Woody Allen: A documentary
« J’ai plus de plaisir à réussir un projet qui m’emballe qu’à réussir un truc que je sais faire »
Un regard intime sur la vie, la carrière et le processus créatif de l’auteur-réalisateur le plus prolifique des États-Unis, de sa plus tendre enfance à Brooklyn jusqu’à la sortie de son dernier film à succès "Minuit à Paris".
"Woody Allen: a documentary" revient sur cinquante ans d'une carrière riche et exemplaire d'un artiste hors norme.
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« Le seul obstacle entre la grandeur et moi : c’est moi ! »
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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Woody Allen sans jamais oser le demander. Voilà ce à quoi le documentariste Robert B. Weide se proposait de répondre. Un projet ambitieux, qui ne devait pas effrayer ce réalisateur, spécialiste des biographies consacrés aux grands humoristes américains (« The Marx Brothers in a nutshell », « Lenny Bruce : swear to tell the truth »). Et ce même s’il lui fallut plus de dix ans pour convaincre le célèbre réalisateur new-yorkais de se prêter à l’exercice ! Le résultat ? Un exhaustif portrait du réalisateur, qui, sur près de deux heures, retrace sa riche et longue carrière, depuis ses débuts dans le stand-up jusqu’à la réalisation de son dernier long. La première partie, consacrée à sa jeunesse et à ses débuts sur scène est de loin la plus intéressante car la plus méconnue (du moins pour le public non-américain). Si la partie expliquant son passage progressif des films à sketches à des films plus « sérieux » retiendra encore notre intérêt, de même que les (rares) moments où le réalisateur nous explique sa méthode de travail et son processus créatif, le reste du documentaire se perd en bavardages inutiles et en témoignages de complaisance. Sans intérêt aucun, les comédiens ayant été dirigés par le réalisateur se succèdent devant la caméra pour lui passer la brosse à reluire sans que jamais la moindre voix n’ose critiquer le maitre ou apporter un peu de contradiction dans le débat. Un dérapage incontrôlé vers le piège hagiographique qui déçoit donc un peu. D’autant que la vie comme la personnalité de Woody Allen comportent quelques zones d’ombre qui auraient pu prêter à quelques discussions. A ce titre, l’absence – compréhensible – de témoignage de la muse que fut Mia Farrow est forcément préjudiciable.
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