Life on the line
Un grand merci à AB Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chronique le blu-ray du film « Life on the line » de David Hackl.
« Un lignard, c’est le type sur qui on compte quand on sait que le monde va s’écrouler »
Le risque est le quotidien de Beau, qui exerce l’une des professions les plus dangereuses au monde : celle d’électricien en lignes haute tension. Dévoué à son travail ainsi qu’à Bailey, sa nièce qui attend un enfant, Beau va devoir faire face à une terrible tempête qui s’abat sur la ville. Au péril de sa vie, il va se battre pour rétablir le courant et ainsi sauver l’avenir de sa famille.
« Si vous croyez qu’on peut rigoler avec 500 000 volts, vous n’avez rien à faire dans mon équipe ! »
En vingt ans de carrière, David Hackl aura multiplié les expériences et les casquettes dans le milieu du cinéma et de la télévision. Initialement chef décorateur (essentiellement sur des téléfilms, mais aussi pour le cinéma sur « Outlander » ou encore sur les premiers épisodes de la saga « Saw »), il gravit peu à peu les échelons et devient assistant réalisateur sur les films « Saw 3 » et « Saw 4 ». Avant d’être promu réalisateur pour l’épisode suivant, « Saw 5 » (2008), réputé comme l’un des plus flippants de la saga. Après quelques pérégrinations du côté de la télévision, il signe son retour au cinéma en 2014 avec « Piégés », autre thriller horrifique au casting rutilant (Scott Glenn, Billy Bob Thornton, James Mardsen, Thomas Jane), qui n’aura pas les honneurs d’une sortie en salles en France. Délaissant le genre horrifique, il nous revient l’année suivante avec « Life on the line », thriller dramatique qui, en dépit d’un joli casting, se contente une nouvelle fois chez nous d’une sortie direct-to-dvd.
« Vous pouvez être préoccupés par vos problèmes d’argent ou par vos problèmes de couple. Mais une fois sur la ligne, le moindre moment d’inattention vous tuera. Alors, laissez tous vos problèmes derrière vous et surtout restez concentrés »
Le cinéma américain a toujours aimé rendre hommage à ses héros. Qu’il s’agisse des pompiers (« Backdraft », « World Trace Center »), des gardes-côtes (« Coast guards », « The finest hours »), des secouristes (« San Andreas ») ou des scientifiques de tout poil prêts à tout pour aider la population (« Virus », « Contagion »), Hollywood a toujours loué le courage, l’exemplarité et le sens du sacrifice de ceux qui œuvrent pour la protéger la nation et ses habitants. Avec « Life on the line », David Hackl s’intéresse pour sa part aux « lignards », ces techniciens en charge de l’installation et de la réparation des lignes électriques. Une profession méconnue et d’autant plus dangereuse qu’une partie du pays est régulièrement soumise aux catastrophes naturelles (cyclones, ouragans, tornades). De quoi en faire la quatrième profession la plus risquée et la plus meurtrière des Etats-Unis. Il y avait donc là matière à faire un vrai film catastrophe à l’ancienne. Cependant, le film repose sur un scénario un peu déséquilibré, abusant des clichés et des effets pathos (à commencer par les dix premières minutes du film, assez improbables) et surtout, multipliant les sous-intrigues qui n'apportent pas nécessairement grand chose au récit (le lignard revenu traumatisé de la guerre d’Irak, la petite frappe du coin qui harcèle les deux héroïnes). Du coup, « Life on the line » s’apparente davantage à une chronique, une tranche de vie au sein d’une communauté de lignards de l’Amérique profonde qui apparait particulièrement soudée dans l’adversité, qu’à un vrai film de genre. Et ce en dépit d’un dernier tiers un petit peu plus mouvementé. Pour l’occasion, David Hackl s’est entouré une nouvelle fois d’un casting assez costaud. Si John Travolta et la jolie Kate Bosworth font le job, c’est surtout les seconds rôles qui sont le plus marquant (Devon Sawa, Julie Benz, Gil Bellows). A noter également la courte apparition de Sharon Stone dans un rôle assez étonnant et inhabituel pour le coup. Au final, on reste donc un peu partagé devant ce film un peu convenu sur la forme, mais qui rend en même temps un bel hommage au travail (très dangereux !) et au courage de ces « lignards », dont le générique final nous rappelle, photos à l’appui, que plusieurs dizaines d’entre eux trouvent la mort chaque année en mission.
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