Les Simpson
« Tu sais fiston, personne naime porter des vêtements en public, mais la loi, cest la loi »
Vingt ans déjà. Vingt ans que notre famille daméricains moyens à la peau jaune vivent des aventures loufoques à la télévision. Si le projet dun long métrage était dans lair du temps depuis pas mal dannées déjà, la vingtième saison qui a été diffusée cette année aux Etats-Unis était loccasion rêvée pour lancer enfin le projet. Avec le créateur de la série, Matt Groening aux commandes, et son réalisateur habituel sur la série David Silverman, on était sûr que lesprit complètement loufoque de la série serait respecté. Restait juste à savoir le rythme et lhumour de la série, totalement maîtrisés sur le format de 20 minutes, serait transposable sans dégâts sur un film dune durée de 1h30. Impressions à chaud.
« Si vous trouvez un sandwich plus gras que celui-ci, cest que vous êtes à Mexico ! »
Lhistoire :
Springfield. La ville connaît de graves problèmes denvironnement, en partie liés à la pollution de son lac. Alors que la municipalité décide de nettoyer ce dernier et dy interdire toute pollution, Homer, qui vient dadopter un cochon, décide de se débarrasser des déjections de celui-ci dans le lac plutôt quà la décharge. Cette dernière pollution, la pire de toute, conduit lAgence Nationale pour lEnvironnement à poser un dôme géant sur Springfield, isolant ses habitants et les rendant prisonniers de leur pollution. Réalisant ainsi la prophétie apocalyptique annoncée par Grand-père lors dun délire à la messe, les habitants veulent désormais la peau de la famille Simpson qui finit par séchapper in extremis du dôme. Commence alors une nouvelle vie en Alaska où a fuit toute la petite tribu
« - Eh Marge ! Cest pas génial dêtre mariée à un homme insouciant et impulsif ?
- Ça vous fait vieillir plus vite en tous cas ! »
La grosse inquiétude du film était de savoir si lhumour si décalé et particulier de la série pourrait passer dun format court à un long métrage et sy adapter. La réponse est oui. Dès les premières minutes (hilarante parodie de film de Itchy et Scratchy ou Homer se moque des gogos qui payent pour aller voir en salles des navets qui passent gratuitement à la télé en pointant la salle du doigt), les gags senchaînent sur un rythme effréné, et sur une tonalité résolument décalée, exactement comme elle lest dans la série. Dailleurs, de manière plus générale, on peut affirmer sans mentir quon rit dun bout à lautre. Que lon soit amateur de situations barrées (Homer et son cochon), dhumour cynique (grande critique de la société américaine avec le Président Schwartzeneger qui agit sans réfléchir, ou avec le manque de conscience pour la protection de lenvironnement), ou de références (Bambi, Titanic, etc ), il y en a tout du long pour tous les goûts et chacun en prend copieusement pour son grade.
Mais ce qui est encore plus fort, cest que Goening et Silverman ont réussit à recréer formidablement lunivers de la série et la restituer sur grand écran pour un long métrage. Si le film peut largement être apprécié par des non-spécialistes de la série, les fans, eux, seront ravis de retrouver quasiment tous les seconds rôles de la série pour une scène, un bon mot ou une apparition (manque malgré tout quelques personnages comme Patty et Selma). Avec un scénario parfaitement construit, plus grave que dans la série (véritable remise en cause du rôle dHomer dans la famille), le tandem gagnant nous sort un film parfaitement maîtrisé de bout en bout, où chaque séquence est utile et où chaque détail a finalement son importance.
« Pourquoi est-ce que tous ceux que je fouette finissent par me laisser tomber ? »
Le film est également marqué par une volonté de perpétuer lunivers si particulier de la série sur grand écran pour que ne pas perdre les spectateurs. Ainsi, les voix françaises de la série font également partie de cette folle aventure. Le second élément qui le prouve est également la volonté de rester en 2-D à lheure où la mode est à la 3-D. Si évidemment quelques séquences bénéficient de la 3-D (pour quelques détails, quelques objets ou quelques prises de vues), visibles à lil nu, lensemble garde la même forme quà la télévision, avec son graphisme et ses couleurs si caractéristiques.
« Je risque ma vie pour des gens que je déteste et je sais même pas pourquoi je le fais »
Pour conclure, le passage des Simpson de la série télévisée au support cinématographique se fait tout en douceur. Respectant parfaitement lunivers quils ont su créer et faire vivre depuis vingt ans, Groening et Silverman, signent une comédie incroyablement maîtrisée, barrée et bourrée dhumour. Sur un rythme effréné, les gags et les situations barrées senchaînent ainsi dun bout à lautre. Si on y retrouve avec le plus grand plaisir tous les éléments qui en ont fait le succès télévisé que lont connaît, ce passage au grand écran permet de partager les fous rires avec toute une salle. Sil aura fallu attendre vingt ans pour voir enfin les Simpson adaptés sur grand écran, le moins que lon puisse dire, cest que cest un succès total. Et probablement la comédie de lété. Un vrai régal !
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