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23 Mar

La dernière fois que j'ai vu Macao

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Inclassables

Un grand merci à Cinetrafic ainsi qu’à Epicentre Films Editions pour m’avoir permis de chroniquer le dvd du film « La dernière fois que j’ai vu Macao » de Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra de Mata, dans le cadre de l’opération « Dvdtrafic ».

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/006/21000683_20130423121922043.jpg« Macao ne s’arrête jamais. C’est l’une des villes les plus densément peuplées du monde. C’est aussi l’une des villes où l’on se sent le plus seul »

Trente ans plus tard, je me rends à Macao où je ne suis jamais revenu depuis mon enfance. J’ai reçu un mail à Lisbonne de Candy, une amie dont je n’avais plus de nouvelles depuis longtemps.

Elle disait s’être encore aventurée avec les mauvais garçons et elle me priait de venir à Macao où se passaient des choses effrayantes, selon ses propres mots.

Fatigué, après des heures de vol, j’approche de Macao à bord du ferry qui me fera remonter le temps, jusqu’à la période la plus heureuse de ma vie.

« J’eu un étrange sentiment que je ne pu expliquer. Comme si l’ombre de la mort planait sur Macao »

la-derniere-fois-que-j-ai-vu-macao.jpgLa dernière fois que j’ai vu Macao, c’était dans un film datant de 1952 signé par le grand Josef Von Sternberg (remplacé en cours de route par Nicholas Ray). Celui-ci s’intitulait « Macao le paradis des mauvais garçons ». Une sombre histoire de flic infiltré et de soldat à la dérive engagé dans un combat contre la pègre locale pour les beaux yeux d’une chanteuse de cabaret qui envoute les hommes en entonnant le célèbre « You kill me ». Soixante ans plus tard, Robert Mitchum est mort, « You kill me » est chantée par un transsexuel portugais perdu dans un cabaret sordide tandis que Macao a été depuis rétrocédée à la Chine. Même les héros sont absents de l’écran. Un peu comme leur compatriote Miguel Gomes s’amusait à faire un parallèle entre son film « Tabou » et celui réalisé 80 ans plus tôt par Murnau, Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra de Mata, s’amuse de cet étrange parallélisme entre leur film et celui de Von Sternberg. Pour autant, même s’il est toujours ici question de mafia et de fuite en avant, la comparaison s’arrête ici. Car finalement, la trame narrative n’est ici que secondaire. Les réalisateurs filmant, sans acteurs face caméra, la ville telle qu’elle est aujourd’hui. Une ville de buildings surpeuplée, où se côtoient casinos high-tech, friches industrielles et vestiges coloniaux portugais. Leurs pérégrinations, sur le chemin du souvenir (l’un des réalisateurs à grandi à Macao), donnent lieu à une succession d’images à la symbolique forte (les chiens errants). Objet cinématographique non-identifié et pas forcément facile d’accès, « La dernière fois que j’ai vu Macao » n’en demeure pas moins un film étrange, mystérieux, à la beauté formelle envoutante.

Le dvd : Edité par Epicentre Films Editions, le film est disponible en portugais, accompagné de sous-titres français et anglais. Il est accompagné de nombreux bonus tels que qu’un entretien avec les deux réalisateurs, leur biographie et surtout deux courts-métrages (« China, China » et « Auber rouge ») qui ont compté dans l’élaboration de ce film. « La dernière fois que j’ai vu Macao » est disponible dans les bacs depuis le 4 février 2014.

D’autres films à découvrir dans les catégories film d’auteur et les docus sur Cinetrafic !

 

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