Les petits mouchoirs
« Tenvoies de la merde donc tu reçois de la merde. Cest logique ! »
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En sortant de boite de nuit, Ludo se fait violement renverser par un camion. Il est entre la vie et la mort.
Malgré cet évènement dramatique et bouleversant, sa bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année.
Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.
« Même si cétait il y a longtemps et même si on sest fait beaucoup de mal, je suis fière davoir été ton amoureuse »
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Auréolé du succès de son précédent film, « Ne le dis à personne », et de son César du meilleur réalisateur, Guillaume Canet nous revient avec son troisième long, « Les petits mouchoirs ». Un film personnel, écrit pendant le tournage de « L'affaire Farewell » qu'il tourna sous les ordres de Christian Carion, en s'inspirant d'un événement de sa propre vie. L'occasion pour Canet de réaliser un « film de potes » sur l'amitié, genre qu'il affectionne tout particulièrement, à l'image des films d'Yves Robert (« Un éléphant ça trompe énormément ») et de John Cassavets (« Husbands »). Et pour que son film de potes dépote, Canet s'est entouré de ses vrais potes de cinéma. On retrouve ainsi à l'affiche de ces « Petits mouchoirs » sa compagne Marion Cotillard, son acteur fêtiche François Cluzet et sa compagne Valérie Bonneton, son ami Gilles Lellouche et même Jean Dujardin, qui fut son camarade de classe en CM1(!). ;
« Regarde-moi quand je t'engueule!»
Après deux premiers films à l'efficacité purement américaine, Guillaume Canet tente de renouer avec un cinéma de genre beaucoup plus européen. D'ailleurs le scénario de ces « Petits mouchoirs » n'était pas sans rappeler vaguement celui de « Vincent, François, Paul et les autres » de Sautet. Autant dire qu'il fallait être à la hauteur de la comparaison. Seulement voilà, embringué dans un film qui a toujours le cul entre deux chaises, voulant à la fois faire rire et pleurer mais ne sachant trouver sa voie entre comédie et drame, Guillaume Canet nous livre un film d'une platitude déconcertante. Avec ses personnages stéréotypés et sans étoffes (citons en vrac : l'entrepreneur blindé de pognon qui étale sa réussite à toute sa petite cour, l'éternel dragueur invétéré et immature, la Marie-couche-toi-là mal dans sa peau, le lourdingue qui ne se remet pas de s'être fait larguer), son lot de situations éculées à l'extrême, ses rires forcées et la philosophie de comptoir de Jean-Louis (il faut vivre sa vie pleinement car la mort nous guète), difficile de sauver quelque chose de ces 2h30 (!) interminables. Si on sourit vaguement aux crises de nerfs de François Cluzet et à sa relation tendue avec le personnage de Benoit Magimel qui lui déclare sa flamme, on est surtout très vite rattrapé par lennui. Dautant que Canet misait lentière réussite de son film sur un « switch » final qui devait faire basculer la comédie dans le drame. Manque de bol, en plus dêtre ultra prévisible, celui-ci sombre dans un pathos tire-larmes qui nen finit pas (atroce la scène des discours dans léglise). A ce petit jeu, Marion Cotillard insupporte une nouvelle fois dans un énième rôle de pleurnicharde évanescente. Elle est de loin lactrice la plus agaçante dun casting tout juste sauvé par François Cluzet et Gilles Lellouche. Pour lémotion, on repassera. Pour le reste, cest une énorme déception, sans doute lune des plus grosses de lannée.
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