumeux (il y a déjà eu des coups de foudre au cinéma, à « Manhattan » et à « Notting hill »), le film nannonçait rien qui vaille. Mais la curiosité de voir réuni à lécran un couple aussi improbable que notre Juliette Binoche nationale (pourtant plus habituée aux films dauteur) et le nouveau génie de la comédie américaine, le très subtil Steve Carell, attisait cependant la curiosité. Alors quon se le dise, comme prévu, ce « Coup de foudre à Rhode Island » ne révolutionne pas le genre : avec son histoire improbable (la scène de rencontre à la librairie et la grande conversation qui sen suit est complètement factice et on arrive pas à y croire une seconde), ses valeurs américaines de carte postale (le père/veuf courage, la famille nombreuse, ses engueulades, ses jeux de société pour éviter de parler des choses graves, son manque dintimité, mais au fond la chaleur du cur) et son flot de bons sentiments bien nunuches, la comédie tourne un peu à vide. Dautant que le moralisme bon ton tant apprécié de nos braves amis ricains laisse poindre souvent le bout de son nez (père qui refuse que ses filles flirtent). Pourtant, il y a un petit quelque chose qui fait le charme opère en partie, sauvant le film de la catastrophe et de lennui. A commencer par un manque total de prétention du réalisateur, qui sait jouer avec beaucoup dintelligence de lart du décalage pour dédramatiser un grand nombre de scènes à coup dhumour (le coup de la douche, ou celui de la virée avec la voisine), tout en préservant un fond beaucoup plus mélancolique un peu cliché qui fonctionne quand même (la scène de la guitare). Mieux, par ce biais, le réalisateur parvient à contourner le moralisme de départ pour mieux sen moquer (le héros reproche à sa fille daffirmer quelle est tombée amoureuse en moins de trois jours alors quil vit la même situation. En outre ce dernier fait des leçons de morale tout en cherchant à piquer la nana de son frère). On soulignera à ce titre la surprenante fluidité de la mise en scène qui préserve un bon rythme à ce film (intelligence de la scène introductive qui nous résume la vie de Dan en quelques plans tels que la lessive, sa chronique dans le journal, etc
). On retiendra aussi la jolie bande musicale, assez pop, qui colle bien à lensemble. Mais latout numéro un de ce film est sans conteste possible son couple dacteurs principaux : avec sa belle énergie et sa beauté particulière, Juliette Binoche colle étonnement bien avec un Steve Carrell toujours aussi génial, aussi à laise dans le registre comique que dans le registre dramatique, passant en une seconde de lun à lautre. Sils ne figureront sans doute jamais parmi les couples légendaires du 7ème art, leur association étonnante savère finalement très complémentaire. Bien évidemment, « Rencontre à Rhode Island » nest pas un grand film, soubliant à la minute où lon quitte la salle. Néanmoins, cest un divertissement léger et étonnement charmant, qui remplie parfaitement sa tâche : divertir sans prise de tête. Cest déjà pas si mal.
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