La favorite
Un grand merci à Twentieth Century Fox pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La favorite » de Yorgos Lanthimos.
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« J’adore être reine. Parfois. »
Début du XVIIIème siècle. L’Angleterre et la France sont en guerre. La reine Anne, à la santé fragile et au caractère instable, occupe le trône tandis que son amie Lady Sarah gouverne le pays à sa place. Alors que les enjeux politiques de la guerre absorbent Sarah, Abigail, une nouvelle servante fraichement arrivée à la Cour, parvient à gagner la confiance de la reine et devient sa nouvelle confidente. Cette amitié naissante donne à la jeune femme l’occasion de satisfaire ses ambitions, et elle ne laissera ni homme, ni femme, ni politique, ni même un lapin se mettre en travers de son chemin.
« Je dois maitriser mon destin »
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Qu’elle soit regardée sous un angle épique ou, au contraire, sous un angle critique voire satirique, l’Histoire de la couronne britannique fut suffisamment tumultueuse pour passionner les foules et inspirer les conteurs de tout poils, écrivains comme cinéastes. Mais en matière de cinéma, ce sont surtout les monarques les plus emblématiques qui ont inspiré les réalisateurs : Henry II (« Le lion en hiver »), Henry VIII (« Anne des mille jours », « Deux sœurs pour un roi »), Elizabeth Ier (« La vie privée d’Elizabeth d’Angleterre », saga « Elizabeth », « Mary Stuart Reine d’Écosse »), Victoria (« Victoria, les jeunes années d’une reine », « Confident royal ») ou encore les monarques plus contemporains que sont George VI (« Le discours d’un roi ») ou sa fille Elizabeth II (« The Queen »). Pour son nouveau film, Yorgos Lanthimos - nouveau prodige d’un cinéma grec orphelin de ses grands noms (Michael Cacoyanis, Theo Angelopoulos, Jules Dassin) - s’intéresse à une reine moins célèbre en la personne de la Reine Anne qui régna de 1702 à 1714. Dernière souveraine de la Maison Stuart, c’est elle qui achèvera d’unifier les royaumes anglais et écossais.
« Le vent finit toujours pas tourner et on se retrouve vite à dormir parmi les putains »
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Mais à la vérité, ce n’est pas la politique conduite par la Reine qui intéresse ici le cinéaste. Loin de se livrer à un quelconque biopic, « La favorite » est avant tout une évocation d’une reine à la personnalité complexe et aux intrigues de sa cour en proie à une certaine décadence. Car la Reine Anne fut un personnage à l’image controversée, réputée à la fois faible, indécise et hautement influençable, sans doute fragilisée psychiquement par ses dix-sept grossesses infructueuses. De quoi aiguiser l’appétit de certains courtisans peu scrupuleux et prêts à toutes les bassesses pour s’assurer ses bonnes faveurs, synonymes de pouvoir et de richesse. Mais dans cette société encore largement phallocratique, toute l’originalité de l’intrigue est de ne reposer que sur des femmes, à savoir la reine et ses deux favorites. Se retrouvant en compétition permanente, celles-ci sont animées par des motivations différentes : l’une veut profiter de cette place privilégiée pour orienter la politique de la reine quant la seconde ne cherche à en tirer qu’un bénéfice personnel. De cet espèce de triangle saphique plus ou moins amoureux, il en ressort un conte génialement cruel et machiavélique dans lequel les personnages révèlent leur face la plus monstrueuse. Avec une mise en scène parfaitement soignée (et un redoutable sens du cadre), Lanthimos signe là une merveille de tragicomédie, portée par une trio de comédiennes d’exception (mention spéciale à Emma Stone à Olivia Colman, lauréate d’un Oscar mérité). Un film méchamment drôle. Ou drôlement méchant, c’est selon.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale anglaise (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français et anglais sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de scènes inédites (2 min.) et du module « Un film en costumes décousu point par point » (22 min.).
Édité par Twentieth Century Fox, « La favorite » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 12 juin 2019.
Le site Internet de Twentieth Century Fox est ici. Sa page Facebook est ici.
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