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22 May

Fanfan la tulipe

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Comédies, #film d'aventures

Un grand merci à Coin de Mire cinéma pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Fanfan la tulipe » de Christian-Jaque.

 

Fanfan_la_tulipe

« On ne peut pas se confesser avant de pécher »

 

Le sergent recruteur “La franchise” sillonnait la Normandie accompagné de sa fille, la belle Adeline, afin de recruter de nouveaux soldats prêts à aller mourir sur les champs de bataille du roi Louis XV. La tâche s’avérant de plus en plus difficile, ce racoleur avait mis au point un fin stratagème. Adeline, déguisée en bohémienne, arrêtait d’un sourire les garçons et lisait dans leur main une incroyable destinée : ils seraient les meilleurs soldats du royaume et épouseraient l’une des filles du roi. Fanfan la Tulipe, un jeune coq de village, passa par là…

 

« L’ironie doit aller de haut en bas et non l’inverse »

 

Fanfan_la_tulipe_Gina_Lollobridgida

Sous-genre du cinéma d’aventures, le film de cape et d’épée fut longtemps l’apanage du seul cinéma américain. Ce dernier connut ainsi son premier âge d’or durant les années 20 et 30, popularisé notamment par des acteurs bondissants et charismatiques tels que Douglas Fairbanks ou Errol Flynn.  Ce n’est qu’au lendemain de la Seconde guerre mondiale qu’il commence véritablement à faire son apparition dans les productions cinématographiques françaises et italiennes.  Mais bien avant qu’André Hunebelle (« Les trois mousquetaires », « Le bossu », « Le capitan ») et Bernard Borderie (« Les trois mousquetaires », « Le chevalier de Pardhaillan », « Angélique marquise des anges ») ne s’imposent comme les références hexagonales du genre, c’est Christian-Jaque qui leur ouvre la voie avec « Fanfan la tulipe » (1952), qui est plébiscité par la critique (il est récompensé par le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes ainsi que par l’Ours d’argent au Festival de Berlin) et qui connait un immense succès populaire (totalisant près de sept millions de spectateurs).

 

« J’aimerai connaitre le nom de l’adversaire qui nous subtilise une victoire qui nous revenait de droit »

 

Fanfan_la_tulipe_Christian_Jaque

Première guerre a être considérée comme étant véritablement mondiale (ou du moins mondialisée), la Guerre de sept ans (1756-1763) se soldera par une défaite cuisante pour la France, qui perdra au passage son premier empire colonial et, notamment, le Québec. Un conflit de triste mémoire qui, faute de batailles majeures et suffisamment spectaculaires, n’inspira que très peu le cinéma. A la différence des conflits plus récents, dont les batailles, de par leur aspect plus moderne et destructeur, se sont révélés plus cinégéniques. Christian-Jaque décide pour l’occasion d’aborder cette période sur le ton de l’humour et de la légèreté en adaptant à l’écran les aventures de « Fanfan la tulipe », héros d’une légende populaire popularisé au dix-neuvième siècle par le chansonnier Emile Debraux. Séducteur invétéré, intrépide et impétueux, Fanfan se laisse ainsi berner par une cartomancienne et s’engage dans l’armée du roi dans l’espoir d’épouser l’une de ses filles. Ce qui donnera lieu à une folle aventure menée tambour battant qui se moque de la guerre en dentelles et de la monarchie et dans laquelle se succèderont situations cocasses, scènes d’action (un mémorable duel à l’épée sur le toit d’une grange notamment) et intrigues sentimentales contrariées. A n’en point douter, la réussite du film réside d’abord dans la qualité de son scénario (signé René Wheeler et René Fallet), qui mêle audacieusement la comédie d’aventures et le vaudeville, ainsi que dans la finesse des dialogues d’Henri Jeanson. Mais plus encore, il doit son succès à son prestigieux casting (Noël Roquevert, Geneviève Page), et notamment au glamour de son couple vedette, composé du bondissant Gérard Philippe et de la sensuelle Gina Lollobridgida. Intemporel et indémodable, d’une efficacité folle, « Fanfan la tulipe » reste soixante-dix ans après sa sortie un chef d’œuvre absolu du cinéma populaire et familial. Sans doute l’un des films les plus aboutis de Christian-Jaque. Une réussite parfois imitée (le remake de Gérard Krawczyk en 2003), mais à ce jour jamais égalé.

 

Fanfan_la_tulipe_Gérard_Philippe

 

****

Le blu-ray : Le film est présenté dans une nouvelle restauration 4K à partir du négatif original par TF1 Studio, avec le CNC, OCS et Coin de Mire Cinéma. Il est proposé en version originale française (2.0). Des sous-titres français et français pour malentendants sont également disponibles.

 

Côté bonus, la collection « La séance » propose un formidable concept : celui de reproduire les conditions d’une véritable séance d’époque. En mode « Séance complète », le film sera ainsi précédé des authentiques actualités Pathé de la semaine de sortie du film ainsi que de publicités et bandes-annonces d’époque, le tout en HD. En mode film seul, « Fanfan la tulipe » se lancera directement. A noter que la version colorisée du film est proposée en SD sur le seul blu-ray.

 

Édité par Coin de Mire Cinéma, « Fanfan la tulipe » est disponible depuis le 9 avril 2021 dans une très belle édition Digibook, limité à 3000 exemplaires numérotés, comprenant le blu-ray + le DVD du film ainsi qu’un livret reproduisant  des documents d’époque (24 pages), 10 reproductions de photos d’exploitation (15,5 x 11,5 cm) et la reproduction de l’affiche d’époque (29 x 23 cm). Un très bel objet qui ravira tous les cinéphiles.

 

Fanfan_la_tulipe_digibook_la_séance

 

Le site Internet de Coin de Mire Cinéma est ici. Sa page Facebook est ici.

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